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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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de fidèles. Elles n’étaient pas aussi étendues que celles de saint Calixte qui se trouvaient à quelques rues de là. Sous cette église, les galeries se superposaient sur quatre étages et formaient un véritable labyrinthe de vingt kilomètres de couloirs dans lesquels il était aisé de se perdre.
    Les galeries de San Sebastiano avaient été à l’origine du terme même de « catacombe ». Les Romains appelaient catacombas ce lieu mystérieux sur lequel une église avait déjà été érigée du temps de l’empereur Constantin. Les apôtres Pierre et Paul, morts en martyrs, auraient été ensevelis ici, bien avant la construction de Saint-Pierre. Ce n’est que plus tard que l’église et les catacombes avaient été vouées à saint Sébastien, mort dans des circonstances atroces en ces lieux. Des tireurs d’élite romains s’étaient servis de cet homme sans défense comme d’une cible vivante et, comme il donnait encore des signes de vie, ils l’avaient assommé à coups de massue.
    C’est à cela que Gonzaga pensait, les yeux perdus dans le vide. Tout à coup, la voix glaciale de la chambre froide lui revint à l’esprit. « Je ne peux imaginer que vous ayez absolument envie de voir votre nom figurer dans le Martyrologium romanum . Un martyr mort congelé, cela serait du jamais vu ! »
    Tout cela ne relève pas du hasard, se dit subitement le cardinal. Bien qu’il fît chaud, il frissonna. Soit l’auteur de son enlèvement avait une formation théologique, soit il possédait une bonne connaissance des langues anciennes et de l’histoire antique. Soit les deux à la fois ?
    Le médecin remarqua les tremblements du cardinal.
    Venant du fond de l’église, le bedeau de San Sebastiano réapparut.
    — Vous devriez sortir à l’air frais, conseilla l’urgentiste.
    Gonzaga sortit, soutenu par le médecin et le bedeau. Arrivé dehors, il s’assit sur une pierre en saillie dans le mur.
    — Tout va pour le mieux, dit le cardinal, qui s’était vite rétabli. Un horrible souvenir m’est revenu à la mémoire. Puis-je utiliser votre téléphone portable ? dit-il en se tournant vers le médecin.
    L’urgentiste lui tendit l’appareil. Gonzaga composa un numéro et attendit.
    — Pour l’amour de Dieu, mais décrochez donc ! s’écria-t-il, impatient.
    Voyant le regard désapprobateur du médecin, il ajouta, avec beaucoup plus de retenue :
    — Soffici, mon frère, répondez !
    L’appel finit par être transféré sur un répondeur : Votre correspondant est injoignable pour le moment.

34
    Malberg était en train de se raser. Il observait d’un air maussade l’image que lui renvoyait le miroir. Il ne se reconnaissait pas. Il est vrai qu’il eût été étonnant, compte tenu des circonstances, qu’il ait l’air jeune et reposé.
    Tout en poursuivant ses ablutions dans la petite salle de bains de Barbieri, Malberg se demandait pourquoi la marquise était morte et pourquoi lui était encore vivant. Soit il était quantité négligeable dans l’affaire Marlène Ammer, soit il présentait encore quelques avantages dont les uns ou les autres pourraient tirer parti.
    Durant une bonne partie de la nuit, il avait essayé de faire avec Barbieri le bilan des derniers événements. Ils avaient discuté à n’en plus finir et vidé deux bouteilles de Castelli qui n’avaient pas arrangé leur état. Lukas Malberg avait proposé à Giacopo Barbieri qu’ils se tutoient.
    Vers 1 h 30 du matin, ils s’effondraient chacun dans son lit après s’être promis de mettre au point une stratégie dès le lendemain matin.
    Quand ils prirent ensemble le petit-déjeuner, qui ressemblait par sa frugalité à une collation du matin dans un couvent de trappistes, Malberg marmonna d’une voix enrouée :
    — Au fait, hier soir, il y a une chose que je ne t’ai pas dite. Or, je n’arrête pas d’y penser.
    Barbieri le regarda, intrigué.
    — Hier au cimetière, quand j’étais sur la tombe de Marlène, j’ai eu une étrange vision. J’en suis d’ailleurs à me demander si mon imagination ne m’a pas joué des tours. Il pleuvait à verse, et Caterina était en train de me noyer sous un flot de paroles. Au moment où elle citait la phrase tirée de l’Apocalypse,  Satan sera libéré de son cachot , j’ai vu tout à coup derrière la pierre tombale une silhouette sombre, un homme avec un long manteau noir. Il était sorti du sol, comme par magie, et il nous fixait.
    — Tu ne veux

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