Le mouton noir

moitié. Il paye le tout en 1768 et se retire sur une de ses propriétés près de Blois. Il meurt à Paris en 1781.
    Deschenaux, Joseph Brassard (1722-1793): Fils de Charles Brassard Deschenaux et de Marie-Joseph Hébert, il naît à Québec le 1er août 1722. Instruit par un notaire logeant chez ses parents, il entre au bureau de la Marine et dès 1745 devient secrétaire de l’intendant Hocquart, puis, en 1750, secrétaire de l’intendant Bigot. Il ne se gêne pas pour falsifier des registres à son bénéfice et à celui de Cadet. Condamné en 1763 à cinq ans de bannissement de Paris, à cinquante livres d’amende et à trois cent mille livres de restitution au Trésor de France, il ne se soucie guère de cette sentence étant demeuré à Québec. Sa peine est commuée en 1767 et il n’a plus que cent mille livres à rembourser. Il rachète à Péan les seigneuries de Livaudière et de Saint-Michel, celle d’Avène des Méloizes, celle de Neuville et, plus tard, une partie de la seigneurie de Beaumont et le quart de la seigneurie de Belair. Son passé ne l’empêche pas d’être ensuite nommé marguillier de Notre-Dame-de-Québec et caissier de la fabrique lors de la construction de la cathédrale de Québec. Il meurt à Québec le 16 septembre 1793.
    Estèbe, Guillaume (1701-v.1779): Fils d’Arnaud Estèbe et d’Élisabeth Garde, il naît à Gourbit dans l’Ariège. Il se rend à Québec en 1729 comme marchand forain. Il épouse à Beaumont en 1739 Élisabeth-Cécile Thibierge. Dès 1736, il est nommé conseiller au Conseil supérieur, poste qu’il occupe jusqu’en 1758. Il obtient en 1739 des intérêts dans l’exploitation des pêcheries de loups-marins sur la côte du Labrador. Il s’associe à Bréard et Bigot et fait fortune en l’espace de dix ans. Avec Claverie il est propriétaire du magasin La Friponne. En 1763 il est condamné à six livres d’amende et à restituer trente mille livres au Trésor de France. Pendant plus de vingt ans, il occupe le poste de secrétaire du roi à la chancellerie de Bordeaux. Il se retire à Saint-Domingue (Haïti) en 1779. On perd ensuite sa trace.
    Gradis, Abraham (v. 1699-1780): Fils du commerçant portugais David Gradis, il naît vers 1699. Avec son père, il développe à Bordeaux la compagnie David Gradis. Il obtient en 1748 l’exclusivité du commerce avec le Canada et crée la Société du Canada. Il a comme associé l’intendant Bigot lui-même et le contrôleur Bréard. Malgré son commerce avec Bigot, il obtient en 1763 du ministre de la Marine Choiseul le commerce des possessions françaises d’Afrique occidentale. Il y achète l’île de Gorée, puis de Cayenne et des Antilles. Il pratique la traite négrière. Il est naturalisé français en 1779. Il meurt en 1780, laissant une fortune évaluée à huit millions de livres.
    Hocquart, Gilles (1694-1783): Fils de Jean-Hyacinthe Hocquart et de Marie-Françoise Michelet du Cosner, il entre dans la Marine où on le trouve de 1722 à 1729 à Rochefort. Il est nommé intendant de la Nouvelle-France en 1731. Durant son séjour au pays, il s’efforce de promouvoir l’agriculture et le commerce. Il encourage les entreprises et notamment les Forges du Saint-Maurice. Mais les mauvaises récoltes de 1741 à 1743 et la guerre entre la France et l’Angleterre en Amérique du Nord de 1744 à 1748 viennent à bout de lui. Il est rappelé en France en 1748 où il devient intendant à Brest jusqu’en 1764. Il meurt en 1783.
    Lafitau, Joseph-François (1681-1746): Né à Bordeaux en 1681, il entre chez les jésuites en 1696, enseigne à Limoges, à Saintes et à Pau avant de se rendre au Canada comme missionnaire auprès des Iroquois du Sault-Saint-Louis, près de Montréal (Caughnawaga). On lui doit la découverte de ginseng. Il repasse en France en 1717 et y est nommé procureur pour les missions de la Nouvelle-France, poste qu’il occupe jusqu’en 1741. Il meurt à Bordeaux en 1746.
    Martel, Pierre-Michel (1719-1789): Fils de Jean Martel et de Marie-Anne Robinau, il naît à Québec en 1719. Dès 1738, il travaille au service de l’intendant Hocquart. Nommé