Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Titel: Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philip Freriks , Alain Lechat , Kim Andringa
Vom Netzwerk:
devoir » de se rendre de temps
    plasticiens de Belgique, du Danemark et
    en temps dans la capitale française. « On
    des Pays-Bas se réunit dans le bar de l’hôtel considérait que c’était nécessaire pour le
    Notre-Dame. A travers un pamphlet rédigé
    développement personnel, indispensable si
    par le Belge Christian Dotremont, ils s’oppo-
    on voulait rester au courant de ce qui
    saient aux bisbilles politiques qui marquaient comptait dans le domaine du théâtre, de la
    la conférence internationale sur l’art d’avant-littérature et de l’art. »
    garde, tenue à la Maison des lettres à Paris.
    Paris était donc « un passage obligé » qui
    Le mouvement, qui prendrait par la suite le
    offrait la possibilité de s’échapper d’une
    nom de Cobra (Copenhague, Bruxelles,
    Hollande qui sentait le renfermé. Les
    Amsterdam), vit le jour à cet endroit toujours Néerlandais n’avaient pas conscience d’un
    aussi touristique, face à la célèbre cathédrale.
    Paris triste, et ne voyaient pas le couvercle Contrairement à Arthur Miller, Corneille, un
    de fer d’Arthur Miller. Ils avaient une vision mythique de la Ville lumière. En ce qui
    concerne Kousbroek, la capitale était
    surtout fondée sur le cinéma. Le diable au corps de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe et Micheline Presle, sur l’amour d’un adolescent pour une jeune femme mariée,
    l’avait profondément marqué.
    Un thème aussi scandaleux « traité avec
    autant d’amour et de compréhension ». Il y
    avait plein d’autres films français, tellement moins « puérils, pudibonds et frustes ».
    Le dramaturge américain, Arthur Miller.
    59

    L e M é r i d i e n d e P a r i s
    des peintres de Cobra, n’a jamais vu en la
    constitutive. Une de ces propositions fut
    Ville Lumière « la grisaille et la morosité »
    Cobra et l’absence du « Pa » de Paris frappa.
    d’une ville damnée. À l’automne 1994, il
    « Paris n’est plus le centre de l’art », a ajouté me dit au téléphone : « Non, je n’ai jamais
    Dotremont. Miller nota sèchement que dans
    ressenti ça. En revanche, c’était une ville
    les années suivantes, un grand nombre de
    sans voitures. Et ce dont je me souviens
    membres de Cobra choisira précisément
    surtout, ce sont les policiers à vélo en
    Paris pour y travailler. Le Danois Asger Jorn, pèlerine noire. Il y avait de la pauvreté
    un des piliers du mouvement, y débarquera
    aussi, oui. Et sur ce point, la situation a
    encore en 1956. Cobra fut dissout en 1951.
    mis longtemps à s’améliorer ».
    Ici, au cœur de Saint-Germain-des-Prés, nous
    Dans une édition de luxe portant le titre Cobra, devons évidemment parler jazz. La musique
    le Belge Richard Miller rappelle comment
    des années cinquante. La musique qui
    Dotremont proposa une liste de noms à ses
    rendait Paris si attrayant. Vous foulez ici un compagnons, cinq jours après la réunion
    sol sacré !
    Saint-Germain-des-Prés très « bibope »
    L e jazz signifiait contre-culture, et producteur de disques, se limitaient le plus underground , et il était indissociable souvent à un repas chaud. Ce n’était déjà
    de l’existentialisme et du film noir.
    pas si mal.
    Justement parce que la Ville lumière
    Malgré les restrictions imposées par l’économie était encore si grise et morose. Une ville de de guerre toujours en place, Paris mordait à
    délabrement et de crasse incrustée, de faim
    pleines dents sa liberté nouvellement acquise.
    et de froid. Les gages des musiciens, tels
    On jouissait existentiellement. Entre L’Être que le groupe du légendaire Boris Vian,
    et le Néant , suivant la délimitation
    écrivain mais aussi trompettiste, compositeur philosophique plutôt large de Jean-Paul
    60

    L e M é r i d i e n d e P a r i s
    Sartre, que le pataphysicien Vian rebaptisa
    sur place. Ce qui l’intéressait, c’étaient les Jean-Sol Partre dans son Manuel de Saint-jeunes, l’attitude de cette nouvelle généra-
    Germain-des-Prés. Aujourd’hui encore, ce tion. Accessoirement, les caves étaient
    sobriquet va drôlement bien au petit grand
    fréquentées par de jolies demoiselles avec
    penseur dont un œil disait merde à l’autre.
    lesquelles il discutait volontiers philosophie Le nom du philosophe et son existentialisme
    quand Simone de Beauvoir était plongée
    furent rapidement associés par la presse de
    dans l’écriture d’une des lettres enflammées
    boulevard à ce qui se passait dans certaines
    à son

Weitere Kostenlose Bücher