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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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trentaine de mètres carré.
    À la vue des quatre tables de styles différents, mais toutes de couleur sombre, deux rondes et deux carrées, disposées dans la pièce qui comportait en outre une crédence noire et un buffet, on devinait qu’il s’agissait de la salle du petit-déjeuner. Essoufflée, la signora Papperitz s’affala sur une chaise et, sans proposer à Malberg de s’asseoir, alla droit au but :
    — Vous pouvez payer quatre semaines d’avance ?
    Surpris, Malberg bredouilla :
    — Bien sûr.
    — Bien, répondit la signora . Vous comprenez, je ne vous connais pas. Or j’ai déjà eu des expériences désagréables avec certaines personnes que Paolo m’avait envoyées.
    — Bien sûr, répéta Malberg qui n’était pas certain de pouvoir supporter très longtemps ce lieu poussiéreux.
    — Inutile de vous faire la liste des grands noms que j’ai hébergés, commença la logeuse en clignant de ses yeux larmoyants.
    Malberg s’attendait à des patronymes prestigieux comme Lucino Visconti, Claudia Cardinale ou Klaus Kinski. Au lieu de cela, la dame énuméra des noms que Malberg n’avait encore jamais entendus, et qui n’auraient pas été plus familiers à un Romain pur jus.
    — Si je déclare votre séjour, continua-t-elle, cela vous fera cent cinquante euros la semaine. Dans le cas contraire : deux cents. Puisque c’est Paolo Lima qui vous envoie, je suppose que vous ne tenez pas absolument à être enregistré auprès des services de la police.
    — Cela me conviendrait mieux comme ça, effectivement. Mais laissez-moi vous expliquer…
    — Gardez vos explications pour vous, signore … votre nom, déjà ?
    — Malberg, Lukas Malberg, de Monaco di Baviera.
    — Bien, signor Lukas. Tenons-nous-en au prénom. J’ai déjà oublié votre nom. Je vais vous montrer votre chambre, si vous le voulez bien. C’est la seule dont je dispose pour un monsieur soumis aux contraintes qui sont les vôtres. Si vous voulez bien me suivre.
    Le ton autoritaire de la signora et l’ambiance quelque peu sordide de cet hôtel ne plaisaient guère à Malberg qui caressait l’idée de prendre poliment congé. Mais la logeuse l’avait déjà entraîné dans une chambre spacieuse, dotée d’un beau mobilier ancien, avec une petite salle de bains indépendante.
    Le soleil du matin pénétrait par deux fenêtres qui s’ouvraient sur une petite place carrée, avec au centre une fontaine. Malberg ne se serait jamais attendu à trouver ici un tel confort.
    — Vous acceptez les chèques ? demanda Malberg.
    — Pourquoi pas ? S’ils ne sont pas en bois.
    La signora Papperitz prit un air sévère.
    — Les visites de dames ne sont tolérées que jusqu’à vingt-deux heures !
    Puis elle ajouta :
    — Le plus important, maintenant.
    Le plus important ? Malberg se demandait de quoi la logeuse allait bien pouvoir lui parler. Elle lui montra une petite lampe fixée au mur à droite de la porte.
    — Lorsque cette lampe clignote, c’est qu’il y a danger. Comme vous le savez, nous avons des directives très strictes concernant les déclarations de séjour, et les contrôles inopinés ne sont pas rares. Au cas où des contrôleurs se présenteraient, je vous le signalerai en allumant cette lampe depuis l’entrée.
    — Et alors ? Je ne peux pas m’évanouir en fumée.
    Pour la première fois, l’ombre d’un sourire s’esquissa sur le visage figé de maquillage de la signora . Son sourire témoignait d’une assurance que Malberg n’aurait jamais soupçonnée chez une vieille dame réservée. La signora Papperitz se dirigea très dignement vers une armoire datant du seizième siècle dont Malberg, en pénétrant dans la pièce, avait déjà admiré les exubérances baroques, les colonnes torsadées de chaque côté et les incrustations de marqueterie sur les deux portes.
    Malberg pensait que l’armoire devait lui servir à ranger ses affaires. Or, lorsque la signora Papperitz ouvrit la porte, il s’aperçut que le meuble était plein de vieux vêtements, vraisemblablement entreposés là depuis des années. Au grand étonnement de Malberg, elle écarta d’un geste brusque les vestes, les jupes et les tailleurs usés, qui dissimulaient une deuxième porte fermée par un simple loquet. Elle tira le verrou d’un coup sec vers le haut. La porte s’ouvrit et Malberg découvrit une autre petite pièce à laquelle on ne pouvait apparemment accéder que de cette manière.
    — Venez, dit la

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