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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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l’aubergiste. Très pâle, mais davantage maîtresse d’elle-même, celle-ci soutint son regard sans ciller.
    — Eh oui, poursuivit Kathryn, pourquoi Sir Reginald était-il descendu dans cette auberge ? Pourquoi y avait-il réuni ses victimes ? Il aurait pu aller ailleurs, non ?
    Kathryn toussa pour s’éclaircir la gorge.
    — Certes, la nourriture est bonne, à la Taverne du Vannier , la bière est fine, et les vins ont du bouquet, mais d’autres auberges de la ville en offrent autant. Sir Reginald est venu ici dans un but précis. C’était un lubrique, et il avait des vues sur Maîtresse Smithler. Il espérait allier la séduction et les affaires, puisqu’il allait continuer à récolter les fruits de ses chantages ignobles. Il est donc arrivé ici avec ses sacoches pleines d’argent, et lui-même était enflammé par le désir de la chair. Il courtiserait Maîtresse Blanche, ferait le galant, essaierait de la caresser pour se mettre en appétit. Après tout, il était Sir Reginald, il obtenait toujours ce qu’il voulait. Pourquoi un aubergiste,qui était son obligé puisqu’il lui accordait sa clientèle,  aurait-il constitué un obstacle ? Néanmoins, les Smithler avaient comploté sa mort. Àvrai dire, je soupçonne Blanche d’avoir aguiché Sir Reginald, cherchant à provoquer une occasion. Le meilleur moment était clairement lorsque les clients et son mari, censé tout  ignorer de cette affaire, seraient occupés à boire plus que de mesure à la fin d’un bon repas. Blanche convint donc de retrouver Erpingham, après le souper, quand elle aurait fini la cuisine et n’aurait plus à s’occuper du personnel. Évidemment, pour protéger sa vertu, elle ne voulait pas être vue, aussi demanda-t-elle à Erpingham de lui remettre la clé de sa chambre.
    — C’est impossible, objecta Standon, tout le monde était en bas. Maîtresse Smithler travaillait à la cuisine !
    — Oh, elle le faisait au début. Il le fallait. Mais quand je vous ai priés de vous rappeler les événements de cette soirée, j’ai demandé spécifiquement qui était monté après Sir Erpingham. Je n’ai pas demandé qui était monté avant lui, ni qui était redescendu après qu’il eut quitté la salle.
    — Et l’argent ? demanda Lord Alan. Erpingham ne redoutait-il donc pas de se le faire voler ?
    Colum prit la parole.
    — Il vaut mieux écouter Maîtresse Swinbrooke. Je pense que ce qu’elle dit est la vérité. Croyez-moi, lorsqu’elle aura terminé, j’ai bien l’intention de démolir cette auberge pierre par pierre, jusqu’à ce que je retrouve l’argent disparu.
    L’Irlandais se mordilla la lèvre en regardant les Smithler.
    — La logique veut que les impôts volés soient dissimulés ici, poursuivit-il. Je suis sûr que notre hôtelier a un placard caché ou quelque cabinet secret. En outre, il lui eût été aisé d’écouler des pièces d’argent nouvellement frappées, puisqu’il achète des provisions et du fourrage, et voyage dans tout le comté pour se procurer ce dont il a besoin. Le temps aurait passé, et rapidement, comment aurait-on retrouvé trace de l’argent dérobé ?
    Blanche Smithler repoussa brutalement son siège. Colum, d’un claquement de doigts, attira l’attention de Standon.
    — Surveillez-la, ordonna-t-il au sergent qui se leva pour obéir.
    Colum fit ensuite signe à Kathryn de continuer.
    — Le soir de la mort d’Erpingham, dit celle-ci, vous étiez tous occupés à manger et à boire dans la grande salle. Vous n’aviez aucune raison de surveiller qui montait à l’étage, et cela facilitait les choses. Blanche Smithler entrait et sortait de la cuisine, mais à une heure convenue, elle a monté un seau d’eau : l’un de ceux qui sont sur la galerie, et qui avait été rempli après qu’on eut nettoyé la chambre d’Erpingham, plus tôt dans la journée. Vous vous rappelez que le collecteur d’impôts avait été malade. Il avait donc fallu laver sa chambre et son vase de nuit, et remplir son seau d’eau.
    — C’est vrai, intervint Raston. Plus tôt, ce jour-là, une des servantes s’est amèrement plainte de l’état de la chambre.
    — Maîtresse Smithler l’a donc monté, reprit Kathryn. Elle emprunte la galerie, la clé d’Erpingham à la main, et ouvre la porte.
    — Celle-ci aurait dû grincer, non ? demanda le père Ealdred.
    — Non. Si vous ne les ouvrez pas en grand, ces portes ne font pas de bruit. Maîtresse Smithler

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