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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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plus rapidement possible. C’est finalement le facteur qui a donné l’alerte.
    Caterina était abasourdie ; la tête dans les mains, elle fixait le plancher. Elle avait du mal à comprendre ce qu’elle venait d’entendre. Voilà donc ce qui expliquait la présence des membres de la curie lors des obsèques secrètes de Marlène !
    Ils se sentaient responsables de sa mort. Et cela expliquait aussi l’altercation entre Gonzaga et Moro devant la tombe de la jeune femme.
    — Mis à part Gonzaga, y avait-il d’autres hommes qui faisaient la cour à Marlène Ammer ?
    La signora se frotta les yeux et bâilla.
    — Vous voulez dire : est-ce qu’elle voyait beaucoup d’hommes ? Non, on ne peut pas le dire. Je ne connaissais pas cette jeune femme en privé. Ses histoires de famille ne m’intéressaient pas. (Elle eut un sourire sournois.) Enfin, j’ai bien remarqué un type qui venait de temps en temps, pas tout jeune, pas très beau non plus. Il ne venait que très rarement et ils parlaient en allemand.
    — Avait-il un signe distinctif quelconque ?
    — Non. Ce qu’il avait de particulier, c’était justement qu’il était anodin. Comme homme, il était plutôt moyen, si vous voyez ce que je veux dire.
    Après un long moment de réflexion, Caterina posa tout à coup une question :
    — Comment le cardinal Gonzaga a-t-il appris que vous aviez écouté aux portes ?
    La voix de son interlocutrice était de plus en plus pâteuse.
    — C’est ce que je me suis d’abord demandé, puis je me suis souvenu du bonhomme qui avait quitté en premier l’appartement de Marlène Ammer. Je ne sais pas de qui il s’agissait, toujours est-il qu’il a dû parler de moi à Gonzaga, puisque le lendemain, celui-ci était devant ma porte et m’ordonnait de quitter les lieux le jour même.
    — C’était beaucoup demander.
    — C’est le moins qu’on puisse dire. Mais le cardinal secrétaire d’État ne tolérait pas la contradiction. J’avais le choix entre une tombe au cimetière et un appartement luxueux dans les plus beaux quartiers, sans avoir de loyer à payer, plus une rente à vie. Seule condition : mon silence.
    Il était minuit largement passé, et Caterina était exténuée.
    Que faire de cette femme ? Elle semblait à bout de nerfs, elle lui faisait de la peine, mais comment l’aider ?
    Caterina se leva pour se diriger vers la fenêtre d’où elle voyait la Via Pascara déserte. Rien de suspect, pas d’ombres menaçantes aux aguets devant chez elle.
    — Comment avez-vous réussi à tromper la vigilance de vos gardiens ? demanda-t-elle, le front contre la vitre.
    — En passant par la cour de derrière. J’ai grimpé sur les poubelles pour monter sur le toit d’un garage. De là, j’ai pu m’enfuir par une rue parallèle. Je pense que cela se voit, ajouta la signora en passant la main sur ses vêtements en haillons.
    Plusieurs minutes durant, Caterina continua à observer la rue plongée dans la nuit. L’atmosphère était bizarre, inquiétante. Après tout ce qui s’était passé, il fallait qu’elle s’attende à ce que la signora Fellini lui ait mis les sbires de Gonzaga sur le dos. Elle pressa le front contre la vitre fraîche. Que faire ?
    Malberg ! Il fallait qu’elle parle à Lukas ; elle avait besoin de ses conseils.
    — Et qu’avez-vous imaginé pour la suite ? finit-elle par demander, toujours tournée vers la rue.
    Ne recevant pas de réponse, elle se retourna.
    La porte d’entrée était ouverte, et la signora Fellini avait disparu.

55
    B ien calé derrière son bureau, Achille Mesomedes rayonnait, l’air triomphant, comme s’il venait de remporter une grande victoire. Le jeune substitut offrit une chaise à Caterina et alla droit au but :
    — Je vous ai convoquée, commença-t-il sur un ton condescendant et légèrement ironique, parce qu’il faut que vous soyez la première à l’apprendre. Je peux compter sur votre discrétion ?
    Au téléphone déjà, Mesomedes avait pris des airs de conspirateur pour lui demander de se présenter au parquet.
    — Vous ne voulez pas me dire enfin de quoi il s’agit ?
    — Burchiello est mort. Infarctus.
    — Le procureur général Burchiello ?
    — Sa secrétaire l’a découvert ce matin, assis à son bureau, les yeux tournés vers le ciel. La lampe était encore allumée. L’infarctus remonte donc à hier soir.
    — Vous m’en voyez navrée, mais je ne connaissais absolument pas le procureur

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