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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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militaire.
    — Vous connaissez un membre de la confrérie ? demanda Malberg tandis que le taxi poussif gravissait la côte.
    — Dieu m’en garde ! On ne sait rien de ces gens, mais ceux qui ont rencontré l’un ou l’autre membre de la confrérie prétendent qu’ils sont comme vous et moi, tout à fait normaux.
    — Selon vous, quelles têtes devraient-ils donc avoir ?
    — Je ne sais pas, moi, des têtes de génies, grosses comme ça. Mais les gens, ça cause beaucoup.
    — Tiens donc ! Et de quoi ?
    — Le bruit court par exemple que les gens de là-haut sont assis sur un énorme tas d’or. Ou bien qu’ils font des recherches sur des choses condamnables. Ou bien qu’ils tuent quiconque met le pied sur leur territoire sans y avoir été convié.
    — Et vous croyez à ce que l’on raconte ?
    — Depuis qu’ils sont ici, il y a eu une série de morts mystérieuses, dit le chauffeur de taxi en haussant les épaules. La dernière remonte à quelques jours : un monsignor venu de Rome a brûlé dans sa voiture. Cependant, comme on peut s’y attendre, la vérité ne sortira jamais.
    Malb erg aurait aimé poursuivre la conversation, mais le chauffeur immobilisa son véhicule sur le chemin de terre, baissa sa vitre et tendit le bras dehors, en direction de l’épais sous-bois qui bordait l’étroite chaussée :
    — Vous n’avez qu’à suivre le chemin. Il aboutit au porche d’entrée. Vous ne pouvez pas vous tromper. Bonne chance !
    Les propos du chauffeur de taxi n’avaient rien de bien rassurant.
    Malberg descendit du véhicule, prit son sac de voyage dans lequel il avait mis le strict nécessaire, ainsi que quelques livres qui pourraient lui être utiles. Puis il tendit un billet au chauffeur, qui hocha la tête avant de repartir dans la direction opposée.
    Malberg se retrouva tout à coup dans une atmosphère inquiétante. Les arbres bruissaient dans le vent d’automne ; une odeur d’humus trempé montait de la forêt. Les profonds sillons que les dernières pluies avaient creusés dans le chemin de terre ne facilitaient pas l’ascension.
    Les pas de Malberg résonnaient sur le sol. Au fur et à mesure qu’il gravissait la pente, le bouquiniste se demandait s’il n’aurait pas mieux fait d’écouter Caterina et de rendre son argent à Anicet. Il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait. Serait-il seulement en mesure de déchiffrer le mystérieux livre de Gregor Mendel ? S’il ne s’était agi que du livre, il aurait sûrement tourné les talons.
    Mais un obscur pressentiment le poussait à poursuivre sa route. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi il se fiait plus à ce sentiment indéfinissable qu’à la réalité des faits. Tout ce que Caterina avait appris de la bouche de la signo ra Fellini recoupait parfaitement les résultats de ses propres investigations. Tout prenait un sens.
    Absorbé dans ses pensées, Malberg atteignit sa destination plus rapidement qu’il ne l’avait pensé. L’imposante forteresse se dressa soudain devant lui au détour du chemin bordé de buissons et de branchages squelettiques.
    Pour l’avoir vu sur la photo du magazine, il connaissait le grand porche en ogive du château fort, avec sa grille en fer.
    La main en visière au-dessus des yeux, Malberg chercha en vain le blason où devait figurer la croix runique. Il scruta la façade qui surplombait le porche. D’abord, il ne vit rien.
    Ce n’est qu’au bout d’un long moment d’observation qu’il eut l’impression que la croix apparaissait peu à peu sur la muraille pour disparaître de nouveau l’instant suivant, comme une apparition fantomatique.
    La tête renversée en arrière, Malberg suivait des yeux cet étrange spectacle. Il finit par comprendre le phénomène : la lumière ne cessait de changer au gré des gros nuages qui parcouraient le ciel. Les ombres s’évanouissaient aussi vite qu’elles étaient venues. Le relief de la pierre ne ressortait que par intermittence.
    Les remparts s’élevaient à une quinzaine, peut-être même une vingtaine de mètres au-dessus du chemin. En voyant la grille hérissée de pointes de fer, il eut l’impression que c’était la gueule d’un monstre avide, prêt à dévorer le premier intrus venu.
    Lukas se figea en apercevant le visage rougeaud d’un garde qui semblait l’observer depuis une fenêtre de la tour.
    — Ohé ! cria Malberg en lui faisant signe. Le rougeaud disparut pour réapparaître quelques

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