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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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perdu l’espoir de s’emparer de ces millions tant convoités… Et ils seraient arrivés avant vous… Et c’est une des raisons aussi pour lesquelles on s’acharne à perdre cet enfant aux yeux de Votre Majesté.
    – Oui, oui. Je comprends maintenant. Ces prêtres sont insatiables ; ils se glissent partout et ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins, murmura le roi assombri.
    Et avec une sourde inquiétude, il laissa échapper l’aveu de sa terreur secrète en ajoutant :
    – Ils me tueront, mon ami !… Car c’est eux qui me tueront, n’en doutez pas !
    Il était si pâle, si défait, que Pardaillan en eut pitié. Et pour changer le cours de ses idées, il répliqua avec une assurance qu’il n’avait peut-être pas au fond :
    – Bah ! ils ne vous tiennent pas encore. Vous avez des amis dévoués qui veillent dans l’ombre… puisque c’est dans l’ombre que les scélérats opèrent. Mais, Sire, vous comprenez maintenant pourquoi mon fils a besoin de surveiller les terres de M me  l’abbesse et par conséquent d’aller au village de Montmartre. Il garde son bien… et c’est son droit strict.
    – Pardieu ! fit Henri qui s’arracha à ses sinistres pensées, il a raison, et j’en ferais autant à sa place !
    – Je suis heureux de l’entendre dire au roi !… Quant à cette malheureuse affaire du gibet de Montmartre, elle s’explique tout naturellement. D’ailleurs, je suis sûr qu’on l’a mal présentée au roi. En fait, Sire, c’est un bel assassinat, qu’on a tenté de perpétrer là. Et pour le plus vil des mobiles : le vol !… Mon fils a défendu son bien et sa peau au même titre que le passant attardé défend sa bourse et sa vie contre les malandrins qui le veulent meurtrir pour le dépouiller.
    – Vous avez raison !… Il a bien fait ! répondit Henri, qui oubliait naïvement que les rudes qualificatifs employés par Pardaillan s’appliquaient aussi bien aux hommes de son ministre et par conséquent l’atteignaient indirectement.
    En réalité, Pardaillan n’avait pensé qu’à Concini. Le roi crut qu’il faisait allusion aux prêtres et oublia ses soldats, machines obéissantes, d’ailleurs irresponsables. Et il ajouta :
    – Je vais ordonner à Sully de cesser ces fouilles.
    – Non pas, s’il vous plaît, Sire, s’écria vivement Pardaillan. Qu’il les continue, au contraire. J’en ai besoin !… Seulement, ordonnez-lui, ainsi qu’à votre grand prévôt et à tous gens de police et de justice de laisser Jehan le Brave tranquille… Tant qu’il ne fera rien de contraire aux lois et à la justice, cela va de soi.
    Henri n’hésita pas.
    – Comme vous voudrez, dit-il d’un air indifférent. Mais dites-moi, Pardaillan, vous qui savez tant de choses, pouvez-vous me dire comment votre fils a pu trouver de la poudre sous le gibet de Montmartre et comment il a pu échapper à cette effroyable explosion qui fit de nombreuses victimes ?
    – Très simple, expliqua Pardaillan en souriant. Sous le gibet, il y a un caveau dont tout le monde ignore l’existence. C’est là que la princesse Fausta a fait enfouir ces fameux millions que tant de personnes convoitent.
    – Ah ! ah ! s’écria Henri intéressé, c’est donc pour cela que votre fils s’y trouvait !… Mais la poudre ? Jarnicoton !
    – La princesse, reprit Pardaillan, se doutait bien qu’on chercherait à s’emparer de ce trésor. Elle a pris ses précautions. D’abord un engagement vis-à-vis de M me  l’abbesse. Ceci pour faire croire que les millions étaient cachés dans l’enceinte du couvent.
    – Alors qu’ils se trouvaient hors de l’enceinte, sur une place où passent à chaque instant quantité de gens ! Pas mal imaginé, remarqua Henri de plus en plus intéressé.
    – Oui, continua Pardaillan rêveur et sur un ton étrange, la princesse ne manquait pas d’imagination… j’en sais quelque chose.
    Et Pardaillan demeura un moment silencieux, les yeux perdus dans le vague, remontant par la pensée, dans le passé, au temps de sa jeunesse, repassant les phases du duel gigantesque qu’il avait eu à soutenir contre ce génie du mal qui avait nom : Fausta.
    – Continuez, mon ami, dit affectueusement le roi, pour l’arracher à ses noires pensées.
    – Ce caveau, reprit Pardaillan en se secouant, aboutit à une manière de grotte dans laquelle Fausta fit placer tout un arsenal avec de la poudre et des balles… de quoi soutenir un siège

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