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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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tombé bien bas.
    — Je crois que vous feriez mieux de vous taire, rétorqua Soffici en les foudroyant tous deux du regard. N’est-ce pas vous qui avez pris la décision d’échanger le linceul de Turin contre une copie, afin que la science ne puisse jamais prouver que Jésus de Nazareth était un homme comme les autres ?
    Il marqua un temps d’arrêt.
    Moro et Abate échangèrent un regard entendu.
    — Monsieur le cardinal ! balbutia son secrétaire.
    — Je m’en doutais, dit Moro en hochant la tête. L’original se trouve donc entre les mains de la confrérie de ce misérable Tecina, devenu Anicet, du nom d’un des sept démons.
    Soffici, très troublé, jeta un regard autour de lui pour s’assurer qu’aucune oreille indiscrète ne traînait. Il préféra poursuivre l’entretien dans sa chambre.
    — Suivez-moi !
    Le ménage de la chambre n’avait pas encore été fait. Elle était dans l’état où il l’avait quittée. Moro et son secrétaire s’installèrent sur le canapé, Soffici approcha un fauteuil de la table basse.
    — Ai-je raison ? insista le cardinal Moro.
    Soffici ne répondit pas.
    — C’est donc que oui.
    — Je n’ai rien à faire dans cette histoire, contra Soffici.
    — Pourquoi êtes-vous ici, alors ? Autant que je sache, le château de Layenfels, où se trouve le renégat, n’est qu’à quelques kilomètres d’ici. Auriez-vous l’intention de rejoindre ce club élitiste de marginaux ? Soffici, je crains que vous n’ayez pas la carrure de vos ambitions…
    — Vous pouvez penser ce que vous voulez. Je ne reviendrai pas au Vatican.
    Moro répondit avec un sourire fat :
    — C’est ce qu’il peut arriver de mieux, pour vous comme pour l’Église.
    Moro observait depuis un bon moment le petit paquet que Soffici serrait dans sa main, sans néanmoins y accorder un grand intérêt.
    — C’est bien Gonzaga qui a apporté l’original ici ? demanda-t-il.
    Soffici se contenta de hocher la tête.
    — Pourquoi a-t-il fait cela ? Voulait-il nuire à notre sainte mère l’Église ?
    — Il n’avait pas le choix.
    — Qu’est-ce que cela signifie ? s’emporta Moro. On le faisait chanter ?
    — Manifestement, oui.
    — À cause de cette femme ?
    Les mains croisées sur le ventre, monsignor Abate détournait pudiquement les yeux sur le côté.
    — À cause du commerce qu’il entretenait avec le diable, écumait Moro.
    Il se leva d’un bond et se mit à arpenter la pièce. Abate suivait avec anxiété chacun de ses pas.
    — Comment peut-on céder à ce point aux tentations de Satan !
    Soffici tournait la tête de gauche à droite.
    — Chaque année, des milliers de nos frères quittent les ordres pour avoir cédé au péché. Grâce au sexe, la nature a réussi à mettre la raison hors d’état de fonctionner.
    — De la part d’un cardinal secrétaire d’État, j’aurais attendu plus de persévérance.
    — Même un cardinal secrétaire d’État a certains besoins.
    — Soffici ! s’emporta de nouveau Moro. Avez-vous donc perdu la tête ? Ne vous souvenez-vous donc plus des paroles de l’apôtre Paul ?
    — Bien sûr que si, répondit Soffici. Vous faites allusion à la première lettre aux Corinthiens dans laquelle il est dit : À ceux qui sont seuls et aux veuves, je déclare qu’il est bon pour eux de rester comme je suis.
    Abate opinait du chef et Moro poursuivit :
    — Avez-vous oublié les paroles de l’apôtre ?
    — Au contraire, répondit Soffici, Paul dit aussi : Mais s’ils ne peuvent pas se maîtriser, qu’ils se marient, car mieux vaut se marier que brûler de désir. C’est aussi valable pour un cardinal secrétaire d’État. Mais, étant donné que le mariage est interdit depuis que l’encyclique Sacerdotalis Cœlibatus …
    Moro et Abate restèrent pantois. Inutile de chercher à rivaliser avec monsignor Soffici, il connaissait l’Ancien et le Nouveau Testament comme le Notre Père. Moro remarqua que Soffici consultait sa montre avec nervosité.
    — Vous soutenez Gonzaga dont vous êtes le secrétaire, et c’est tout à votre honneur, poursuivit Moro qui avait fini par se radoucir. Mais cela ne change rien au fait que le cardinal a trahi l’Église. Dieu le punira.
    —  Que celui qui n’a pas péché lui lance la première pierre , dit le Seigneur !
    — Restons-en là, voulez-vous ? coupa Moro pour le tempérer. Comment envisagez-vous votre avenir ?
    Désemparé par cette question,

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