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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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récompense pour son zèle dans la campagne anticommuniste après l’incendie du Reichstag 11 . À ce poste, il est entouré de créatures proches de Hitler comme Walther Funk, l’ancien responsable de la pressedu parti, promu secrétaire d’État dans son ministère. Ses initiatives sont suivies de près par le chancelier. Il s’agit de faire passer sous régime corporatiste et de faire surveiller par l’État tout ce qui de près ou de loin touche à la circulation des idées, des représentations ou des informations en Allemagne.
    La méthode de Goebbels est fidèle aux enseignements de Hitler avec qui il collabore étroitement : nommer dans chaque secteur de petits groupes d’hommes de confiance qui feront avec zèle le nettoyage politique et racial. À partir de l’automne 1933 sont ainsi créées diverses chambres de la culture, des arts, du théâtre, etc.
    Dans son action, Goebbels n’a pas les coudées franches, car un autre hiérarque, Alfred Rosenberg, prétend avoir une meilleure connaissance de ce qui est nécessaire à la promotion de « l’idée nationale-socialiste ». Les deux hommes polémiquent par journaux interposés et dénonciations respectives auprès de Hitler, qui souvent se refuse à trancher en faveur de l’un ou de l’autre. Finalement, la dimension bureaucratique du ministère de la Propagande l’emporte sur les groupes de pression de Rosenberg. Mais Alfred Rosenberg s’impose comme le doctrinaire du nazisme avec son livre Le Mythe du XX e  siècle (1930), qui exerce une influence profonde.
    Göring aussi veut sa part du secteur culturel. Comme ministre-président de Prusse, il gère plusieurs scènes berlinoises et a ses protégés, tel l’ami de sa femme, l’acteur et metteur en scène Gustav Gründgens. Albert Speer, de son côté, obtient de Hitler les contrats de scénographie et d’architecture liés aux grands événements et aux opérations de prestige. Robert Ley, le patron de l’organisation de loisirs, développe ses propres campagnes de promotion. Quant à OttoDietrich, le chef de la presse du NSDAP, intime du Führer et haut responsable de la SS, il n’hésite pas à lui voler la vedette des déclarations guerrières : c’est lui qui annonce, en novembre 1941, que la campagne de Russie est gagnée ! Goebbels voit ainsi constamment son territoire attaqué.
    Quelques innovations lui permettent cependant de gagner en audience et de compenser les fluctuations de sa faveur auprès de Hitler. D’abord, il lance la campagne pour le « récepteur populaire » ( Volksempfänger ) qui va faire de l’Allemagne le deuxième pays d’Europe (après le Royaume-Uni) le mieux équipé en radio en moins de cinq ans. L’objectif est que tous les citoyens puissent entendre les discours du Führer et les siens. Ce faisant, il garantit un grand impact aux informations officielles.
    Il développe également la télévision. Dès 1935, ce nouveau média est l’objet de ses attentions. Il fait construire des studios, établir des émetteurs et recruter des techniciens. Des postes pour écoutes collectives sont installés, en particulier dans les casernes et les foyers de la SS, et quelques privilégiés en acquièrent. Près de 1 000 appareils sont ainsi en circulation à la veille de la guerre. Le petit écran devient le canal favori de Goebbels. À la faveur de la guerre, il y prononcera des discours hebdomadaires et y gagnera une réputation de doctrinaire.
    Ensuite, il restructure l’information. Il réactive et étend les services de censure à tous les supports : presse, cinéma, radio, affiches, livres… Il visionne personnellement les actualités filmées avant diffusion, et les taille à son goût, soumettant les principales éditions à Hitler et Göring. Son ministère met en place un système de production de reportages pour la radio, le cinéma et les journaux contrôlés par l’État. En 1937, quand il pousse Alfred Hugenberg, le magnat d’extrême droite, à vendre la UFA, son entreprise de production cinématographique, à l’État, il établit de fait un monopole de l’information filmée.
    Le ministère de la Propagande paie bien. À partir de 1939, Goebbels suit les gages des stars, soutient certaines exemptions fiscales individuelles. Pour le film de propagande Le Juif Süss , il autorise le dépassement de tous les plafonds budgétaires. À travers ces dépenses, Goebbels espère acheter les faiseurs d’opinion. Il a même créé une

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