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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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là-haut.
    – Naturellement !
    – Bien. Alors on s’étonnera de voir de la fumée jaillir du gibet… et on viendra voir… et nous serons délogés.
    – Cependant, il faut bien…
    – C’est un risque à courir, je le sais bien. Mais on peut l’éviter peut-être… Visitons d’abord cette cave. Nous aviserons ensuite.
    – Visitons ! dirent docilement les deux autres. Et ils voulurent descendre sans plus tarder.
    – Minute encore ! dit Gringaille. Avant de descendre tous les trois là-dedans, il faut savoir si cette plaque ne se fermera pas d’elle-même, nous murant là comme renardeaux pris au gîte.
    – Diable ! firent les deux autres en reculant précipitamment.
    – Je descends seul, continua Gringaille. Attention, toi Escargasse, tu as vu la manœuvre pour actionner la dalle. Si je frappe, tu ouvriras. C’est compris ?
    – As pas peur, mon pigeon ! C’est compris.
    Gringaille en un tour de main, fabriqua un bouchon de paille : c’était une torche. Sa torche à la main, il s’engagea dans l’ouverture béante. Il disparut dans le sous-sol. La pierre demeurait baissée.
    Il la saisit, et péniblement, car elle était très lourde, il essaya de la fermer. La pierre retomba obstinément. Il ne s’entêta pas.
    – Il doit y avoir un ressort qui la ferme, se dit-il.
    Il descendit en comptant les marches. En mettant le pied sur la sixième marche, il vit la pierre remonter et se refermer d’elle-même.
    – Parfait ! se dit-il, voici qui est on ne peut plus simple. Il s’agit de l’ouvrir maintenant.
    Il était dans l’obscurité. Il alluma son bouchon de paille et se mit à chercher. Il descendit l’escalier. Il avait douze marches. N’ayant rien trouvé, il le remonta. Il remarqua que la sixième marche – la même qui fermait la trappe – était cassée à une de ses extrémités. Il y avait là une soudure grossièrement faite. Il appuya le pied sur ce morceau. La trappe s’ouvrit. La même marche servait à l’ouvrir et à la fermer. A diverses reprises, il la ferma et l’ouvrit, très facilement.
    – Admirable ! dit-il entre ses dents.
    Dix minutes plus tard, ils avaient traîné dans cette cave tous les outils, la barre de fer, du bois, les copeaux, la paille et, bien entendu, tous les œufs, leurs provisions et leurs ustensiles. La trappe soigneusement fermée, ils étaient chez eux.
    – Ici, expliqua Gringaille, nous sommes à l’abri. Nul ne viendra nous y dénicher, c’est probable. Nous pouvons faire du feu sans crainte d’être trahis par la fumée. Maintenant, visitons cette cave ; après quoi nous pourrons nous occuper de notre dîner.
    Ils se trouvaient dans un petit caveau qui n’avait guère plus d’une dizaine de pas de long sur sept à huit en largeur. En face l’escalier, il y avait un couloir assez large pour permettre à deux hommes de passer aisément de front. Ce couloir descendait en une pente assez accentuée.
    Ils s’engagèrent dedans. Au bout d’une vingtaine de pas, ils aboutirent à une autre cave, une grotte plutôt, spacieuse, haute de voûte. Il n’y avait pas d’issue apparente. C’était un cul-de-sac. Ici, des surprises extraordinaires les attendaient.
    D’abord, dans un coin, une douzaine de bottes de paille. A côté, un tas de torches. Ils se dépêchèrent d’en allumer une. C’était tout de même plus agréable que leurs bouchons de paille.
    Deux tonneaux. Ils les sondèrent : pleins. Ils en percèrent un. C’était du vin… excellent. Ils se regardèrent avec des bouches fendues jusqu’aux oreilles. Vite, ils se hâtèrent de percer l’autre. Du vin encore… meilleur. Ils esquissèrent un pas… Cette grotte était merveilleuse, admirable. C’était un rêve, un enchantement.
    Ce n’est pas tout.
    Quatre coffres énormes. Ils les ouvrirent. Deux étaient pleins d’armes. Tout un arsenal se trouvait là : épées, dagues, poignards, armures complètes, hallebardes, pistolets, arquebuses… Il y avait là de quoi armer toute une compagnie.
    – On ne peut pas savoir ! murmura Gringaille d’un air rêveur en refermant les deux coffres.
    Le troisième coffre était plein de cendre. Ils fouillèrent dans le tas… Des saucissons, des jambons, encore et encore !… Ils exultèrent… ils riaient comme des fous, ils s’envoyaient d’énormes bourrades. Jamais ils ne s’étaient vus à pareille fête. Pensez-donc : le gîte et la pitance pour des mois, et cela sans avoir à débourser une

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