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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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tomba avec un bruit étourdissant sur le plateau, où il se mit à tourner avec un grondement de tonnerre.
    Alors, ce fut la poursuite acharnée, tenace, hallucinante, infernale.
    Le monstre de fer sembla s’animer d’une vie intelligente. Il roulait, bondissait, sautait hors du plateau, y retombait avec fracas, pour rebondir de plus belle. Il semblait avoir des ruses à lui. Tantôt il tournait pareil à un tourbillon, tantôt il allait doucement, lentement, comme à bout de souffle. Puis, lorsque Jehan pouvait croire qu’il allait s’arrêter, s’encastrer dans un des godets, il repartait à nouveau en bonds gigantesques.
    Jehan haletait, à bout de forces et de souffle. Plusieurs fois le monstre l’avait frôlé, avait bondi, passant comme une flèche au-dessus de sa tête. Jehan n’en pouvait plus, il voyait approcher l’instant fatal de la chute, suivie de l’écrasement final. Et cependant il courait toujours, n’ayant qu’une pensée bien nette :
    – Si je m’arrête, si je tombe… c’en est fait de Bertille !…
    q

Chapitre 39
    R evenons maintenant à Jehan le Brave. Par le rapport de Saint-Julien, nous savons qu’il ne s’était pas tué dans son effroyable chute. Nous savons que la blessure qu’il s’était faite à la tête était insignifiante. Nous savons enfin qu’il avait été transporté, évanoui, délesté de tout ce qui aurait pu à la rigueur servir d’arme offensive, à la prison des religieuses.
    De la prison on l’avait fait passer dans la maison mystérieuse, retraite de Claude Acquaviva.
    Lorsqu’il revint à lui, il se trouvait plongé dans l’obscurité la plus complète. Ce fut d’abord, ainsi que l’avait supposé Saint-Julien, l’étonnement de se voir encore vivant. Il demeura un moment sans oser esquisser un mouvement. Il se sentait brisé. La tête lui faisait mal et il n’avait pas encore toute sa conscience.
    Peu à peu, la lucidité revint. Il commença par se tâter les membres et constata avec satisfaction :
    – Rien de cassé !… Mais quelle chute, ventre-veau ! quelle chute !… J’en suis encore tout éberlué ! M. de Pardaillan m’avait bien dit de sonder le terrain avant de poser le pied quelque part. Que n’ai-je suivi ses excellents conseils ! En attendant, me voilà bien loti !… Comment sortirai-je de ce trou d’enfer ?… En sortirai-je jamais ?…
    Il l’avait dit lui-même, il n’était pas un méditatif. Il était homme d’action d’abord et avant tout. La question qu’il venait de se poser machinalement ranima toute son énergie.
    – Parbleu ! se dit-il, ce ne sont ni les lamentations, ni les récriminations, ni la désolation qui me sortiront d’ici. Il faut se remuer, ventre de veau ! agir, chercher !… L’Evangile ne dit-il pas : « Cherchez et vous trouverez » ? Cherchons, mordieu ! cherchons !
    Il se mit debout. Ses jambes flageolaient. Il se raidit, se détira les membres méthodiquement, tendit toute sa volonté… Et il eut la satisfaction de constater qu’il domptait la faiblesse. Il eut un rire clair et murmura :
    – Ce ne sera rien !… La machine est encore solide, Dieu merci ! Voyons, où suis-je ?…
    Il se mit en marche à tâtons dans son trou. Il en eut tôt fait le tour. Et il s’étonna :
    – Tiens ! je ne croyais pas ce puits si grand !… Et puis, que diable ! un puits est rond ! Celui-ci ne l’est pas.
    Il réfléchit et trouva une explication qui lui parut plausible.
    – Pardieu ! le puits aboutit à une caverne. Vais-je me plaindre d’avoir un peu d’espace ?… Qui sait s’il n’y a pas là quelque galerie souterraine par où je pourrai m’évader ? Il faut voir.
    Il recommença son inspection, plus minutieusement. Il mit ses mains sur la paroi et constata :
    – Mais… ceci est un mur travaillé !… on dirait une cloison. Où est donc la roche sur laquelle j’ai failli me rompre le crâne ?…
    La main appuyée au mur, il avança prudemment, en comptant ses pas.
    – Huit ! dit-il.
    Il tourna à gauche. Il compta six pas. Le mur continuait à être bien uni. Encore une fois à gauche : huit pas. Toujours mêmes constatations. A gauche, de nouveau. Son pied heurta un obstacle. Il se baissa et tâta.
    – Une cruche, un pain ! Ah ! ah !… Il continua son chemin.
    – Une porte !… Solide !… Bien verrouillée !… Ceci est un bon cachot !… Eh bien, mais… et mon puits ? On m’en a donc tiré ? Depuis quand ?…

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