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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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Malberg en s’efforçant d’afficher un petit sourire ironique sans y parvenir vraiment.
    — Pas besoin. Je me suis renseignée entre-temps.
    — Et qu’as-tu trouvé ?
    —  Lorsque les mille ans seront révolus, Satan sera relâché de sa prison . Tu as une idée de ce que cela peut bien signifier ? Je ne vois pas le rapport avec le meurtre de la marquise, ni avec la mort de Marlène Ammer.
    Malberg n’entendit pas la question de Caterina. Avant même qu’elle ait terminé sa phrase, il se sauvait à toutes jambes comme s’il avait le diable aux trousses et disparaissait dans le labyrinthe des tombes.

33
    L orsque le bedeau de San Sebastiano voulut pénétrer dans l’église située sur la Via Appia, un peu avant 6 h du matin, il s’immobilisa, effrayé. Cela faisait plus de trente ans qu’il officiait ici, et jamais il n’avait manqué de fermer à clé la petite porte de la sacristie. Pourtant, ce matin-là, la clé ne lui fut pas utile, car la porte n’était pas verrouillée.
    Avec sa barbe hirsute et ses cheveux blancs, le dénommé Salvatore, serviteur de l’Église, ressemblait à un prophète de l’Ancien Testament. Il mit cet oubli sur le compte de son grand âge et commença à préparer les ornements sacerdotaux dans la sacristie. Les femmes de ménage venaient d’arriver et se dispersaient dans l’église pour effectuer leur travail.
    Le bedeau venait juste de terminer ses préparatifs lorsqu’il entendit, par la porte donnant sur l’autel, un cri aigu provenant de la nef.
    Salvatore sortit en trombe de la sacristie. Depuis le chœur, il aperçut les femmes de ménage rassemblées au fond de l’église autour d’un confessionnal.
    Salvatore se mit à courir aussi vite que le lui permettaient ses vieilles jambes pour voir ce qui s’était passé.
    — Lucia voulait balayer l’intérieur du confessionnal, cria la chef de l’équipe, et c’est là qu’elle l’a découvert !
    — Quoi ?
    La femme de ménage lui montra la porte ouverte du confessionnal. Salvatore se signa. Un homme chauve était assis, affaissé sur le banc ; il avait les yeux fermés, comme s’il était mort.
    — Par la Vierge Marie ! s’écria Salvatore, sa barbe de prophète tremblant comme une feuille dans le vent. On dirait… On dirait son Éminence Gonzaga, le cardinal secrétaire d’État !
    Une femme de ménage d’un certain âge tomba à genoux en joignant les mains. Une autre entama une litanie funèbre larmoyante, comme on en entend en Italie du Sud. Les deux autres enfouirent leurs visages dans leurs mains.
    Salvatore s’approcha du corps inerte du cardinal. Son visage était d’une pâleur mortelle, ses yeux profondément enfoncés dans leurs orbites. Ce n’est qu’au bout de quelques instants qu’il remarqua que la tempe droite du cardinal palpitait, presque imperceptiblement.
    — Il est en vie ! s’écria le bedeau au comble de l’agitation. Vite, appelez les secours !
    Une des femmes courut vers le téléphone qui se trouvait dans la sacristie et, deux minutes après, on entendit un hurlement de sirène se rapprocher.
    Salvatore venait juste d’ouvrir le portail principal lorsque l’ambulance s’immobilisa devant les marches, sirène hurlante et gyrophare allumé.
    Le médecin, un jeune homme svelte d’à peine trente ans, parcourut la distance qui le séparait du confessionnal au pas de course, suivi de deux infirmiers qui portaient une civière.
    — C’est le cardinal secrétaire d’État, dit le bedeau en écartant les femmes de ménage. Faites vite !
    Le médecin, tout de blanc vêtu, colla l’oreille sur la poitrine du cardinal, puis souleva ses paupières pour tester ses réflexes. Lorsqu’il voulut prendre le pouls du patient, il fut surpris de découvrir dans la main droite du cardinal une boîte d’ampoules de Dormicum 5 x 2 ml. Un des infirmiers jeta un regard interrogateur au médecin, qui paraissait désorienté.
    — Un anesthésiant, se contenta-t-il de remarquer d’une voix neutre.
    — Cela signifie qu’on a endormi le cardinal en lui injectant ce produit, et qu’on l’a ensuite déposé ici ?
    Le médecin urgentiste opina avant d’examiner le creux du bras droit du patient inconscient, puis celui du bras gauche.
    — Là, dit-il, montrant les deux marques de piqûre. Le pouls est au plus à quarante. Deux centimètres cubes d’Alenxade.
    L’infirmier tendit une seringue et une ampoule au médecin qui fit une injection au

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