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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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en route pour Paris et, fatigué, voyageait par petites étapes. Ce fut presque fortuitement qu’il rencontra Masséna qui se rendait de Marseille à Nice.
    Les premiers actes de Degiovani en tant que chef d’état-major n’avaient pas été heureux. Il avait comme à plaisir accumulé les erreurs. Hautain, cassant, il s’était mis tout l’état-major à dos. Masséna, tenu au courant, essaya de convaincre. Suchet d’interrompre son congé et de reprendre son poste de chef d’état-major de l’armée ; il y parvint sans peine. C’était tout ce que celui-ci demandait. Sa fatigue parut s’être envolée comme par magie. Il accepta et un ordre du jour de Masséna du 18 janvier annonça à l’armée, en même temps que son arrivée, ce changement à la tête de l’état-major que tout le monde accueillit avec soulagement.

IV
    PREMIER COMMANDEMENT
EN CHEF
    (1800-1805)
    Pendant le voyage qu’ils accomplirent ensemble entre leur point de rencontre Fréjus et Nice (17 janvier) où le quartier général était installé, Suchet mit de manière très exacte le nouveau général en chef au courant de la situation. C’était pire que ce que ce dernier avait imaginé. Dans ces conditions, la tâche que lui avait confiée Bonaparte devenait difficile à réaliser. En France, depuis Paris, le Premier consul rassemblait une nouvelle armée pour descendre en Italie en passant par la Suisse. Il comptait renouveler ses exploits de 1796 mais, pour cela, il fallait maintenir les Autrichiens loin des débouchés des cols alpins. C’était ce qu’était censé faire Masséna. Or, pour réaliser cette manœuvre, il disposait de forces très inférieures à celles de son adversaire car si, en théorie, l’armée d’Italie comptait cent cinquante mille hommes (c’était le chiffre avancé par Bonaparte), elle n’en alignait en réalité qu’un peu plus de trente-cinq mille en face de quatre-vingt-quinze mille Autrichiens.
    Aussi, dans un premier temps, Masséna et Suchet s’employèrent-ils à achever de relever les fortifications de Gênes et des forts extérieurs. Ceux-ci furent facilement réarmés, car l’arsenal de la ville avait en stock un nombre important de pièces de position anciennes, lourdes, mais tout à fait aptes à servir en emplacements fixes.
    Puis, Masséna réorganisa son armée. Il avait à tenir un front de plusieurs centaines de kilomètres entre Briançon et Gênes. Il l’articula en trois secteurs : la montagne de Briançon à Nice, le littoral de Nice à Gênes et enfin la place de Gênes. Il allait les confier à trois de ses subordonnés en qui il avait toute confiance : Turreau pour le premier et Soult pour le troisième. Il se réservait de décider un peu plus tard, pour raisons connues de lui, qui prendrait le commandement du second.
    Faisant délibérément une impasse, il dégarnit presque entièrement de troupes la montagne, n’occupant que les cols et les principaux points de passage avec de faibles garnisons mais bien pourvues en artillerie. Le second secteur du littoral fut certainement le plus délicat. C’était la couverture de la route entre Nice et Gênes, seule voie d’accès à la place et par où passait tout le ravitaillement. En effet, l’escadre anglaise de l’amiral Keith tenait la mer et interdisait presque tout trafic même côtier. Or, pris entre la mer et la montagne, le secteur manquait de profondeur pour manœuvrer, ne mesurant en son point le plus large que seize kilomètres. Le troisième secteur, celui de Gênes, même s’il était essentiellement montagneux, permettait de se « donner de l’air ». Il n’entrait pas dans les intentions de Masséna d’attendre passivement, derrière ses murailles et ses retranchements, l’attaque des forces autrichiennes. Au contraire, il comptait, par des actions limitées mais multipliées, retarder leurs mouvements et l’étouffement de ses propres troupes. Seulement, de par la nature même de son dispositif, seul Soult serait à même de mener ces offensives.
    Un facteur vint à l’aide de Masséna : ce fut l’extrême lenteur avec laquelle les Autrichiens se mirent en place. Certes, le mauvais temps joua son rôle dans ce retard mais il y eut aussi une certaine mollesse chez les assaillants. Du reste, le maréchal Melas qui les commandait était parfaitement au courant des préparatifs de Bonaparte et, s’il était conscient du fait qu’il fallait rapidement liquider l’abcès de fixation de

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