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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
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vous voyez toujours l’aspect le plus noir des choses. Quel intérêt pourraient-ils bien trouver à emmener avec eux toute la population ? »
    L’Annexe : « Vous n’avez pas entendu ce qu’a dit Goebbels : "Si nous devons nous retirer, nous fermerons derrière nous la porte de tous les territoires occupés !" » Jan : « Ils en ont déjà tant dit. » L’Annexe : « Vous croyez que les Allemands sont trop nobles ou trop humains pour agir ainsi ? Ils se disent : "Si nous devons périr, tous ceux que nous avons sous notre domination périront aussi." »
    Jan : « Vous pouvez me dire ce que vous voulez, je suis persuadé que vous avez tort ! »
    L’Annexe : « C’est toujours la même rengaine, personne ne veut voir le danger qui le guette avant qu’il ne l’atteigne directement. »
    Jan : « Vous n’avez aucune preuve. Vous êtes allés vous mettre des idées en tête. »
    L’Annexe : « Pourtant, nous en avons nous-mêmes fait l’expérience, d’abord en Allemagne, puis ici. Et que se passe-t-il actuellement en Russie ? »
    Jan : « On ne peut pas se fonder sur le cas des juifs, je crois que personne ne sait ce qui se passe en Russie. Les Anglais et les Russes exagèrent certainement, comme le font les Allemands, à des fins de propagande. »
    L’Annexe : « Pas du tout, la radio anglaise a toujours dit la vérité. Et mettons que les informations soient déformées à 10 %, les faits sont déjà assez accablants car vous ne pouvez pas nier que, de fait, en Pologne et en Russie, on n’hésite pas à tuer et à gazer des millions de personnes inoffensives. »
    Pour le reste, je t’épargne nos conversations, je suis très calme et ne me soucie pas de toute cette agitation. J’en suis arrivée au point où cela m’est à peu près égal de mourir ou de rester en vie. Le monde continuera de tourner sans moi et, de toute façon, je ne peux rien contre les événements actuels. Je laisse les choses se faire et passe mon temps à étudier et à espérer que tout finira bien.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    MARDI 8 FÉVRIER 1944
     
    Ma chère Kitty,
     
    Je serais incapable de te dire comment je me sens. A certains moments, j’ai envie de calme, à d’autres de m’amuser un peu. Ici, nous avons perdu l’habitude de rire, de rire tellement qu’on n’en peut plus. Ce matin, pourtant, j’ai été prise d’un fou rire, tu sais, comme il arrive d’en « voir à l’école. Margot et moi, nous étions là à rigoler comme de vraies gamines.
    Hier, nous avons encore eu une histoire avec Maman. Margot, qui s’était enveloppée dans sa couverture en laine, a soudain bondi hors du lit et s’est mise à observer attentivement la couverture ; il y avait dedans une épingle ! Maman avait rapiécé la couverture. Papa a secoué la tête d’un air qui en disait long et a parlé de la négligence de Maman. Bientôt, Maman est sortie de la salle de bains et je lui ai dit, comme ça, pour rire : « Tu es quand même une vraie marâtre. » Elle a évidemment demandé pourquoi et nous lui avons parlé de l’épingle. Elle a immédiatement pris son expression la plus indignée et m’a dit : « Cela te va bien de parler de négligence, quand tu couds, le sol est tapissé d’épingles. Et regarde, tu as encore laissé traîner l’étui à ongles, ça non plus, tu ne le ranges jamais ! » Je lui ai répondu que je n’avais pas utilisé l’étui à ongles et Margot est intervenue, car c’était elle la coupable. Maman a continué encore àparler de ma négligence jusqu’à ce que j’en aie assez et lui dise, plutôt sèchement : « Moi, je n’ai jamais parlé de négligence, c’est toujours moi qui prends pour les autres ! » Maman s’est tue et, moins d’une minute plus tard, il a fallu que je lui donne un baiser avant de me coucher, l’incident était peut être sans importance, mais tout me porte sur les nerfs.
    Comme je suis en ce moment, semble-t-il, dans une période de réflexion et que je prospecte tous les domaines où il peut y avoir à penser, mes pensées se sont portées d’elles-mêmes sur le mariage de Papa et Maman. Moi, on me l’avait toujours présenté comme l’exemple d’un mariage idéal. Jamais de scènes, pas de mines fâchées, harmonie parfaite, etc., etc.
    Je sais deux ou trois choses du passé de Papa, et ce que je ne sais pas, je l’ai imaginé pour compléter; je croi » savoir que Papa a épousé Maman parce

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