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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’il voulait maintenir l’équilibre. Il réfléchit, l’esprit tendu :
    – Il est clair qu’on veut me voir ou sur cette planchette ou au fond du plateau !… Il me faut choisir. Et quand je me serai décidé, que m’arrivera-t-il ?… Quel supplice extraordinaire l’infernal Concini me destine-t-il ?…
    Il étudia de nouveau la planchette, la tâtant, la flairant pour ainsi dire. Il ne vit rien. Il se laissa glisser au fond du plateau. Nouvelles recherches, aussi vaines. Il décida :
    – Puisque je suis là… demeurons-y.
    Il s’assit, juste au centre. Le temps passa. Il ne bougeait pas de sa place. Mais son esprit travaillait, ses nerfs étaient tendus à se briser. L’angoisse du mystère l’étreignait à la gorge, le tenait palpitant, haletant, dans l’attente de quelque chose de formidable, d’imprévu. De temps en temps, il grommelait :
    – Si je savais seulement ce qui va se produire ?…
    Et c’était cela, en effet, l’incertitude et le mystère, qui devenait affolant.
    Il essaya de se coucher. Il ramena les jambes au corps, saisit les genoux à pleins bras, appuya sa tête dessus et essaya de dormir.
    Les heures s’écoulèrent, longues comme des éternités. Et l’événement mystérieux, attendu avec quelle angoisse, ne se produisait toujours pas.
    Il s’était assis face à la planchette. C’était logique. Puisqu’il pensait que le danger viendrait de là ou du centre du plateau, il devait donc surveiller la planchette de loin, comme il surveillait le centre de près.
    Tout à coup, il entendit le bruit sec d’un ressort qui se détend. Il regarda.
    La paroi venait de s’ouvrir devant la planchette. Il y avait là, maintenant, un trou noir. Il fut aussitôt debout, se demandant :
    – Veut-on me faire passer je ne sais où ? Comme on m’a fait venir ici ?
    Il escalada le bord du plateau, pour étudier ce trou de près, et voir s’il devait s’y engager. Quelque chose qu’il ne parvenait pas à distinguer dans le noir, roulait là, sourdement, bouchait le trou, se dégageait, avançait en roulant et venait doucement s’encastrer dans le godet, placé au bout de la planchette, pour le recevoir.
    Derrière ce quelque chose, le trou s’était refermé.
    Jehan monta sur la planchette et étudia de près le monstre.
    C’était une énorme boule de fer. Quoi d’effrayant à cela ? Rien, évidemment. Pourtant un frisson glacial le secoua de la nuque aux talons.
    Il essaya de soulever la boule. Trop lourde. Et cependant il était doué d’une force exceptionnelle. Il essaya de l’ébranler. Bien encastrée dans son godet, elle ne vacilla même pas. Il la laissa et réfléchit.
    Ses yeux allaient tour à tour de la boule au plancher et il eut un fugitif sourire. Il croyait avoir compris. Il pensa :
    – Pardieu, c’est bien simple, je n’ai qu’à rester où je suis.
    A ce moment, comme si quelque invisible démon le guettait et lisait dans sa pensée, il sentit la planchette s’ébranler. La planchette reculait, rentrait dans la paroi, glissant sur d’invisibles charnières. Et il comprit que s’il restait là où il croyait avoir trouvé un refuge, il allait être broyé entre l’énorme masse de fer et la paroi.
    Il ne voulait pas mourir. Du moins par son fait. Bertille était menacée, avait besoin de lui. Il n’avait pas le droit de s’abandonner ; il devait se défendre comme il pourrait, jusqu’à ce qu’il tombât terrassé.
    Il sauta au milieu du plateau. Il était temps. Il entendit le heurt sonore du fer contre le fer.
    Debout, au centre du plateau, il respira fortement et fixa le monstre de fer, qui paraissait le guetter sournoisement, attendant l’attaque. Il savait qu’elle viendrait de là.
    Des minutes effroyablement longues s’écoulèrent ainsi.
    Le monstre demeurait replié, semblait-il, attendant pour bondir et l’écraser, la fatale seconde d’inattention.
    Brusquement, il sentit le plateau s’ébranler sous ses pieds et se mettre à tourner en un mouvement de plus en plus précipité. Il faillit perdre l’équilibre. Il se rattrapa, Dieu sait comme, et se mit à courir. Et plus il courait, plus le mouvement de rotation s’accélérait, puisque c’était lui qui, maintenant, faisait tourner le diabolique plateau.
    Il courait, mais il surveillait toujours le monstre.
    Celui-ci semblait attendre que le plateau fût bien lancé. Lui aussi, il paraissait le guetter. Et jugeant le moment venu, brusquement il bondit et

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