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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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voyait dans l’État une force froide et mécanique faisant obstacle à l’épanouissement d’un authentique sentiment de communauté nationale. S’il est aisé de montrer que sur bien des plans, notamment en politique extérieure, Hitler reprenait, en les exacerbant, des visées déjà présentes dans les cercles dirigeants de l’Allemagne impériale, son attitude envers l’État représentait, elle, une rupture intégrale avec la tradition prusso-allemande.
    De tout cela, on se gardera de conclure que le nazisme se réduit à l’hitlérisme et la marche du régime à l’incarnation pure et simple d’une idéologie. Peu de choses auraient été possibles sans la contribution, aussi minime soit-elle, d’individus même aveuglés sur ce qu’ils faisaient et laissaient faire ; sans parler de l’encouragement donné dans les années 1930 par la politique de faiblesse de la France et de la Grande-Bretagne. Il n’en demeure pas moins que Hitler fut le responsable des grandes orientations et des grandes décisions qui donnèrent au III e  Reich sa figure historique.
    Notes
    27 . Cf. E. R. Hubert, Verfassungsrecht des Grossdeutschen Reiches Hamburg , 1939, p. 230.
    28 . Cf. M. Steinert, Hitler’s War and the Germans. Public Mood and Attitude during the Second Word War, Athens, Ohio University Press, 1977 ; I. Kershaw, The « Hitler Myth ». Image and Reality in the Third Reich , Oxford University Press, 1987.
    29 . Cf. H. U. Thamer, Verführung und Gewalt. Deutschland 1933-1945 , Berlin, Siedler, 1986, p. 357.
    30 . Ibid. , p. 349.
    31 . Dans l’espoir de conclure une paix avec l’Angleterre et de concentrer la lutte contre le communisme, Rudolf Hess s’envole pour l’Écosse en juin 1941. Arrêté par les Anglais, il est détenu comme prisonnier de guerre puis condamné à la détention perpétuelle au procès de Nuremberg en 1946. On a évoqué à son sujet des troubles mentaux qui pourraient expliquer cette aventure.

La SS, pilier du régime ?
    Il suffit aujourd’hui encore de prononcer les noms de Himmler et de Heydrich pour évoquer le nazisme dans toute son horreur. Or, ce n’est pas un hasard si ces deux officiers du III e  Reich appartenaient à la SS, un des piliers du régime hitlérien au point qu’on a pu dire qu’elle constituait un « État dans l’État ». Car la SS incarnait parfaitement la conception nazie du parti idéologique, en même temps que la stratégie révolutionnaire du Führer dont elle était l’instrument par excellence. Liée dès l’origine à la personne de Adolf Hitler, elle réalisa une fusion extrême des tâches étatiques et partisanes, jusqu’à dépouiller l’appareil traditionnel de l’État de la plupart de ses prérogatives.
    Les origines de la SS remontent à 1923, lorsque Adolf Hitler, alors chef d’un parti d’extrême droite qui n’a guère de signification qu’en Bavière, fonde une garde prétorienne pour assurer sa sécurité personnelle. Cette garde reçoit, en 1925, son nom définitif : Schutzstaffel – SS (échelon de protection). Mais, dès les débuts, ses membres se distinguent par un uniforme : une casquette de ski noire ornée d’une épingle en argent avec une tête de mort, une cravate noire portée sur une chemise brune, et un anorak, remplacé plus tard par unejaquette noire. Les SS sont soigneusement sélectionnés sur des critères physiques et psychologiques. Bientôt, ces groupes d’élites d’environ dix hommes chacun apparaissent dans toutes les villes allemandes, en marge de l’organisation du parti.
    En juillet 1926, lors de la journée du parti à Weimar, Hitler confie à la SS le soin de conserver le célèbre « drapeau du sang », celui qui a précédé le 9 novembre 1923, la marche des nazis sur la Feldherrnhalle de Munich – monument aux morts érigé en 1841-1844 selon le modèle de la Loggia dei Lanzi à Florence –, après une tentative de force, le « putsch de la Brasserie ». L’honneur qui lui est ainsi fait n’empêche pas que la SS (Sturmabteilung : troupe d’assaut), fondée en 1921 par un capitaine de la Reichswehr (armée impériale), Ernst Röhm, afin de combattre les adversaires du parti nazi dans la rue ou lors des bagarres déclenchées dans les réunions politiques. Essentiellement composée, à l’origine, d’anciens soldats et de membres des corps francs – ces unités de volontaires créées après 1919 et qui luttaient contre le subversion communiste

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