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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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vous attendez de moi, commença Gonzaga en cherchant ses mots. Vous seriez-vous imaginé que j’allais aussitôt tirer un chèque de ma poche ? Et puis quoi encore ?
    — Monsieur le cardinal, dit l’étranger d’un ton soudain plus pressant, vous seriez bien avisé de nous prendre au sérieux, nous et l’offre que nous vous faisons !
    — « Nous » ? Dois-je comprendre que vous n’agissez pas seul, mais que vous avez derrière vous une organisation criminelle ?
    L’homme était visiblement en colère ; pour se calmer, ou simplement pour ne pas montrer sa gêne, il caressa le plastique transparent sans répondre.
    — Dites-moi enfin votre prix ! insista le cardinal.
    — Faites-moi une offre et multipliez la somme par deux !
    Gonzaga écumait de rage. Ce type était sûr de son coup.
    Après un long silence, l’inconnu se leva de son siège et se pencha vers Gonzaga. Il n’en parut que plus menaçant.
    — Prenez le temps de réfléchir. Je vous rappellerai dans les prochains jours.
    Sur ce, il disparut derrière le rideau gris argenté qui séparait la classe affaires de la classe économique.
    Gonzaga regardait par le hublot, l’air absent. Il était comme tétanisé. L’avion glissait à cinq mille mètres au-dessus des hauts sommets enneigés des Alpes suisses. Gonzaga avait conscience de s’être engagé dans un jeu dangereux.
    Un jeu extrêmement dangereux.

10
    E n arrivant le lendemain à Rome, Lukas Malberg trouva à son hôtel un message de Caterina Lima : Appelez-moi d’urgence. Il y a du nouveau concernant Marlène Ammer.
    Les mystérieuses lignes consignées dans le calepin de Marlène avaient pour un temps distrait Malberg de l’affaire du siècle qu’il était sur le point de conclure. Voulant en terminer aujourd’hui, il avait préparé un contrat, prévoyant l’acquisition de la collection complète de livres du marquis Falconieri contre un montant de deux cent cinquante mille euros.
    Il resterait ensuite à résoudre le problème du transport de la précieuse cargaison de Rome à Munich.
    Après s’être installé dans sa chambre à l’hôtel Cardinal, Malberg prit son téléphone pour appeler la journaliste.
    Caterina semblait être dans cet état de fébrilité dont les journalistes sont coutumiers. Toujours est-il qu’elle lui proposa de se retrouver au Colline Emiliane pour déjeuner. Et comme Caterina, en dehors de son excitation au téléphone, dégageait aussi une bonne dose de charme auquel Malberg était tout sauf insensible, il accepta sans hésiter et se mit en route. Le restaurant se trouvait dans une petite rue calme donnant sur la Via Degli Avignonesi ; il n’était connu que de quelques privilégiés qui vantaient la cuisine extraordinaire d’Emilia Romagna. Malberg était attendu.
    Il avait conservé de Caterina le souvenir d’une jeune femme décontractée, pour ne pas dire négligée, avec des nattes et sans maquillage. Il fut surpris de la trouver en jupe courte avec un corsage blanc au décolleté profond. Ses cheveux tombaient sur ses épaules, ses lèvres étaient soulignées d’un léger trait de rouge. Lors de leur première rencontre, Caterina n’avait pas cessé de parler, déversant à toute vitesse des flots de paroles. Aujourd’hui, elle donnait presque l’impression d’être abattue. Elle parlait très lentement, pesant ses mots, mais, surtout, elle s’exprimait à voix basse en regardant autour d’elle dans le restaurant à moitié vide pour s’assurer que personne n’épiait leur conversation. C’est en tout cas l’impression qu’avait Malberg.
    — Cette histoire avec Marlène sent le roussi, commença-t-elle tout bas, elle sent même très mauvais.
    Elle glissa une photocopie à Malberg.
    — Qu’est-ce que c’est ?
    — Le rapport d’autopsie de l’Institut médicolégal de la faculté de médecine. Le médecin légiste de service, un certain dottore Martino Weber, a constaté la présence d’hématomes à l’arrière du crâne. Elle avait aussi le nez cassé, des touffes de cheveux arrachées et il y avait des traces de sédatif dans le sang. Weber a aussi trouvé sous les ongles des morceaux de peau qui indiquent que Marlène s’est débattue.
    Malberg hocha la tête en silence. Pendant que Caterina parlait, la vision de Marlène, de son corps nu dans l’eau, lui revenait à l’esprit. Il prit une grande inspiration comme s’il allait se lancer dans une explication, comme pour lui dire que tout

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