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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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sera ramené mort au Louvre. A midi, ton règne commencera. Comprends-tu maintenant pourquoi je t’ai enlevé cette jeune fille ?…
    – Oui, mais… es-tu bien sûre de réussir ?…
    – Nos précautions sont bien prises. Va, Concini, il n’échappera pas !… Et quant à cette fille… puisque tu seras le maître à midi, tu pourras la prendre… Je t’aime assez, Concini, pour te passer un caprice !
    Et en elle-même, elle ajouta :
    « Seulement, tu ne trouveras qu’un cadavre ! »
    Voilà ce que vit et entendit Jehan le Brave, prosterné sur sa plaque brûlante.
    Bertille était sauvée. Oui, mais pas pour longtemps ! Dès le lendemain, le fauve, devenu le maître, comme avait dit Léonora, le fauve, une fois encore, étendrait sa griffe sur sa victime et cette fois plus rien ne la pourrait sauver, puisqu’il râlait dans cette étuve d’où il ne sortirait pas vivant.
    Un accès de fureur intense se déclara en lui. Pendant un temps qu’il ne put apprécier, il perdit toute lucidité. Peu à peu, il se ressaisit. Avant tout, il fallait sortir de là. Mais comment ? Toujours la même affolante question.
    Le mur avait repris sa place, l’obscurité s’était faite à nouveau autour de lui. Maintenant, le feu gagnait toute la plaque. Il n’avait plus qu’une étroite bande sur laquelle il pouvait encore tenir.
    Il s’accula lui-même dans un coin. Il sentait que c’était la fin. Déjà il s’était demandé s’il ne ferait pas bien d’essayer de se briser le crâne contre le mur. Mais alors, que deviendrait Bertille ?
    – Non, ventre de veau ! se dit-il, je dois résister tant qu’il me restera un souffle de vie !
    Brusquement, dans le coin où il s’était placé, il sentit le mur se dérober. Il se retourna. Il vit un trou derrière lui et de ce trou jaillissait une pâle lueur. Il ne réfléchit pas, il n’hésita pas. D’un bond, il franchit l’ouverture. Le mur se referma de lui-même aussitôt.
    Il avait changé de cachot simplement. Mais ici il y voyait. Ce n’était qu’un vague crépuscule, mais, comparé aux ténèbres opaques d’où il sortait, cela lui parut bon comme une éclatante lumière. Ensuite, il ne sentait plus l’atteinte du feu. Ici, le plancher ne lui brûlait pas la plante des pieds.
    Voilà ce qu’il vit tout d’abord, et il ne vit pas autre chose.
    Ce premier moment de bien-être passé, il étudia plus attentivement son nouveau cachot, et alors il ressentit une impression de malaise affolante.
    – Quel diable de cachot est-ce là ? songea-t-il.
    Ce cachot était rond. On eût dit un puits de vastes dimensions. Le plafond, le plancher, les parois étaient d’un métal uni et brillant comme une glace. Pas de porte, pas de fenêtre, pas la plus petite ouverture apparente. Pas de meubles, pas d’accessoires. Rien que les parois nues étincelantes comme des miroirs. Et cela était éclairé d’une lumière douce qui tombait du plafond.
    Ceci, déjà, était assez anormal. Il y avait mieux. Il y avait le plancher.
    Horizontalement, ce plancher n’avait qu’une bande circulaire si étroite qu’un chat eût eu de la peine à s’y maintenir. Ce plancher avait la forme d’une cuvette peu profonde, dont les bords descendaient en pente douce. On pouvait circuler là, à la condition de marcher vite. Quant à y demeurer immobile, il n’y fallait pas songer. On glissait, malgré soi, au fond. D’ailleurs, tout paraissait avoir été mathématiquement calculé pour obtenir ce résultat.
    Cette cuvette, que représentait le plancher, était percée de quantité de trous, très rapprochés les uns des autres, semblables à des godets. Tout autour des bords courait une fissure assez large pour que Jehan pût y glisser un doigt. En sorte que, grâce à elle, la cuvette prenait l’apparence d’un plateau creux.
    En somme, l’ensemble de cette singulière machine ressemblait assez exactement à une gigantesque roulette.
    A un endroit de la paroi, une planchette en fer, jetée comme un pont, surplombait la cuvette sur laquelle elle s’appuyait par une tige, de fer également. Au bord de cette planchette, au-dessus de la cuvette, il y avait un godet pareil aux autres.
    Jehan monta sur cette planchette. Elle lui parut d’une solidité à toute épreuve.
    Il chercha où il pourrait bien s’asseoir. Il se rendit compte qu’il ne pourrait le faire que sur cette planchette ou au centre du plateau. Partout ailleurs, il était condamné à courir,

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