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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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Luberon.
    Celui-ci se dégagea du capuchon de son vêtement, et saisit Colum par le bras.
    — Maîtresse Swinbrooke l’a démasqué ?
    Colum rejeta la tête en arrière, feignant l’étonnement.
    — Que voulez-vous dire, Simon ?
    Luberon frappa ses mains gantées l’une contre l’autre.
    — Elle l’a démasqué ! Je l’ai compris dès que j’ai reçu son message.
    Il poussa Colum dans le couloir.
    — Qui est-ce ? Dites-moi qui c’est !
    — Chut !
    Colum leva la main et tendit les clés à l’un des gardes.
    — Fermez la porte et surveillez-la, ordonna-t-il. Quant à vous, poursuivit-il à l’adresse des autres gardes, postez-vous à l’entrée de la salle d’auberge.
    Sur quoi, il invita Luberon à avancer.
    — Ce sont les Smithler, lui chuchota-t-il. Luberon s’immobilisa.
    — Ce n’est pas possible ! Non, ce n’est pas possible !
    — Pourquoi ?
    Luberon souffla en ouvrant son manteau.
    — Cette fois, déclara-t-il avec un petit sourire d’excuse, j’ai voulu mener une enquête de mon côté. La ville est calme, aussi ai-je envoyé certains de mes hommes faire le tour des apothicaires. Vous savez, ceux qui vendent des potions parfois nocives, ou des bouillons pour dormir. Un des clients de la Taverne du Vannier a acheté un poison, mais en toute petite quantité.
    — Qui ?
    Luberon glissa à Colum un morceau de parchemin.
    — Vous remettrez ceci à Maîtresse Kathryn.
    Ils pénétrèrent dans la grande salle. Luberon tira un siège pour prendre place de l’autre côté de Kathryn, et Colum murmura quelque chose à l’oreille de la jeune femme tout en lui faisant passer le morceau de parchemin. Kathryn déchiffra le nom qui y était inscrit et écarquilla les yeux de stupeur.
    — Et le vin ? insista le père Ealdred sans prêter attention à l’arrivée de Luberon. Celui que l’on a retrouvé le matin dans la chambre d’Erpingham. Il n’était pas empoisonné.
    — Si, si, il l’était, répliqua Kathryn, la tête ailleurs, mais c’est tout simple. Maître Luberon, vous arrivez à point nommé. Je crois savoir qu’on vous a appelé à la Taverne du Vannier le matin où Erpingham a été retrouvé mort ?
    — En effet, c’est exact.
    — Et vous, Standon, vous montiez la garde ? Le sergent hocha la tête.
    — L’aubergiste est entré dans la chambre du défunt, n’est-ce pas ?
    — Oui, je vous l’ai déjà dit : il est venu voir le corps, comme les autres. Ah…
    Le soldat émit un ricanement.
    — Je vois où vous voulez en venir, Maîtresse.
    Kathryn reprit le fil de ses explications.
    — Smithler  cachait un  gobelet sous son manteau ou dans sa poche. Un gobelet identique à celui qui se trouvait dans la chambre d’Erpingham, et contenant un fond de vin. Il a fait l’échange prestement, et nous a tous mystifiés.
    — Pourquoi avoir tué Vavasour ? demanda Luberon.
    Kathryn eut un sourire grinçant.
    — C’est que, comme d’autres clercs que je connais, Vavasour était un fouineur, et il avait un bon flair. À ma première visite, quand je suis redescendue interroger tous les clients, j’avais rapporté avec moi la coupe laissée dans la chambre d’Erpingham. Vavasour était observateur. Il avait été assis à côté de son maître, la veille au soir. Peut-être a-t-il remarqué une légère différence entre les coupes, une marque ou une éraflure. Quoi qu’il en soit, il a commencé à mettre en place les pièces du puzzle. Souvenez-vous, Vavasour connaissait la faiblesse de son maître : Erpingham aimait la séduction et la chair. Le clerc est donc parvenu à la même conclusion que moi, et c’est pour cela qu’il a dit à plusieurs reprises : « Il peut arriver bien des choses de la coupe aux lèvres. » À mots couverts, il indiquait qu’il avait compris que l’on avait changé la coupe de son maître. Les seules personnes à avoir pu le faire étaient les Smithler. Kathryn pointa un doigt sur Blanche.
    — En dépit de votre cruauté impitoyable et de votre sang-froid, Maîtresse, vous avez un joli visage. Vavasour aurait dû se souvenir d’un autre adage : « Ne juge pas un livre d’après sa couverture », mais il l’a fait, et ce lui fut fatal. Jouant avec sa coupe de vin, Kathryn fixa le nom inscrit sur le parchemin de Luberon. Elle avait commis une erreur. Pourvu que ce soit la seule !
    — Vavasour a parlé à Maîtresse Smithler, poursuivit-elle. Celle-ci évidemment a joué l’affolement.

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