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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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attendant l'arrivée de Son
Excellence.
    — Bien. Maintenant, apporte-moi ma veste de brocart
blanc, celle de cérémonie », ordonna Van Risling.
    On entendit dehors sonner une trompette. Pieter s'inclina
et quitta précipitamment la pièce.
    « Fais vite », lança derrière lui la voix de Van Risling.
    Quelques instants plus tard, Pieter revint avec la veste
de cérémonie de son maître : la même tunique sans col et aux manches brodées
d'or que portaient les hauts dignitaires pour les cérémonies officielles. Au
même instant, Son Excellence le gouverneur entra d'un pas majestueux dans le
seul édifice de brique de Ligor et les employés impressionnés s'allongèrent,
sur son passage, le nez dans la poussière.
    Le négociant hollandais enfila précipitamment sa tunique
et se planta d'un air important derrière son bureau, arborant un grand sourire
à l'intention du gouverneur qui apparaissait sur le pas de la porte. Puis il
s'inclina très bas. Plus bas, sembla-t-il à Pieter, qu'il n'avait jamais vu son
maître le faire auparavant.
    « Pieter, le fauteuil ! » ordonna Van Risling en se
redressant. Pieter se remit debout et approcha un fauteuil d'osier qu'il plaça
maladroitement derrière le gouverneur.
    « Les coussins, Pieter. Apporte d'autres coussins,
imbécile. Tu sais que Son Excellence aime être assise plus haut que tout le
monde. »
    En fait, Son Excellence n'aimait pas du tout s'asseoir
dans ces engins horriblement inconfortables qu'utilisaient les farangs. C'était
si peu pratique. On ne pouvait ni s'y accroupir, ni croiser les jambes : les
maudits accoudoirs vous en empêchaient. On était contraint de garder une
position ridicule, les jambes pendant devant, à l'image d'un singe accroché à une
branche. Surtout quand le siège était si haut que vos pieds ne touchaient même
pas le sol. Évidemment, les farangs, avec leurs jambes démesurées, parvenaient
à les poser à terre, mais même ainsi ils avaient l'air ridicule.
    Son Excellence s'installa avec répugnance dans le
fauteuil tandis que son porteur de bétel et son Palat s'installaient sur le sol
à ses côtés. Une demi-douzaine d'esclaves s'accroupirent à distance
respectueuse derrière leur maître. Son porte-glaive brillait par son absence,
signe que Son Éxcellence ne considérait pas qu'il s'agissait là d'une visite
officielle.
    « Bienvenue, Excellence, dans notre humble factorerie,
dit Van Risling avec une modestie qui ne lui était pas coutumière. Puis-je vous
offrir un rafraî-chissement ? » Le jeune Pieter traduisit, soulagé de voir pour
une fois l'étiquette respectée. Jusqu'à maintenant il avait toujours eu
l'impression que son maître n'avait aucun usage.
    « Pas pour l'instant, je vous en remercie, monsieur
Lidrim. » Le mandarin observait le Hollandais en se demandant ce qui le rendait
si nerveux. « J'ai de nombreuses affaires à régler et seule l'urgence de votre
message m'a persuadé de renoncer à ces engagements. Ma visite, malheureusement,
ne saurait être que brève.
    — Bien sûr, Excellence, je comprends et je vous suis
reconnaissant de m'avoir fait cet honneur. Je vais en venir droit au fait. » Il
se pencha en avant, l'air important. « Excellence, il est de mon devoir de vous
informer que, malgré toutes ses protestations, l'un des membres de la Compagnie
anglaise parle couramment le siamois. » Il marqua un temps. « Et nous savons
maintenant de qui il s'agit. Il m'est douloureux d'avoir à dénoncer une telle
traîtrise quand j'ai vu de mes yeux la grande courtoisie avec laquelle Votre
Excellence a reçu cette personne. Mais il vaut mieux que Votre Excellence
apprenne la vérité avant qu'il ne soit trop tard. »
    Le gouverneur plissa les lèvres. « Ah oui ? Et quelle
preuve avez-vous de cette accusation ? »
    Le Hollandais ouvrit le tiroir de son bureau et y prit une
lettre. Elle portait le sceau officiel de la Compagnie hollandaise des Indes
orientales et elle était datée d'Avuthia, 4 décembre 1679. Seize jours
auparavant. Le texte était en hollandais.
    « Pieter, dit-il en se tournant vers le jeune employé,
voudrais-tu traduire pour Son Excellence, je te prie. » Pieter prit la lettre
d'une main tremblante. Restant prosterné sur ses genoux et sur ses coudes, il
se mit à lire tout haut la traduction qu'il avait passé une partie de la nuit à
préparer.
    Mon cher Van Risling,
    À la suite de ma récente dépêche urgente concernant
les activités clandestines de la Compagnie anglaise,

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