Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
Vom Netzwerk:
excellents tacticiens, surent contenir les attaques, mais à gauche Pérignon commit des fautes et finit par être débordé. Il fut, du reste, fait prisonnier. Moreau reprit alors le commandement et dirigea la retraite avec sa maîtrise habituelle. Alors que les Austro-Russes s’attendaient à voir les Français reculer vers la France pour en couvrir la frontière, Moreau fit pivoter tout son dispositif vers la droite et en direction de Gênes.
    Les pertes étaient lourdes de part et d’autre et Souvorov, persuadé d’avoir mis hors de combat l’armée française, au lieu de la poursuivre ne songea plus qu’à prendre le chemin de la Suisse. Suchet, dont le service de renseignements continuait à bien fonctionner, se hâta d’envoyer un courrier à Masséna pour l’avertir de la menace qui pesait sur lui. Tenu au courant de la marche des Russes, il fut en mesure pendant tout le mois de septembre d’en aviser Masséna, donnant à celui-ci la possibilité d’organiser ses défenses contre les Russes, ce qui allait lui permettre à la fin du mois de les battre dans la seconde bataille de Zurich.
    Pendant la bataille perdue de Novi, les Français avaient eu près de cinq mille des leurs blessés. Suchet réussit le tour de force de les faire ramasser et transporter jusqu’à Gênes qui devenait la base arrière de l’armée d’Italie. Cette ville était, en théorie, fortifiée et protégée par une double couronne de remparts et une ceinture de forts indépendants. La première ligne n’avait plus aucune valeur militaire, ayant depuis longtemps été transformée en promenade, et la seconde guère davantage. Une des premières tâches à laquelle s’attelèrent Moreau et Suchet fut de faire prendre aux soldats la pelle et la pioche pour remettre en état la couronne extérieure. Ils étaient secondés dans ce travail par l’excellent commandant du génie, Chasseloup-Laubat. En même temps, rassemblant les débris des divisions qui avaient reflué sur Gênes, ils entreprirent d’en faire un tout à peu près cohérent.
    À l’annonce du désastre, le ministre de la Guerre écrivit à Suchet pour lui demander de lui en relater les causes. Le rapport que le chef d’état-major envoya était accablant mais, en même temps, se gardait de rejeter la faute sur Joubert. L’armée, expliquait-il, manquait de tout. Depuis trois mois, la solde n’était plus payée. La cavalerie et l’artillerie n’avaient presque plus de chevaux. Les munitions étaient délivrées en quantité trop faible. Sans doute exagérait-il un peu, mais il y avait un fond de vérité dans ses dires. En tous les cas, il avait réussi le tour de force de ne rendre personne personnellement responsable.
    Moreau attendait avec impatience la venue de son successeur car il voulait partir en Allemagne. Celui-ci, Championnet, arriva le 22 septembre et prit sur-le-champ ses fonctions. C’était un homme à poigne qui connaissait bien l’Italie. Peu soucieux de modifier les services pendant une crise, il garda le personnel en place à commencer par son chef d’état-major. À présent, Suchet était parfaitement bien dans ce poste et, s’il avait appris le métier « sur le tas », ses qualités personnelles aidant, il se montrait à la hauteur de la tâche. Un des premiers actes de Championnet fut de faire occuper les forts plantés sur les hauteurs dominant Gênes. Ils étaient soi-disant opérationnels et, dans les mois à venir, rendraient de signalés services. Mais, pour l’heure, ils tombaient eux aussi plus ou moins en ruine et avaient besoin d’être consolidés et réarmés.
    Les Autrichiens, à présent seuls face à l’armée d’Italie cantonnée autour de Gênes, ne semblaient pas pressés de venir au contact. Ayant réussi à reprendre Alexandrie le 12 septembre, ils demeuraient immobiles autour de cette place. Le ministre français de la Guerre était à présent Bernadotte. Mal renseigné, il aurait voulu que l’armée d’Italie profitât de cette inertie pour reprendre l’offensive. Suchet puis un peu plus tard Championnet remirent les choses au point et se hâtèrent de dissiper ses illusions.
    Le 9 octobre, Bonaparte, qui s’était clandestinement enfui en abandonnant son armée en Égypte, débarqua à Fréjus et se dépêcha de proclamer qu’il venait sauver la patrie qui n’en avait nul besoin. En toute logique, il aurait dû être traduit en conseil de guerre mais le gouvernement n’osa pas. Dès lors,

Weitere Kostenlose Bücher