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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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maille !
    Ils se ruèrent sur le quatrième coffre avec l’idée qu’ils allaient le trouver plein d’or et de bijoux. Hélas, non !… Il y avait là huit petits tonnelets… Eh ! eh ! du vin encore !… Peste ! ce n’était pas à dédaigner !… Celui-là devait être du chenu, à en juger par les récipients.
    Ils soulevèrent un des petits tonneaux. Pas bien lourd… une vingtaine de livres à peu près… Enfin, il y en avait huit en tout, c’était assez respectable. Ils le percèrent. Rien ne vint…
    – Pourtant, tripes du pape ! il est plein.
    Ils le retournèrent et le défoncèrent. Ils firent un bond prodigieux en arrière. Ils étaient livides, ne tenant plus sur leurs jambes.
    C’était de la poudre qu’il y avait dans ce tonnelet. Et eux qui, depuis dix minutes, s’agitaient là-dessus la torche enflammée à la main !
    Rendus plus circonspects, ils déposèrent leur torche à distance respectueuse et revinrent achever leur inspection. Six de ces tonnelets contenaient de la poudre. Les deux autres des balles.
    – Eh bien, mais… nous avons là de quoi soutenir un siège, dit Gringaille.
    Et de nouveau rêveur, il répéta :
    – On ne peut pas savoir !
    S’ils fermèrent méticuleusement le dangereux coffre, point n’est besoin de le dire. Heureusement, celui-là était le dernier de la rangée. Il se trouvait placé dans un angle de la grotte. Ils eurent soin d’aller se placer, avec leurs torches allumées, à l’extrémité opposée.
    La visite étant terminée, ils allumèrent le feu et firent rôtir les deux poules, sauter l’omelette. Naturellement, ils entamèrent un jambon, et un saucisson. Ils firent là un des meilleurs repas de leur existence d’aventuriers.
    – Remarquez, messieurs, dit doctoralement Gringaille, que, tandis que nous vivrons discrètement retirés dans cette grotte, là-haut, nos poules, que notre présence n’effarouche pas, continueront à nous pondre des œufs frais. Ces œufs, nous les ramasserons… parce que nous sommes des gens soigneux. En échange de ces œufs, nous obtiendrons de ces petites médailles à l’effigie de notre Sire Henri quatrième, de ces médailles qu’on appelle des sous, des livres, des écus, suivant qu’elles sont plus ou moins grosses, en argent ou en cuivre. Avec ces médailles, nous obtiendrons tout ce que nous voudrons partout… En sorte que je ne suis pas éloigné de croire que nous voilà enfin sur le chemin de la fortune.
    – Ce qui prouve que messire Jehan ne savait ce qu’il disait lorsqu’il prétendait qu’en embrassant le métier d’honnête homme, nous crèverions de faim.
    Là-dessus, ayant la panse bien garnie, ils étalèrent des bottes de paille sur le sol, s’étendirent voluptueusement dessus et, quelques minutes plus tard, trois ronflements sonores retentissaient sous la voûte de plâtre de la grotte enchantée.
    q

Chapitre 11
    D epuis cinq jours, Carcagne, Escargasse et Gringaille, dans leur grotte plantureusement approvisionnée, menaient une existence béate, une vraie vie de cocagne, exempte de tout souci. Ils engraissaient et ne demandaient qu’une chose : que cela durât toujours.
    Là-haut, les poules continuaient régulièrement à les fournir d’œufs frais. Pour l’instant, ils n’ambitionnaient plus qu’une chose : se procurer des vêtements convenables pour remplacer les loques qui les recouvraient plutôt mal que bien.
    Carcagne, toujours un peu simple, avait insinué qu’on obtiendrait facilement ce résultat en vendant les armes et la poudre dont les coffres étaient pleins. Gringaille s’y était opposé.
    – Je crois, dit-il, que nous pouvons disposer sans scrupule de tout ce qui est ici. Cependant, pour ce qui est de la poudre et des armes, n’y touchons pas avant d’avoir avisé messire Jehan. Même, si vous voulez m’en croire, nous visiterons ces armes et les mettrons en état, s’il y a lieu. On s’ennuie ferme ici, ce nous sera une distraction.
    A quel mobile obéissait Gringaille en donnant ce conseil ? Il aurait été bien en peine de le dire. Il est probable qu’il avait donné sincèrement son impression en disant que cette occupation tuerait un peu le temps. Car ils ne sortaient pour ainsi dire pas de leur gîte souterrain.
    Toujours est-il qu’en suite de cette décision, ils se mirent à fourbir les armes comme s’ils étaient à la veille d’une entrée en campagne. Et ils s’acquittèrent en conscience de cette besogne.

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