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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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signora en se penchant pour traverser l’armoire.
    La pièce tout en longueur était éclairée par une haute fenêtre étroite, qui n’était qu’à moitié aussi large que les autres fenêtres de la pension. Les murs nus étaient blanchis à la chaux ; le mobilier austère ne comptait qu’une table, une chaise, un canapé fatigué et une vieille petite armoire.
    — En cas de nécessité, vous serez ici en sécurité. N’oubliez pas de refermer les deux portes derrière vous ni de remettre les vêtements à leur place.
    Malberg ne put se défendre d’éprouver une certaine admiration pour la vieille dame.
    — Vous avez certainement déjà entendu parler de Lorenzo Lorenzoni, remarqua-t-elle sèchement en fronçant ses sourcils dessinés au crayon noir.
    — Vous voulez parler du parrain dont on a repêché le cadavre dans le Tibre, il y a quelques années ?
    La signora hocha la tête et porta un regard appuyé sur le canapé.
    — Non ! s’écria Malberg, offusqué.
    — Si. Il a été mon hôte trois mois durant. Il me doit toujours le loyer du dernier mois. Un jour, il m’a dit qu’il avait envie de prendre l’air. Mais il n’est jamais revenu. Le lendemain, son cadavre flottait dans le Tibre.
    Malberg était mal à l’aise. En était-il rendu au point de devoir se cacher dans une planque de la mafia ? Il s’apprêtait à prendre congé et à remercier son hôtesse, lorsqu’il comprit qu’il en était effectivement rendu là. N’était-il pas soupçonné de meurtre ?
    En admettant qu’il renonce à rechercher l’assassin de Marlène, il n’en était pas pour autant un homme libre. Il devait s’attendre à ce qu’on l’arrête à la première occasion. Ici, il pourrait se sentir à peu près en sécurité. La petite pièce n’avait sans doute pas été aérée depuis longtemps.
    Malberg prit une grande inspiration avant de sortir son chéquier de la poche intérieure de son veston. Il remplit un chèque et le signa d’une main distraite, puis il tendit le papier à la signora .
    La signora Papperitz jeta un coup d’œil rapide au chèque, puis elle y déposa un baiser, comme elle le faisait pour tous les chèques. Elle faisait d’ailleurs également des baisers aux billets de banque, ce qui, du point de vue de l’hygiène, paraissait encore plus sujet à caution que ses démonstrations d’amour pour un chèque. Tout en se faufilant par la porte de l’armoire, elle se retourna encore une fois vers Malberg :
    — Le téléphone n’est bien sûr pas compris dans le prix !
    Après avoir quitté à son tour la chambre dérobée et fermé la petite porte et la porte de l’armoire, Malberg contempla sa nouvelle demeure. Il lui était déjà arrivé d’être plus confortablement logé, mais, compte tenu des circonstances, il n’avait pas le choix.
    Ici, il pourrait se sentir à peu près bien. Satisfait, il s’étendit sur le canapé qui devait lui servir de lit, croisa les mains derrière la tête et réfléchit.
    La nuit passée avec Caterina avait relégué provisoirement Marlène à l’arrière-plan. Il repensait sans cesse à ce moment inattendu et était préoccupé par la suite qu’il donnerait à cette aventure. Car il tenait absolument à ce qu’il y ait une suite. Les sentiments qu’il portait à Caterina étaient bien trop forts pour qu’il se contente d’une aventure avec elle.
    Il était déjà presque midi. Malberg se mit à compter les heures qui le séparaient du moment où Caterina rentrerait chez elle. Bizarre. Il avait fait l’amour avec une douzaine de femmes – grosso modo, car il n’avait jamais tenu de comptabilité exacte.
    Or, il ne savait absolument pas comment se comporter avec Caterina.
    Ce manque d’assurance pouvait s’expliquer de deux manières : soit par les circonstances inhabituelles qui avaient présidé à leur rencontre, soit par le fait qu’ils se connaissaient à peine.
    Pendant que Malberg était ainsi allongé, absorbé dans ses pensées, il gardait les yeux rivés sur l’armoire. Un sourire s’esquissa sur son visage. Dans quel milieu avait-il fourré les pieds ! Une pension louche tenue par une logeuse non moins louche. Une armoire dotée d’une porte dérobée donnant sur une pièce attenante non moins dérobée. Malberg retint son souffle.
    Il se trouvait subitement à la croisée de nouveaux chemins.

21
    A nicet atterrit à l’aéroport romain de Fiumicino sous les traits d’un honnête homme d’affaires. Le

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