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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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en faveur de Hitler avant 1933.
    Fritz Thyssen, fondateur et principal actionnaire des Aciéries réunies, fut le plus notable de ces adhérents. Ilrejoignit le NSDAP en janvier 1931 par l’entremise de Göring, conséquence logique de ses positions ultranationalistes. Il avait d’ailleurs déjà soutenu le putsch de Munich 4 . Il fut le seul industriel d’envergure à s’engager sans réticence au côté de Hitler.
    D’autres capitalistes de moindre importance soutinrent le parti nazi. Emil Kirdorf, industriel militariste et réactionnaire, surnommé le « Bismarck du charbon », adhéra au parti nazi en 1927, à l’âge de quatre-vingts ans, pour en démissionner un an plus tard, échaudé par les thèses anticapitalistes toujours actives.
    Friedrich Flick, magnat de la Ruhr sans grands scrupules, qui arrosait de ses subsides tous les partis, y compris le parti social-démocrate (SPD), tissa des liens en 1932 avec Heinrich Himmler. Membre du NSDAP en 1937, il fit partie de ces grands industriels qui devinrent les complices actifs du III e  Reich.
    La présence des banquiers Emil Georg von Stauss et Kurt von Schroeder ne traduisait pas une adhésion massive des milieux financiers, mais c’est à l’initiative de ce dernier et dans sa villa qu’eut lieu la rencontre décisive entre Hitler et Franz von Papen, le 4 janvier 1933, qui devait aboutir à la constitution d’un ministère de coalition dirigé par Hitler. D’où le rôle démesuré que lui a attribué l’historiographie classique.

    On observa en revanche de nombreux ralliements de cadres et de patrons de petites et moyennes entreprises, beaucoup plus hostiles que les grands hommes d’affaires à la social-démocratie et aux syndicats ouvriers, donc plus sensibles au discours antimarxiste des nazis.
    On compte parmi eux d’importants dirigeants du III e  Reich. Wilhelm Keppler, directeur dans une petite entreprise badoise, rallié en 1927, animateur du cercle portant son nom et chargé de la propagande dans le monde des affaires, devint en 1935 le conseiller économique de Hitler. Albert Pietzsch, un petit industriel munichois, fut placé à la présidence de la Chambre économique nationale du Reich. Otto Wagener, qui abandonna la direction d’une entreprise de machines à coudre pour être nommé en août 1929 chef d’état-major de la SA, fut promu par la suite chef de la section économique du NSDAP.
    À cette liste, il faut ajouter Walther Funk, éditorialiste économique au Berliner Börser-Zeitung , qui fut ministre de l’Économie du Reich de 1937 à 1945.
    Or, de tous ces noms, y compris Fritz Thyssen, aucun n’avait une influence ou une crédibilité suffisante pour attirer les grands milieux d’affaires dans l’orbite du parti nazi. Seule exception de taille : Hjalmar Schacht, sans conteste le plus prestigieux des « compagnons de route ». Ce financier « magicien » de Weimar, auteur du spectaculaire redressement monétaire de 1924 après l’hyperinflation, se rapprocha de Hitler en septembre 1930, après avoir démissionné de la présidence de la Reichsbank.
    Malgré ces ralliements et la propagande active de Göring, de Schacht, de Thyssen ou du cercle Keppler,le parti nazi ne reçut jamais d’importants subsides du monde des affaires.
    Enfin, la constitution d’un groupe de pression patronal pronazi dans les dernières années de la république de Weimar relève aussi de l’interprétation abusive, sinon de la légende pure et simple.
    À l’automne 1932, avant les élections cruciales de novembre, les nazis menèrent une violente campagne anticapitaliste, populiste et proagrarienne qui incita nombre de grands industriels (Krupp, Albert Vögler, le directeur des Aciéries réunies, Siemens, etc.) à intervenir directement contre eux. Ils proposèrent ainsi, lors d’une réunion à Berlin, le 19 octobre 1932, l’unité de toutes les forces nationalistes et conservatrices à l’exclusion du NSDAP, et le soutien au chancelier von Papen.
    Selon l’historien Henry A. Turner, cette politique contribua à faire reculer les nazis au bénéfice relatif de leurs adversaires de droite. Le même auteur met en pièces un cliché toujours colporté dans la littérature sur le nazisme : l’adresse que Schacht envoya au président Hindenburg juste après les élections de novembre 1932, et qui demandait, au nom de grands dirigeants du monde des affaires, la nomination de Hitler au poste de chancelier. Or, révèle

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