Le nazisme en questions
organisation économique, soit par un plus juste équilibre entre richesse et pauvreté, ou bien par un droit de regard plus étendu des classes inférieures dans le processus économique, ou bien par des salaires plus équitables ou mieux répartis, celui-là est le dernier des retardataires et il n’a pas la moindre idée de notre doctrine. Tout ce que nous venons de mentionner ne présente aucun caractère de permanence ou de grandeur. Un peuple qui en demeurerait à des réformes d’un caractère aussi superficiel n’aurait pas la moindre chance de triompher dans la mêlée universelle des peuples » (442). La seule réforme qui compte est celle qui touche la race : « Un État qui, à une époque de contamination des races, veille jalousement à la conservation des meilleurs éléments de la sienne doit devenir un jour le maître de la terre » (686).
Le mouvement doit conquérir le pouvoir pour fonder un nouvel État qui protégera et développera la force raciale du peuple allemand en visant « ce bien suprême : une race obtenue selon les règles de l’eugénisme » (403). « Il appartiendra aux conceptions racistes mises en œuvre dans l’État raciste de faire naître cet âge meilleur : les hommes ne s’attacheront plus alors à améliorer par l’élevage les espèces canines, chevalines ou félines ; ils chercheront à améliorer la race humaine » (404). Pour cela, l’État « doit utiliser les ressources de la médecine la plus moderne pour éclairer sa religion ; il doit déclarer que tout individu notoirement malade ou atteint de tares héréditaires, donc transmissibles à ses rejetons, n’a pas le droit de se reproduire et il doit lui en enlever matériellement la faculté » (402).
Ainsi épuré, le peuple allemand recevra du nouvelÉtat une instruction conforme à ses besoins et à sa mission. Il s’agira de former « par un élevage approprié, des corps foncièrement sains. La culture des facultés intellectuelles ne viendra qu’en seconde ligne » (406). Le but est de redonner aux Allemands confiance en eux : « Tout le système d’éducation et de culture doit viser à leur donner la conviction qu’ils sont absolument supérieurs aux autres peuples. La force et l’adresse corporelle doivent leur rendre la foi en l’invincibilité du peuple auquel ils appartiennent » (410). De la même façon, l’enseignement de l’histoire sera subordonné aux nécessités de la renaissance nationale : « Car on n’apprend pas l’histoire pour savoir ce que fut le passé ; on l’apprend pour qu’elle vous enseigne la conduite que l’on devra tenir dans l’avenir pour assurer l’existence de son propre peuple […] Au reste, la tâche de l’État raciste est de veiller à ce que soit écrite enfin une histoire universelle dans laquelle la question de race sera mise au premier rang » (420).
Le rassemblement du peuple en une communauté nationale et l’inculcation de la doctrine de salut nazie doivent préparer la nécessaire expansion, qui se fera « par les coups victorieux qu ’assène le glaive. Forger ce glaive, telle est la tâche de la politique intérieure du gouvernement ; permettre au forgeron de travailler en toute sécurité et de recruter des compagnons d’armes, telle est celle de la politique étrangère » (607). Ces compagnons devraient être l’Italie et l’Angleterre ; les ennemis à abattre, la France et l’Union soviétique. « L’ennemi mortel, l’ennemi impitoyable du peuple est et reste la France » (616). Aussi la nouvelle Allemagne devra-t-elle rassembler ses énergies « pour une explication définitive » avec elle, ce qui lui permettra, libre surses arrières, de conquérir et de coloniser l’Est de l’Europe.
Car « seul un espace suffisant sur cette terre assure à un peuple la liberté de l’existence ». « Nous comptons aujourd’hui quatre-vingts millions d’Allemands en Europe. On ne pourra considérer notre politique étrangère comme bien conduite que si, en moins de cent ans, deux cent cinquante millions d’Allemands peuvent vivre sur ce continent » (673). On aura compris que « le peuple allemand ne saurait envisager son avenir qu’en tant que puissance mondiale » (641). Et l’on ne saurait mieux résumer les valeurs fondamentales de Hitler que par cette dernière citation : « Le monde n’appartient qu’aux forts qui pratiquent des solutions totales, il n’appartient pas aux faibles,
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