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Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Titel: Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philip Freriks , Alain Lechat , Kim Andringa
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amant outre-mer.
    caves de Saint-Germain. Ceux qu’on
    Ce sont des histoires élevées au rang de
    appelait les rats de cave y dansaient comme
    légendes. Racontées encore et encore,
    des sauvages au son de la musique jazz,
    couchées sur le papier, conservées,
    traditionnelle d’abord, jusqu’à ce que les
    oubliées puis rappelées au souvenir
    premiers disques de Charlie Parker et
    lorsqu’une belle occasion se présente. Il y a Miles Davis atteignent la capitale
    quelques années par exemple, à la sortie de
    française. Cette danse sauvage, appelée
    la collection Jazz in Paris , avec une centaine jusqu’alors swing, suivant le standard de CD. L’héritage de l’heure de gloire de
    musical d’avant-guerre, fut promptement
    labels tels que Philips/Fontana, Musidisc, rebaptisée bebop (« bibope », écrivait Vian Barclay, Decca France. Des enregistrements en français phonétique). L’isolement de
    qui ne prennent toute leur dimension qu’à
    l’Occupation était révolu, Saint-Germain-
    travers les textes d’accompagnement qui
    des-Prés chantait la Révolution.
    vous racontent le Paris d’alors, les années
    cinquante, les films noirs, la Nouvelle Vague, les derniers jours de l’incontestée capitale
    Une atmosphère de fête
    culturelle du monde.
    On attribuait toutes sortes de débordements
    C’est peut-être mon imagination, mais en
    à cette jeune génération – la chanteuse
    écoutant, mon oreille croit déceler comme
    débutante Juliette Gréco n’avait que vingt-
    un mélancolique son parisien. Sans doute
    deux ans et son nez ne ferait pas connais-
    parce que je fréquentai jadis certaines de
    sance avec le bistouri du chirurgien avant
    ces boîtes de jazz, comme aux Trois Mailletz longtemps. Les parties de danse nocturnes
    avec Memphis Slim qui avait davantage l’air
    aux rythmes diaboliques de la nouvelle
    d’un digne hobereau que d’un chanteur de
    musique devaient sûrement conduire à des
    blues populaire.
    excès sexuels, supposait-on. Sous les
    Ou encore parce que je me rappelle les
    voûtes des caves, on s’amusait à confirmer
    soirées au Caméléon, rue Saint-André-des-les préjugés en élisant une Miss Vice ou une
    Arts, où le violoniste Jean-Luc Ponty se pro-
    Miss Poubelle. Quelle rigolade ! Dans ces
    duisait souvent. Nous avions vingt ans et le
    trous à rats sans air, la nouvelle génération monde était à nos pieds. Et puis bien sûr, le essayait de respirer après l’Occupation
    son de velours de Barney Wilen. Un garçon
    étouffante et l’esprit petit-bourgeois qui y
    frêle, disparu après ses premiers succès
    succéda.
    dans un puits noir d’alcool et de drogue.
    Sartre n’était pas amateur de jazz. Pour lui, Le jazz à Paris, outre Saint-Germain-desc’était de la musique jetable. Une tendance
    Prés, c’est aussi et avant tout Boris Vian, qui à la durée de vie limitée. La musique jazz,
    était non seulement musicien et chroniqueur
    c’est comme les bananes : on les consomme
    pour la revue Jazz Hot, mais également 61

    L e M é r i d i e n d e P a r i s
    directeur artistique chez Philips , puis chez d’ouvrir également le soir, de vingt et une
    Barclay. Il produisait des dizaines de disques.
    heures à minuit. Sartre s’y montrait, ainsi
    Il était le roi du jazz de Paris !
    que Raymond Queneau. Mais les parents de
    la jeunesse ainsi tentée craignaient le pire et firent constater que la sortie de secours était Les lieux à la mode
    trop étroite de cinq centimètres par rapport à se succèdent
    ce qu’exigeaient les directives. Le Caveau Tout a commencé un peu plus loin, dans la
    des Lorientais dut fermer. Mais on donna rue des Carmes du Quartier-Latin, ce qui,
    toujours aux musiciens d’alors le nom de
    pour un habitant de la rive gauche, est tout
    Lorientais. Il n’en faut pas plus aux amateurs à fait autre chose que Saint-Germain-des-pour comprendre.
    Prés. M. et Mme Pérodo, un couple breton,
    Ce fut alors au tour de Saint-Germain-des-
    y ouvrirent Le Caveau des Lorientais , Prés. La jeune littérature chez Flore, les vieux nommé d’après la ville portuaire presque
    littérateurs aux Deux Magots , comme disait entièrement détruite. Le clarinettiste Claude Sartre. Le jazz devint souterrain. Au coin de la Luter y jouait de cinq à sept heures, avec
    rue. Du n°29 de la rue Dauphine, où des
    son orchestre de jazz traditionnel. En un rien auteurs et journalistes comme Albert Camus
    de temps, l’établissement devint le

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