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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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suivre.
    De Angelis observait Tess. Elle ne disait rien. Puis, sentant peut-être les yeux de l’homme sur elle, elle leva les siens vers lui. Quelque chose dans son regard indiqua à l’ecclésiastique qu’il n’était pas parvenu à la convaincre et qu’elle devinait que cette affaire n’était pas seulement une question de financement ou de vendetta personnelle.
    Oui, songea De Angelis, cette femme était incontestablement dangereuse. Mais pour le moment, son utilité potentielle contrebalançait le danger qu’elle représentait.
    Restait à savoir jusqu’à quand.

44
    — C’est quelle radio ?
    Reilly avait proposé à Tess de la déposer chez elle et elle avait accepté. Assise dans la voiture près de lui, avec de la musique agréable et, pour toile de fond, le soleil couchant disparaissant derrière un gros nuage gris qui peignait l’horizon en rose sombre, elle était heureuse d’avoir accepté la proposition de l’agent fédéral.
    Elle se sentait en sécurité. Plus encore : elle aimait sa compagnie. Cela avait probablement trait à sa force de caractère, à sa détermination incisive, à son honnêteté. Elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance, ce qu’elle n’aurait pu dire de la plupart des hommes qu’elle avait croisés, son ex-mari étant un spécimen particulièrement représentatif.
    Kim et Eileen s’étant envolées pour l’Arizona, elle n’aspirait qu’à un long bain chaud et à un verre de vin rouge dans sa maison vide. Un cachet serait aussi le bienvenu pour lui garantir une bonne nuit de sommeil.
    — C’est un CD, répondit le conducteur. Le dernier morceau, c’était Caliente de Willie et Lobo. Et maintenant, c’est Pat Metheny. C’est une de mes compils.
    Il pencha furtivement la tête.
    — Mais c’est quelque chose qu’un homme ne devrait jamais avouer.
    — Pourquoi ?
    Il sourit.
    — Vous vous moquez de moi ? Un type qui se fait ses compils ? Allons. C’est une preuve manifeste que l’on a trop de temps libre.
    — Oh, je ne sais pas. Ça peut aussi être la marque de quelqu’un qui sait exactement ce qu’il aime.
    — Cette interprétation me plaît.
    — J’avais la sensation que ce serait le cas.
    Elle sourit et regarda droit devant elle. Tout en contemplant le ciel, elle s’imprégnait de la subtile combinaison de la guitare électrique et des orchestrations caractéristiques du groupe.
    — C’est beau.
    — Oui.
    — Vraiment apaisant. En plus, cela fait dix minutes qu’on l’écoute et mes oreilles ne sont pas encore insensibles, ce qui me change agréablement du carnage que Kim leur inflige d’ordinaire.
    — À ce point ?
    — Oh, ne me lancez pas sur le sujet. Et les paroles... Mon Dieu... Je pensais être une mère dans le coup, mais certaines de ces... « chansons », si on peut les appeler comme ça...
    Reilly sourit.
    — Où va le monde ? s’amusa-t-il.
    — Ah, vous n’êtes pas non plus franchement le roi du hip-hop.
    — Est-ce que Steely Dan {23} compte ?
    — Je ne pense pas.
    Il affecta un air dépité.
    — Tant pis.
    Tess montra du doigt l’horizon barré par les immeubles dans la nuée rosâtre.
    — Je vous dis que c’est une nouvelle frontière , lança-t-elle en épiant Reilly du coin de l’oeil.
    Elle attendit, puis sourit quand elle vit que sa remarque faussement anodine avait atteint sa cible et qu’elle marquait un point dans l’estime de l’agent du FBI. D’abord pris au dépourvu, il avait été ravi de constater qu’elle connaissait le titre de Donald Fagen {24} . Il lui adressa un hochement de tête impressionné et leurs yeux se rencontrèrent. Tess sentit son visage s’empourprer. Et c’est ce moment que choisit son téléphone portable pour revenir à la vie.
    Ennuyée par l’intrusion, elle le récupéra au fond de son sac. L’écran n’affichait pas le numéro du correspondant. Elle décida quand même de répondre et le regretta immédiatement.
    — Salut ! C’est moi. Doug.
    Si déjà, en temps normal, elle n’aimait pas lui parler, cette fois, il tombait particulièrement mal. Évitant les yeux de Reilly, elle baissa la voix.
    — Que veux-tu ? s’enquit-elle sèchement.
    — Je sais que tu étais au Met cette nuit-là et je voudrais savoir s’il y avait...
    On y était. Il n’y avait de toute façon qu’une seule chose qui intéressait Doug. Elle l’interrompit tout de suite.
    — Je ne peux pas en parler, mentit-elle. Le FBI m’a demandé de

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