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Le jour des reines

Le jour des reines

Titel: Le jour des reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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l’Ancien ou l’Aîné, tenait ses biens de Drogo de Montagute, compagnon de Guillaume, le Bâtard de Normandie, et de Robert comte de Mortain. Les Montagu étaient issus de Ansgerus de Montagud (Anger de Montagu) présent à Hastings, seigneur de Dreu-de-Montaigu-les-Bois (canton de Gavray). Guillaume était né en 1301, donc plus âgé que le roi qu’il avait protégé contre sa mère, Isabelle de France, et son amant : Roger de Mortimer. Il trama le complot de ceux qui arrêtèrent le favori à Nottingham (19 octobre 1330). Le roi reconnaissant lui offrit, dans la quatrième année de son règne, les biens du manoir de Wark (Werk) sur la Tweed et, trois ans plus tard, le château du même nom érigé près de la frontière d’Écosse, en protection du royaume d’Angleterre [332] .
    « Le roi le fit comte de Salebry et le maria moult hautement et noblement. »
    Froissart prétend que ce fut en 1332-1333 ; ces épousailles eurent lieu le 16 mars 1337, selon certains chroniqueurs.
    Or, Montaigu fut marié dès 1327. Froissart relate qu’il reçut en cadeau de noces le solide château fort et la comté de Salebrin (Salisbury), mais il n’existait pas de comté et de château de ce nom sur cette partie de la frontière d’Écosse. Selon Barnes, un de ses tout premiers commentateurs, Froissart aurait commis une erreur grossière. Salisbury est au nord de Southampton. Notons au passage que le titre de comte de Salisbury avait appartenu d’abord aux Longuespée (ou Lungespée) : Guillaume le Long, fils naturel de Henry III, le tenait d’Elsa, comtesse de Salisbury, qu’il avait épousée en 1198.
    Montaigu succéda à son père en 1319 et fut armé chevalier en 1325 (ce qui semble trop tardif). Jean le Bel prétend qu’il perdit un œil dans un tournoi avant 1333. C’était un guerrier et un fin diplomate. Après s’être illustré contre les Écossais, particulièrement en 1333, il fut chargé de multiples missions en Flandre, en 1337, pour rallier à l’Angleterre les villes de Gand, Bruges, Ypres. Il parvint à sceller ces alliances (15 avril, 12 et 24 mai). Ce fut à cette occasion qu’il fut créé comte de Salisbury. Le 13 novembre 1339, il négocia le mariage entre la fille d’Édouard III, Isabelle, et le comte de Flandre.
     
    CAPTIF AU CHÂTELET
     
    Après l’affaire de Buironfosse où ni Philippe de Valois ni Édouard III ne prirent l’initiative de se livrer bataille (septembre 1339) et alors qu’il avait pour mission d’assiéger Lille avec les Flamands, Guillaume de Montaigu brûla Armentières, mit à mal Le Quesnoy et fut capturé en même temps que le comte de Suffolk [333] lors d’une reconnaissance, par Guillaume Rolland, sénéchal du Rouergue. Les deux hommes furent conduits à Paris sous bonne escorte, et lors de ce voyage qui dura douze jours, Salisbury fut accompagné par Guillaume Rolland et ses sergents ainsi que par deux chevaliers anglais, quinze écuyers et un… ménestrel.
    Il fut logé au Châtelet.
    Philippe VI voulut que l’on pendît les deux Goddons. Le roi de Bohême, ce magnifique pique-écuelle, alors présent à la Cour, s’opposa au courroux du souverain français, cependant que, désireux d’obtenir de la comtesse une gratitude en nature, Édouard III offrait à l’un de ses prisonniers, le comte de Moret (ou Moray), le 22 février 1342, un sauf-conduit valable jusqu’à la Saint-Jean pour qu’il allât en France afin d’y traiter de la libération de Salisbury ou d’un échange convenable.
    Le comte recouvra la liberté (2-11 juin 1342). Les conditions de cet élargissement s’assortissaient d’une, stipulation assez extraordinaire pour l’époque, à laquelle Édouard III avait consenti par avance et sans broncher, le 20 mai 1342 : Guillaume de Montaigu ne porterait jamais plus les armes contre la France. Or, s’il ne fit plus la guerre en France, il se revancha de cette sujétion en ravageant la Bretagne. Il laissa de lui de terribles souvenirs à Dinan, qu’il mit à sac et incendia le 20 décembre 1342. Il combattit les Écossais avec une armée qui, selon Froissart, se composait de 5 000 armures de fer, 10 000 archers, 60 000 ribauds, ce qui, à l’évidence, est une exagération.
    Entre les excès commis en Bretagne et en Écosse, certains chroniqueurs ont envoyé Montaigu en Castille, avec le comte de Derby, et l’ont fait mourir au siège d’Algezir (Algésiras), dans le royaume de Grenade, le

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