Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
bien !… firent les trois en même temps.
    Ils avaient compris en effet, et ils connaissaient la manœuvre. Le danger était effroyable. Ils risquaient leur peau. Et ils le savaient bien… Ils n’y songeaient pas. Ils étaient tout à la joie de l’avoir retrouvé et d’être arrivés si fort à propos.
    Mais ils ne s’endormirent pas pour cela, et je vous réponds qu’ils n’avaient pas les yeux dans la poche. Ils ne perdaient pas un geste des soldats. Au moment où le commandement : « Feu ! »… se fit entendre, au moment où les vingt détonations se confondirent en une seule et formidable détonation, ils furent tous les quatre à plat ventre, par terre.
    Les balles passèrent en sifflant au-dessus d’eux et vinrent s’aplatir sur les murs du gibet. D’un bond, ils furent debout. Avant que la fumée ne fût dissipée, ils étaient sous le gibet, la porte poussée et verrouillée.
    Sur la place, le capitaine constata que l’arquebusade avait manqué son but : les quatre rebelles avaient disparu. Séance tenante, il fit cerner le gibet et il s’accorda, ainsi qu’à ses hommes, un moment de répit. Il avait besoin de réfléchir.
    Jamais, dans sa longue carrière de soldat, il n’avait vu événement aussi prodigieux : quatre hommes qui en tenaient cent vingt en échec et en mettaient trente hors de combat !… La stupeur, la fureur et l’admiration le transportaient tour à tour.
    Le gibet étant gardé, toute tentative d’évasion impossible, il fit enlever les morts et les blessés. Il n’était pas pressé d’attaquer. Il était bien résolu à prendre les rebelles morts ou vifs, mais il voulait y sacrifier le moins de monde possible. Il trouvait que trente hommes hors de combat, c’était déjà beaucoup trop.
    Jehan le Brave, lui, ne perdait pas son temps. Il commença par inspecter le caveau. Gringaille, Escargasse et Carcagne, autant par prudence que pour tuer le temps, avaient bouché avec des poutres la brèche par où ils étaient descendus. De ce côté-là maintenant, toute surprise était impossible. Les trous au ras du sol, par où se faufilaient les poules, furent bouchés à l’instant ; les matériaux ne manquaient pas, heureusement. Quelques trous, des fentes, sur trois côtés, principalement sur le devant, furent laissés.
    Ceci fait, il descendit dans la grotte. On lui montra triomphalement les armes, les munitions et les provisions. Il y avait une quinzaine d’arquebuses et autant de pistolets. Jehan laissa les armes blanches et s’empara des armes à feu… En un clin d’œil, elles furent chargées et montées dans le caveau. De la poudre et des balles suivirent… Il fallait bien recharger les armes au fur et à mesure.
    A chaque trou, à chaque fissure, on glissa le canon d’une arquebuse. Ils pensaient bien que l’effort des assaillants se porterait sur la porte. Leur vigilance se concentra de préférence sur ce côté-là. Ils ne négligeaient pas les autres pour cela. Ils avaient trois côtés à garder. Celui où se dressait l’escalier était indemne. Le derrière, ensuite, était le moins endommagé : il n’avait que deux trous qui devinrent, comme les autres, des meurtrières.
    Ces dispositions prises, chacun se posta à sa guise ayant à portée de la main des armes de rechange, chargées d’avance.
    Sur la place, Concini s’était séparé du capitaine. Il n’avait pas hésité à demander des troupes à Sully parce qu’il espérait que tout serait fini lorsqu’elles arriveraient. Il connaissait bien Jehan cependant. Malgré tout, il ne s’attendait pas à pareille résistance. Toujours est-il que le capitaine, muni d’instructions précises, avait formellement refusé ses ordres, comme l’avait fait l’officier qui commandait avant lui.
    De cet antagonisme, il était résulté qu’il y avait maintenant sur la place deux groupes bien distincts qui opéraient chacun à leur manière, étaient indépendants l’un de l’autre et avaient chacun leur chef : d’une part, le capitaine, le lieutenant et leurs soldats ; de l’autre, Concini, ses gentilshommes et ses estafiers.
    Il en était résulté aussi que chacun des deux partis attendant que l’autre prît une initiative, ils avaient perdu plus de temps qu’il n’eût été convenable. Ce temps perdu, Jehan l’avait mis à profit pour organiser sa défense.
    Le capitaine se décida à agir le premier. Six soldats portant une énorme poutre s’approchèrent de la porte. Les

Weitere Kostenlose Bücher