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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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vos allégations. N’importe qui a pu faire ce que vous racontez.
    — Vraiment ? intervint Colum. Et si nous interrogions tout le monde pour savoir qui possède une lanterne et un grand plat en cuivre ou en étain ? À moins que je ne réunisse vos serviteurs pour leur ordonner une fouille en règle de la taverne ? Je suis sûr qu’une fille de cuisine découvrira qu’il manque quelque chose. L’aubergiste détourna les yeux.
    — Et les pièces de monnaie ? insista le père Ealdred.
    — C’est vrai, les pièces, répéta Kathryn. Vavasour ne les a jamais détenues.
    Standon fit observer :
    — Le tenancier n’a pas pu les mettre dans la chambre de Vavasour puisque ce dernier avait sa clé avec lui.
    — On a fait glisser les pièces sous la porte, déclara Kathryn. C’était une manoeuvre de diversion. Voyez-vous, poursuivit-elle, si nous n’avions trouvé qu’une pièce, j’aurais admis que Vavasour l’ait laissée tomber par mégarde parmi la jonchée, dans sa précipitation pour dissimuler ses gains mal acquis. Mais dites-moi, Standon, si vous aviez de l’argent volé dans une chambre d’auberge, que feriez-vous ?
    La mine du soldat s’allongea.
    — Je fermerais la porte à clé, répondit-il, et le lit me servirait de table.
    — Évidemment, renchérit Kathryn. De la sorte, vous seriez sûr de ne rien perdre, et de ne rien oublier qui puisse prouver votre culpabilité. Or voilà que Vavasour, un clerc avisé, laisse tomber non pas une pièce, mais plusieurs, éparpillées dans sa chambre. Certaines près de la cheminée, d’autres dans les joncs, et vous, Maître Smithler, en avez ramassé une contre le mur où se trouve la porte, alors qu’il y a là peu de joncs. Que faisait donc Vavasour si près du mur à manipuler de l’argent volé ? Même si c’était le cas, il aurait entendu le bruit de la pièce qui tombait sur le plancher de bois, voyons ! Ma seule conclusion est la suivante : toutes les pièces ont été lancées au hasard sous la porte, et chacune dans une direction différente. C’était un acte de malveillance, une ultime tentative pour attirer l’attention sur Vavasour.
    — Oh, toi, crétin ! Blanche Smithler avait recouvré ses esprits, maintenant. Les mains crispées sur le bord de la table, elle jetait à son mari un regard furieux. Elle pointa un doigt sur Kathryn, mais pas une fois elle ne la regarda.
    — Imbécile arrogant, siffla-t-elle. Je t’avais bien dit de ne rien faire, mais non ! Tu étais pressé comme toujours !
    Lord Alan interrompit la femme de l’aubergiste.
    — Et Erpingham ? J’accepte vos conclusions pour le meurtre de Vavasour, Maîtresse Swinbrooke, mais la mort du collecteur d’impôts demeure un mystère, n’est-ce pas ?

CHAPITRE XII
    — Revenons à la soirée, attaqua Kathryn. Sir Reginald a eu un cauchemar. Comment l’avez-vous trouvé, Sir Gervase ?
    — Nerveux, agité, le visage congestionné. Je pense qu’il avait vomi.
    — Quelqu’un sait ce qu’Erpingham avait mangé et bu, ce soir-là ?
    — Oui, répondit Standon. Il avait commandé une coupe de vin dans la salle et il l’a montée, comme il l’a fait le soir de sa mort.
    — Il y avait du poison dans la coupe, expliqua Kathryn. Quelques grains de belladone. Pas suffisamment pour le tuer, mais assez pour susciter des hallucinations dans son esprit pervers.
    — Vous entendez qu’il était drogué ? demanda Lady Margaret. Ainsi son délire n’avait rien à voir avec le crâne et les ossements découverts sous le plancher ?
    — Absolument rien. Ceux-ci ne sont que ce qu’ils semblent être : des dépouilles de mauvais goût, les joujoux de quelque sorcier disparu depuis longtemps. À présent, poursuivit Kathryn, le matin qui a suivi la nuit du cauchemar de Sir Reginald, son corps était purgé de toute humeur malsaine, et dans l’après-midi, selon les témoins, il était redevenu l’être abject qu’il avait toujours été. Il se régalait d’être ainsi entouré de ses victimes, des gens qui, comme vous, étaient tombés entre ses griffes.
    La plupart des clients détournèrent les yeux.
    — Quoi qu’il en soit, le soir de sa mort, on avait préparé un souper de fête. Sir Reginald mangea de bon coeur, avant de se retirer pour la nuit. Il monta une coupe de vin dans sa chambre. Ce qu’il savait, lui, et que vous ignoriez, c’est que Blanche Smithler l’y attendait.
    Kathryn marqua une pause et regarda la femme de

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