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Le guérisseur et la mort

Le guérisseur et la mort

Titel: Le guérisseur et la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Après être passé devant une bonne douzaine de maisons, il se dit qu’il ferait mieux de retrouver la porte qu’il avait franchie la première fois pour pénétrer dans le Call. Il venait du front de mer, après tout, et c’était par là que devaient passer les marchandises importées ou celles à exporter. Penaud, il revint vers la maison de maîtresse Perla et se résolut à demander son chemin.
    Cette fois-ci, la blanchisseuse se trouvait derrière la porte ouverte et c’était son tour de balayer le sol. Dès qu’elle le vit, elle s’interrompit dans son travail et posa son balai contre le chambranle.
    — Vous voulez voir la maîtresse ? demanda la femme.
    Elle s’approcha tout près de lui et le dévisagea de façon assez impudente comme si elle avait l’intention de déchiffrer ses secrets les plus intimes. Ses yeux bleu foncé éclairaient ainsi qu’une chandelle par une nuit sans lune son visage hâlé et buriné.
    Daniel se ressaisit.
    — Non, je ne veux pas déranger maîtresse Perla. Je cherche maître Maimó. Il m’a assuré qu’il se tiendrait à l’entrepôt de drap. Peux-tu me dire où cela se trouve ?
    — Il faut franchir le pont, dit-elle, le front plissé. L’entrepôt est dans la ville basse et ici, c’est la ville haute. J’ai du travail là-bas que je dois terminer avant le souper. Si vous le permettez, messire, je vous conduirai de l’autre côté de la rivière et je vous indiquerai la bonne direction. La maîtresse est très occupée, ajouta-t-elle avant de disparaître dans la maison.
    Sara revint après s’être débarrassée de son tablier et de son balai. Sans un mot, elle se mit en chemin. Arrivée sur la place, elle tourna à gauche puis à droite et monta vers la cathédrale et le palais.
    Sur les places, dans les rues, des enfants couraient, des femmes vaquaient à leurs occupations et des hommes déambulaient tout en parlant affaires ; les boutiques et les étals étaient étonnamment achalandés. Partout Daniel entendait cliqueter les pièces de monnaie qui changeaient de mains et les cris des vendeurs proposant leurs produits. Sara avait plongé au cœur de la foule, ne laissant pas à Daniel le temps d’admirer l’impressionnante beauté du palais et de la cathédrale. Brusquement, elle s’arrêta pour lui permettre de la rattraper. Dès qu’elle le vit, elle lui adressa un signe de la main, dévala la colline et traversa le pont.
    Le lit de la rivière était assez profond et le cours d’eau boueux et tumultueux témoignait de la violence de la pluie tombée peu de temps auparavant. Quand Daniel eut rejoint la blanchisseuse sur l’autre rive, elle se tenait à l’intersection de plusieurs rues étroites, en grande conversation avec un homme vêtu d’une courte tunique brune d’étoffe grossière comme celles des porteurs. Il recula d’un pas à l’approche du jeune homme.
    — Je vais vous laisser ici, maître Daniel, dit Sara. J’ai du travail qui m’attend ailleurs. Esteve vous montrera le chemin, vous ne pourrez pas vous tromper. Prenez par là, ajouta-t-elle en désignant une rue obscure, si étroite que les deux hommes n’auraient pu y marcher de front.
    Daniel allait ouvrir sa bourse pour la remercier, mais elle s’était déjà éloignée. Il s’avança lentement vers la ruelle.
    — Est-ce loin ? demanda-t-il en se retournant pour découvrir qu’il était seul.
    La pente était assez raide. Le brusque passage de l’éclat du jour à l’ombre ne lui permettait pas de distinguer autour de lui. Plus loin, même quand ses yeux se furent habitués à la pénombre, il constata que la lumière avait du mal à s’imposer : certaines maisons, hautes et étroites, étaient reliées entre elles par des sortes d’arches qui enjambaient la rue. Il les considéra non sans inquiétude. Les avait-on construites pour créer une ou deux pièces supplémentaires ou juste pour empêcher les bâtisses de s’écrouler ? En effet, celles que rien ne reliait penchaient dangereusement.
    Des marches avaient été taillées là où la pente s’affirmait davantage et Daniel y posa un pied prudent. Elles étaient encore humides de la pluie du matin et rendues glissantes par toutes sortes de déchets. Au pied du petit escalier, il s’arrêta. La rue s’élargissait au point de former une sorte de placette, puis elle tournait soudain à gauche. Devant lui se dressait une maison étroite dont la porte était entrebâillée.
    Au bout de la rue, le

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