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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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désespérée pour l'empêcher de lui échapper? Une chose était
sûre : quels que fussent les renseignements arrivés d'Ayu-thia, ce ne pouvait
être une réponse à une lettre envoyée par Van Risling depuis la date du
naufrage. La réponse n'aurait pas eu le temps de parvenir jusqu'à Ligor.
    Phaulkon savait que le gouverneur ne pouvait retarder
plus longtemps le départ de l'éléphant blanc. Pas même un seul jour. L'animal
princier aurait dû être envoyé à Sa Majesté aussitôt après sa capture. Demain à
l'aube le cortège s'ébranlerait. Et Phaulkon devait en faire partie.
    Sunida était déjà venue par deux fois s'assurer de son
état et était repartie sur la pointe des pieds quand il avait fait semblant de
dormir.
    Il aurait voulu avoir l'air détendu et reposé, plutôt que
nerveux et sur ses gardes : il était certain qu'elle allait faire au gouverneur
un rapport sur son état. Il aurait aimé lui demander si Son Excellence avait
rendu visite à la factorerie hollandaise, mais il aurait été trop difficile de
s'exprimer par gestes et d'ailleurs ce genre de questions aurait éveillé la
méfiance de la jeune femme. Comment était-il censé être au courant de la
visite?
    Un moment, elle s'était agenouillée auprès de lui. Elle
lui avait doucement caressé les tempes pour prolonger son sommeil et il l'avait
entendue murmurer : « Comme j'aurai le cœur lourd quand tu seras parti, mon
beau farang. Te reverrai-je jamais? » Il aurait voulu lui faire l'amour à
nouveau, mais il était supposé dormir. Le chagrin qu'il sentait dans sa voix
lui avait déchiré le cœur et à cet instant il avait maudit sa décision de ne
pas parler sa langue. Il aurait voulu lui dire tant de choses ! Il était
stupéfait de découvrir que son impatience à regagner Ayuthia était bel et bien
tempérée à l'idée de la laisser ici. Ne pourrait-il pas l'emmener avec lui ? se
demanda-t-il.
    Il souleva la tête des coussins et regarda par la fenêtre
ouverte. La porte aussi était ouverte, sans doute selon les instructions du
docteur, afin de rétablir l'équilibre de l'air dans le corps du patient. Un
éventail de bambou était posé près de son lit, prêt à servir dès qu'il
s'éveillerait. D'après la hauteur du soleil, il devinait que l'on était en fin
d'après-midi. Encore une nuit de plus à passer et il pourrait être en route
pour Avuthia, en sûreté pour un temps. Ce soir, Ivatt préparait un numéro
d'adieu pour distraire le gouverneur avec ses acrobaties.
    Phaulkon tâta la décoration qui pendait à son cou. Cette
récompense lui vaudrait-elle une entrevue avec les potentats d'Avuthia?
Était-ce son introduction auprès du Barcalon? se demanda-t-il. Une idée soudain
le frappa et il sentit l'angoisse l'envahir. Comment pourrait-il parler siamois
au Barcalon après avoir nié aussi longtemps connaître cette langue? Mais la
question était de pure forme, se dit Phaulkon. Maintenant qu'il avait été
honoré de façon si évidente, le puissant Barcalon ne manquerait pas d'enquêter
sur lui et, avec sa horde d'espions, il découvrirait que le farang connaissait
leur langue. Il faudrait que Phaulkon trouve une explication fichtrement
convaincante.
    La ravissante silhouette de Sunida, vêtue d'un panung
bleu flottant, apparut de nouveau. Le trouvant éveillé cette fois, elle eut un
sourire ravi et s'assit
    gracieusement à côté de lui en ramenant sur ses jambes
les pans de son panung.
    Avec un petit rire elle tira une lettre de sa poche et la
montra gaiement. Puis elle étendit largement ses bras et dessina une barbe
imaginaire sur ses joues en même temps qu'elle les gonflait. Il n'était pas
difficile de reconnaître la corpulente silhouette de Van Risling. Une lettre du
Hollandais à Sunida! Phaulkon la lui prit des mains : tout en faisant semblant
de lire la signature en hollandais, il laissa son regard parcourir brièvement
le texte en siamois. Il resta impassible en lisant l'invitation du Hollandais :
il lui proposait de devenir sa compagne et de venir vivre à la factorerie
hollandaise avec lui. La lettre était rédigée en siamois, sans doute par
l'interprète, et signée de Van Risling.
    Elle désigna le griffonnage enfantin que représentait sa
signature et dit en riant : « M. Lidrim ! » Elle hocha la tête et essaya
d'indiquer par gestes qu'il lui avait demandé de devenir sa seconde épouse.
Elle eut alors une grimace de dégoût et secoua énergiquement la tête.
    Il se mit à rire, mais il

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