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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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sens que, grâce à vous, je pourrai peut-être accomplir jusqu’au bout la tâche que je me suis imposée. Je dois donc faire quelle chose pour vous.
    – Je n’accepterai rien de vous ! déclara Jehan avec hauteur. D’ailleurs, vous ne me devez rien.
    – Je sais, répliqua Acquaviva imperturbable. Vous avez agi pour la satisfaction de votre conscience. Souffrez que j’agisse de même. Voici donc ce que je peux faire pour vous : à dater de cet instant, je ne chercherai plus à attenter à votre existence.
    – Diantre ! persifla Jehan, c’est beaucoup en effet, et je rends grâce à votre magnanimité.
    Sans relever la réflexion, Acquaviva reprit avec une certaine rudesse, bien rare chez lui :
    – Cependant, retenez bien ceci, jeune homme : vous me gênez dans certains de mes projets. Je veux bien m’interdire de vous chercher, mais c’est tout. Gardez-vous de tomber jamais entre mes mains.
    – Si ce malheur m’arrivait, qu’adviendrait-il de moi ?
    – Vous seriez un homme mort ! dit froidement Acquaviva qui disparut sans ajouter une parole.
    q

Chapitre 31
    I l nous faut revenir à Pardaillan, qui était parti à la recherche de frère Parfait Goulard. Pardaillan savait que le moine était un des principaux agents d’Acquaviva. En dehors des affidés de la redoutable compagnie de Jésus, il était peut-être le seul à connaître la véritable personnalité du faux ivrogne. Et il s’était dit que l’agent secret devait se tenir en relations étroites avec son chef. Par conséquent, en le suivant, il parviendrait à ce chef. Quant à ce qu’il ferait alors, il ne le savait pas au juste, mais il ne doutait pas de faire cesser l’affolante et mortelle poursuite dont son fils était victime en ce moment.
    Jehan le Brave, par son intervention lors de l’attaque des truands, devait obtenir ce résultat, par lui-même et sans l’avoir cherché. Mais Pardaillan ne pouvait pas prévoir cela.
    A la recherche de Parfait Goulard, Pardaillan s’était mis à battre les tavernes et les cabarets de la capitale, assuré qu’il était de l’y trouver, fidèle à son rôle d’ivrogne. Et, en effet, il finit par le dénicher dans un bouge de la rue Trousse-Vache. Et, dès lors, il ne le lâcha plus.
    Le moine sortit. Il tourna tout de suite à droite dans la rue des Trois-Mores, traversa la rue des Lombards et, par la rue de la Vieille-Monnaie, il parvint à la maison qui faisait l’angle de cette rue. Il y pénétra par l’entrée qui se trouvait rue des Ecrivains.
    Pardaillan eut tôt fait de remarquer que la maison avait une autre entrée dans la rue de la Vieille-Monnaie. Il avisa un cabaret dans la rue de la Savonnerie. De là, il pourrait surveiller les deux entrées. Il y entra, s’installa devant une bouteille de vouvray et attendit patiemment, paraissant somnoler, mais ne perdant pas de vue les deux entrées.
    Pendant ce temps, Parfait Goulard, par le passage souterrain, se rendait dans la maison mystérieuse, auprès d’Acquaviva. Il en sortit au bout d’une demi-heure, par la porte de la prison. Il était, à ce moment, près de onze heures du matin.
    Dans la rue de la Heaumerie, le moine hésita un moment s’il tournerait à droite ou à gauche. S’il avait pris à gauche, il aurait infailliblement passé devant Pardaillan aux aguets. Celui-ci eût compris et ses recherches eussent été du coup considérablement avancées.
    Malheureusement, le moine se décida brusquement pour la droite, c’est-à-dire qu’il alla vers la rue Saint-Denis. Là, il tourna à gauche, passa devant le grand Châtelet, traversa le pont au Change et la Cité et s’en fut jusqu’au faubourg Saint-Jacques.
    Il s’arrêta devant une modeste auberge, à l’enseigne des
Cinq-Croissants.
La clientèle de cette auberge se composait de soldats et de gens du bas peuple. C’était là que s’était réfugié Ravaillac, lequel n’était pas retourné à Angoulême, comme on l’avait assuré à Jehan le Brave, lorsqu’il était allé le voir à son ancien domicile des
Trois-Pigeons.
C’était lui que le moine venait relancer.
    Que lui dit-il pour le décider à le suivre ? Peu importe. Toujours est-il que, quelques instants plus tard, Parfait Goulard refaisait, en sens inverse, exactement le même chemin en compagnie de Ravaillac. Ensemble, ils pénétrèrent dans la prison. Ensemble, ils entrèrent dans cette petite chambre où le moine avait fait pénétrer Acquaviva par une porte

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