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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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presque à voir la longue habitation
semi-souterraine du Camp du Lion, creusée dans un terre-plein de la berge, avec
son dôme recouvert d’herbe, et l’arche d’entrée d’une symétrie parfaite qui l’avait
tant impressionnée la première fois. Tout à coup, elle vit réellement l’arche.
Elle tressaillit sous le choc.
    — Jondalar, regarde !
    Il regarda la berge qu’elle pointait du doigt et vit non pas
une, mais plusieurs arches symétriques, chacune signalant l’entrée d’une
structure en forme de dôme. Ils mirent pied à terre et, avisant un sentier,
grimpèrent au Camp.
    La fébrilité qui s’empara d’Ayla à l’idée de rencontrer les
habitants du Camp la surprit. Elle se rendit compte qu’ils n’avaient parlé à
personne depuis longtemps. L’endroit était désert, et entre les deux défenses
de mammouth qui formaient l’arche d’entrée, ils virent la petite statuette d’ivoire
représentant une femme aux larges hanches et à la poitrine volumineuse.
    — Ils sont partis, constata Jondalar. Ils ont laissé une donii
pour garder le foyer.
    — Ils sont à la chasse, ou à la Réunion d’Été, supposa Ayla,
terriblement déçue. Ou alors en visite dans une autre tribu. Quel
dommage ! J’avais tellement envie de rencontrer quelqu’un.
    — Attends, Ayla. Où vas-tu ?
    — Je retourne à la rivière, répondit-elle, surprise.
    — Mais pourquoi ? L’endroit est idéal. Nous pouvons
faire halte ici.
    — Ils... ils ont laissé un mutoï... euh, une donii, pour
garder le foyer. L’esprit de la Mère les protège. Ne troublons pas Son Esprit,
cela nous porterait malheur, prévint Ayla, sachant pertinemment qu’il le savait
aussi bien qu’elle.
    — Non, nous pouvons rester si nous le voulons, insista
Jondalar. Ce qui est interdit, c’est de prendre ce dont on n’a pas besoin.
Ayla, il nous faut un abri. Notre tente est trempée, il faut attendre qu’elle
sèche. Pendant ce temps, nous pourrons chasser et si la chance nous est
favorable, nous trouverons une peau pour fabriquer un canoë.
    Le visage soucieux d’Ayla s’éclaira lorsqu’elle comprit où il
voulait en venir. Quelques jours leur seraient nécessaires pour se remettre du
cataclysme et remplacer ce qui avait été perdu.
    — Et nous trouverons peut-être assez de peaux pour faire un
parflèche ! s’exclama-t-elle. Après trempage et épilage, le cuir brut se
travaille vite, ça ne prend pas plus de temps que de sécher de la viande. On l’étire
et on le laisse durcir, c’est tout. Et regarde les bouleaux là-bas,
ajouta-t-elle en montrant la rivière. Il y a de quoi faire de belles perches.
Tu as raison, Jondalar, restons ici quelques jours. La Mère comprendra. Nous
laisserons de la viande séchée pour les habitants de ce Camp... si notre chasse
est bonne. Quel foyer choisir ?
    — Pourquoi pas le Foyer du Mammouth ? C’est celui où
on reçoit les invités.
    — Tu crois qu’il y a un Foyer du Mammouth ? C’est... c’est
un Camp de Mamutoï ?
    — Je n’en sais rien. Il n’est pas conçu comme le Camp du
Lion, remarqua Jondalar.
    En effet, les sept constructions arrondies recouvertes de terre
battue et de glaise remplaçaient l’unique et vaste caverne où ils avaient vécu
un hiver entier. Ce Camp devait abriter une communauté d’hommes et de femmes
plus ou moins apparentés.
    — C’est vrai, approuva Ayla en s’arrêtant devant une des
entrées. Il ressemble plutôt au Camp du Loup, où se tenait la Réunion d’Été.
    Elle hésitait encore à pousser la lourde peau et pénétrer chez
des étrangers qui ne l’avaient pas invitée, en dépit des coutumes qui voulaient
que tout refuge fût utilisé lorsqu’il était question de survie.
    — A la Réunion d’Été, certains jeunes trouvaient que les
grandes cavernes étaient dépassées, affirma Jondalar. Ils préféraient l’intimité
des petites abritant une ou deux familles seulement.
    — Tu veux dire qu’ils aiment mieux rester entre eux ?
Une ou deux familles par foyer ? Pour un Camp d’hiver ?
    — Non, personne ne veut s’isoler en hiver. Ils se
regroupent, mais chacun vît dans son habitation. Il y en a toujours cinq ou
six, parfois plus. Ceux à qui j’ai parlé trouvent plus facile d’en construire
une petite pour une ou deux familles, qu’une seule grande pour tout le monde.
Mais les familles restent groupées dans le même Camp, partagent les mêmes
activités, la nourriture, et travaillent

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