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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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de la Jeunesse du Reich ; mais le plus important fut celui de chargé du plan de quatre ans, attribué à Göring en 1936 pour organiser l’économie de guerre.
    Les bénéficiaires de ces pouvoirs spéciaux allaient se doter de leurs propres appareils administratifs et chercher aussitôt à les agrandir. Les ministères existants avaient déjà fait les frais de l’apparition de ces concurrents, puisqu’il leur avait fallu concéder certaines des compétences qu’ils possédaient jusque-là. Mais l’appétit des nouveaux venus n’en fut que davantage aiguisé. Résultat : les rivalités et les conflits se multiplièrent de façon incroyable et la coordination de l’action étatique en fut rendue encore plus difficile.
    Après le début de la guerre, de nouveaux centres de pouvoir entrèrent en lice, et pour la première fois l’unité territoriale de l’administration étatique allait être brisée. Les territoires annexés au Reich, telles la Pologne occidentale et l’Alsace-Lorraine, furent confiés par Hitler à des Gauleiter qui avaient pour mission de nazifier la population allemande et de germaniser le sol par l’expulsion des non-Allemands. Décidés à faire de leur morceau de Reich de véritables satrapies et anxieux de remplirleur mandat, ces Gauleiter refusèrent que les départements de leur administration reçoivent leurs ordres directement des ministères correspondants à Berlin ; eux seuls devaient décider de ce qui serait appliqué sur leur territoire.
    Certains, comme le responsable du Warthegau (partie occidentale de la Pologne annexée), introduisirent même des mesures qui dérogeaient au droit appliqué dans le reste du pays. Ainsi un droit pénal particulier fut-il promulgué, qui prévoyait des peines plus lourdes pour les non-Allemands (Polonais et Juifs), et une législation spéciale mise en vigueur, qui réduisait les droits des Églises. La politique suivie dans les nouveaux territoires annonçait celle qui, après la victoire, devait être appliquée dans le Reich tout entier.
    Fissurée, particularisée, l’administration se trouvait, de surcroît, en butte aux attaques du parti nazi qui, depuis la conquête du pouvoir, connaissait lui-même une forte croissance bureaucratique et s’employait à contrôler et à supplanter un État qu’il tenait pour un bastion du conservatisme. Formellement, ses compétences étaient assez limitées. Rudolf Hess, le suppléant de Hitler à la tête du parti, était devenu ministre sans portefeuille et avait le droit de participer à l’élaboration de la législation ainsi qu’à la nomination des hauts fonctionnaires.
    Les rapports entre le parti et l’État ne se bornaient évidemment pas à cela. Par ses prétentions à organiser et à diriger la nation, le premier se sentait appelé à intervenir de façon incessante dans toutes les actions du second, le plaçant dans une attitude défensive inconfortable. Surtout, le parti s’employait à lui arracher des compétences dont il avait jusque-là le monopole, le cas le plus frappant étant la création des Waffen-SS qui représentaient, à côté de la Wehrmacht, le noyau de la future armée nazie.
    Mais faut-il parler du parti nazi comme d’un bloc ? Il s’agissait bien plutôt, comme par le passé, de l’assemblage précaire de plusieurs organisations dont les tendances à l’autonomie reçurent une nouvelle impulsion après 1933. Hess se trouvait formellement à la tête d’un appareil aux dimensions imposantes : plus de 25 000 employés en 1935, dont 1 600 à la seule direction centrale à Munich 29 . Encore fallait-il transformer cette autorité nominale en pouvoir effectif. Or il trouvait en face de lui des hommes qui possédaient de solides bases de pouvoir et ne reconnaissaient que l’autorité de Hitler.
    Hess eut ainsi fort à faire pour trouver ne fût-ce qu’un modus vivendi avec Robert Ley, responsable national de l’organisation du parti et chef du Front du travail qui embrassait la majorité de la population active (23 millions de personnes en 1938) à travers un gigantesque appareil (40 000 fonctionnaires) 30 .
    Plus difficile encore était le maniement des dirigeants nazis qui avaient trouvé place dans le gouvernement et cumulaient les responsabilités, dans l’État et dans le parti. Ainsi Goebbels, à la fois responsable national de la propagande du parti, Gauleiter de Berlin et ministre de la Propagande ; ou Darré, responsable national du

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