Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
Vom Netzwerk:
M. Van Daan ne peut le contredire.
    Une heure et quart : grande distribution. Chacun de ceux d’en bas a droit à une tasse de soupe et à une part de dessert, si jamais il y en a. M. Gies s’installe avec satisfaction sur le divan ou s’adosse au bureau. Le journal, sa tasse et le plus souvent le chat à côté de lui.
    En l’absence de l’un de ces trois accessoires, il ne manquera pas de protester. Kleiman raconte les dernières nouvelles de la ville ; dans ce domaine, il est en effet une excellente source de renseignements. Kugler monte l’escalier en trombe, un coup bref et énergique à la porte, et il entre en se frottant les mains, bien luné et expansif ou morose et silencieux, selon l’atmosphère du jour.
    Deux heures moins le quart : les mangeurs se lèvent et chacun retourne à ses occupations. Margot et Maman à la vaisselle, Monsieur et Madame sur le divan, Peter au grenier, Papa sur le divan, Dussel sur le sien et Anne au travail. Commence maintenant l’heure la plus calme de la journée ; quand tous dorment, personne n’est dérangé. Dussel rêve de bonnes choses à manger, c’est ce que trahit son visage, et je ne le regarde pas longtemps, car le temps passe vite et à quatre heures, le pédant docteur est déjà debout montre en main, parce que je lui laisse la table avec une minute de retard.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
    1 Il s’agit des magasiniers.
     
     
     
    SAMEDI 7 AOÛT 1943
     
    Chère Kitty,
     
    Il y a quelques semaines, j’ai commencé à écrire une histoire, une histoire totalement inventée et j’y ai pris un tel plaisir que les fruits de ma plume sont en train de s’accumuler.
     
     
     
    LUNDI 9 AOÛT 1943
     
    Chère Kitty,
     
    Cette fois, suite de l’emploi du temps de l’Annexe.
    Après la pause des gens du bureau, voici le déjeuner.
    M. Van Daan, c’est lui qui ouvre la marche. On le sert le premier, il prend de tout en abondance, quand le menu lui plaît. Participe généralement à la conversation, proclame toujours son opinion et, cela fait, il n’y a plus rien à y redire, car si quelqu’un s’y risque, il faut l’entendre. Oh… il peut grogner comme un chat en colère… j’aime mieux ne pas m’y frotter… Quand on l’a subi une fois, on ne recommence pas. Il a l’opinion la plus juste, il est le mieux renseigné sur tout. Bon, c’est vrai, il n’est pas bête ; mais l’autosatisfaction a atteint chez ce monsieur un haut degré.
    Madame  : au fond, je ferais mieux de ne rien dire. Certains jours, surtout quand un éclat s’annonce, mieux vaut ne pas la regarder en face. Tout bien considéré, c’est elle la responsable de toutes les discussions. Pas le sujet ! Oh non, chacun s’en garde bien, mais on pourrait peut-être l’appeler la provocatrice. Provoquer, ça c’est amusant. Exciter les autres contre Mme Frank et Anne, contre Margot et Monsieur c’est moins facile.
    Mais passons à table. Madame ne manque de rien, quoi qu’elle en pense parfois. Les pommes de terre les plus fines, le meilleur morceau, les parties les plus tendres, choisir, telle est la devise de Madame. Les autres auront leur tour, pourvu que j’aie d’abord pris le meilleur. (Exactement ce qu’elle pense d’Anne Frank.) Sa seconde devise, c’est parler ; il suffit que quelqu’un écoute, que cela l’intéresse ou non, peu importe apparemment, elle pense sans doute « ce qu’est Mme Van Daan intéresse tout le monde ».
    Sourire coquet, faire semblant de connaître un peu de tout, donner à chacun des conseils maternels, voilà qui ne peut que faire bonne impression. Mais à y regarder à deux fois, ce qu’il y a de bon s’évapore bien vite. Un active, deux enjouée, trois coquette et parfois un gentil minois : voilà Petronella Van Daan.
    Le troisième convive : on ne l’entend guère. Le jeune M. Van Daan est généralement silencieux et ne se fait pas remarquer. Et quant à l’appétit : un vrai tonneau des Danaïdes, il n’est jamais plein et devant le repas le plus consistant, il affirme avec un calme olympien qu’il pourrait encore en absorber le double.
    Numéro 4, Margot : un appétit de souris, ne parle pas du tout. Les seules choses qu’elle absorbe : légumes verts et fruits. Trop gâtée, estime Van Daan ; trop peu de grand air et de sport, pensons-nous.
    A côté Maman : solide appétit, causeuse animée. Personne, à la voir, ne pense comme pour Mme Van Daan : c’est la maîtresse de maison. Où en est la

Weitere Kostenlose Bücher