Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
Vom Netzwerk:
vue d’une ville, ils craignirent d’avoir à se battre. Non seulement ils étaient blessés et épuisés, mais ils n’avaient que quelques armes à se partager. Cette crainte était tempérée par l’espoir de trouver de la nourriture. Mais tant leur peur que leur espoir se révélèrent infondés. La ville était déserte, les maisons vides. En son centre, ils tombèrent sur les ruines d’une église. Ses murs étaient quasiment intacts, mais son toit n’était plus qu’une carcasse de poutres brûlées qui tenaient encore au sommet de hautes colonnes de pierre. Il était difficile de dire à quand remontait ce sinistre : plusieurs mois, peut-être même des années.
    De l’autre côté de l’église, un vieux saule monumental penchait ses branches au-dessus d’un puits.
    Prudemment, les survivants se laissèrent tomber sur le sol et se reposèrent. De tout leur petit groupe, Aimard de Villiers était le plus mal en point. Martin puisait de l’eau pour lui quand il entendit un tintement de clochettes. Les hommes se relevèrent pour se précipiter à couvert. Bientôt, ils virent un troupeau de chèvres remonter la rue étroite. Les bêtes se regroupèrent autour du puits, fouillèrent le sol en quête de nourriture. Certaines tiraient sur les branches du saule en les mordillant. Les chevriers apparurent. Ils étaient deux : un vieillard voûté, accompagné d’un jeune homme.
    Tournant les yeux vers Aimard, qui lui adressa un bref hochement de tête, Martin prit le commandement. Avec des signes de la main, il ordonna à sa petite bande de se déployer en éventail pour surveiller ce qui allait se passer, tandis qu’Hugues et lui s’approchaient du vieil homme. Celui-ci tomba à genoux en les implorant de ne pas le tuer et d’épargner son petit-fils. Comme certains de leurs frères, Martin et Aimard parlaient un peu l’arabe. Malgré cela, il fallut un certain temps pour que le vieillard s’apaise et comprenne que sa vie n’était pas en danger. Il en fallut encore davantage pour le convaincre qu’ils voulaient lui acheter une chèvre et non pas la lui voler. Seulement ils n’avaient pas d’argent, ni rien de précieux ou de négociable. Cependant, à eux tous, ils rassemblèrent quelques hardes qui, si elles n’atteignaient pas la valeur de la chèvre, permettaient au moins de procéder à un semblant de discussion commerciale. Tandis que le chevrier et son aide tiraient de l’eau du puits pour leurs bêtes, les chevaliers abattirent leur chèvre. Avec une pierre, ils allumèrent un feu et rôtirent la carcasse. Puis ils invitèrent le vieil homme et son petit-fils à partager leur repas.
    Cet acte de bonté leur sauva probablement la vie.
    Le chevrier leur apprit le nom de la ville : Fonsalis. Il leur était reconnaissant d’être en vie. Plus tard au cours de ce même après-midi, l’homme reprit sa marche avec son troupeau et son aide. Repus et ayant recouvré une partie de leurs forces, les chevaliers et les marins décidèrent de se reposer encore un peu. Ils pouvaient fort bien, se dirent-ils, ne repartir que le lendemain matin.
    Leur repos fut de courte durée.
    Le chevalier qui montait la garde fut le premier à percevoir un bruit. Quelqu’un approchait en courant. C’était le petit-fils du chevrier. Hors d’haleine, effrayé, il les informa qu’une troupe de mamelouks se dirigeait droit sur eux. Le vieil homme les avait déjà rencontrés et ils l’avaient volé. Il savait qu’ils allaient venir ici pour trouver de l’eau.
    Les chrétiens n’avaient pas d’autre choix que de les affronter.
    Avec le concours d’Aimard, Martin élabora un plan d’embuscade. Bien espacés, ses hommes allaient se placer en V, l’ouverture vers l’ennemi et la pointe vers le puits.
    Ils récupérèrent des morceaux de fer rouillé dans l’église en ruine pour compléter leur maigre armement et détachèrent la corde du puits. Hugues et l’un de ses marins l’emportèrent jusqu’à leur position à l’ouverture du V. Ils dispersèrent de la terre et de la poussière sur la longueur de corde qui reposait en travers de la route des cavaliers. Puis les croisés prirent place. Une fois certain qu’ils n’avaient rien oublié, Martin se glissa derrière le puits. Il se coucha et attendit.
    Ils n’eurent pas longtemps à patienter. Ils entendirent les mamelouks longtemps avant de les voir. Leurs rires retentissaient dans l’air tranquille, comme si leurs forfaits dans cette région

Weitere Kostenlose Bücher