Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
Vom Netzwerk:
trouvait-il enfin chef de brigade à vingt-sept ans. Si c’était une carrière honorable, ce n’était pas un avancement foudroyant, comme on en voyait à cette époque.
    Le général Vignole, qui remplaçait provisoirement Berthier comme chef d’état-major de l’armée, fit suivre sur Paris les demandes de régularisation. Celle de Suchet était particulièrement élogieuse et fut retranscrite intégralement par le ministre de la Guerre, le général Schérer, lorsqu’il la soumit au Directoire : « Vu la conduite distinguée qu’a tenue pendant la campagne le citoyen Suchet qui réunit aux talents militaires une bravoure à toute épreuve et le patriotisme le plus pur et voulant donner à cet officier un témoignage de la reconnaissance nationale, d’autant mieux mérité qu’il a reçu quatre blessures dans une seule campagne, l’élève au grade de chef de brigade pour servir en cette qualité à la 18 e brigade de bataille… » Mais, à cette époque, la réaction de l’administration était déjà fort lente et le rapport du ministre ne fut terminé que cinq mois après, à la fin de mars 1798.
    Suchet était heureux car il continuait à servir dans son unité d’origine pour laquelle il ressentait une affection particulière.
    La première division de l’armée d’Italie (celle de Masséna) n’allait pas demeurer longtemps sur le terrain de ses exploits. Excédée par la présence et le poids de l’occupation des Français, la Confédération helvétique, sous la pression du canton de Berne lui-même influencé par l’Autriche, décida de se révolter pour faire respecter sa neutralité à laquelle elle tenait beaucoup. En décembre 1797, la division Mesnard franchit les Alpes et pénétra dans le Valais puis dans le pays de Vaud. Mais Mesnard ne sut pas faire face à la situation. Dans le courant de janvier 1798, le gouvernement le releva de son commandement et, après lui avoir accordé les étoiles de général de division pour faire taire sa susceptibilité, l’expédia en Corse. Il fut une nouvelle fois remplacé par Brune.

III
    CHEF D’ÉTAT-MAJOR
    (1797-1799)
    Le général Brune était un pur produit militaire de la Révolution. Ce fils de magistrat avait débuté dans la vie comme clerc de notaire, mais le droit ne l’inspirait guère. Il s’était ensuite converti en imprimeur puis en journaliste avant de trouver sa voie en s’engageant dans l’armée en 1791 après avoir été deux ans capitaine dans la garde nationale. Il y fit une assez belle carrière. Très brave, bon soldat, il était passé par les états-majors mais le travail méticuleux de ceux-ci l’ennuyait. Il eut la grande chance d’être envoyé à Bonaparte, à l’armée d’Italie, où il eut de nombreuses occasions de se mettre en valeur. Aussi, en avril 1797, était-il promu général de division.
    Il fut désigné pour remplacer Mesnard à la tête de la 1 ère division alors qu’elle venait de faire mouvement pour entrer en Suisse. Sous les ordres de Masséna, elle avait eu un excellent chef d’état-major en la personne de l’adjudant général Sornet. Mais il ne s’était pas entendu avec Mesnard et avait demandé et obtenu sa mutation. Le poste était donc à pourvoir. Nombreux étaient les adjudants généraux susceptibles de le remplir. Brune n’avait que l’embarras du choix. Or, à l’étonnement général, il l’offrit à Suchet. Il ne fournit aucune explication sur cette décision qui lui fut peut-être soufflée par Berthier. Si Suchet connaissait bien son métier de chef de corps, par contre il n’avait jamais fait aucun travail d’état-major. C’était une fonction assez spéciale. Certes, il savait gérer sur tous les plans une entreprise mais l’analogie entre les deux activités restait assez faible. Pourtant, il accepta sans hésiter la proposition de Brune. Il est vrai que le travail n’était pas très compliqué et que l’action dans laquelle allait être engagée la 1 ère division tenait davantage de l’opération de police que d’une campagne contre un adversaire organisé.
    Brune découvrit vite que sa division manquait de beaucoup d’éléments. Elle n’avait pas de cavalerie, fort peu d’artillerie et était à court de munitions. De plus, le temps était exécrable. On était en plein hiver. Qu’importait ! Le général prit l’offensive, balaya les faibles forces que lui opposaient les Cantons, occupa Fribourg et marcha sur Berne, cœur de la

Weitere Kostenlose Bücher