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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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« À condition qu’onait recours à une émigration forcée de 2 millions d’habitants en Tchécoslovaquie et de 1 million en Autriche. »
    L’occasion de régler le cas de l’Autriche se présenta bientôt. En 1934, le parti nazi autrichien avait tenté de s’emparer du pouvoir par un putsch au cours duquel le chancelier Dollfuss avait été assassiné. Mussolini avait alors fait monter ses troupes au Brenner pour signifier qu’il s’opposerait à une annexion. Après avoir rongé son frein, Hitler constatait que l’Italie virait dans sa direction et que la puissance montante de l’Allemagne, sans compter la pression de ses fidèles en Autriche même, lui redonnait l’initiative. Le 12 février 1938, il soumit le chancelier Schuschnigg, qui s’était résigné à se rendre auprès de lui, à un torrent de menaces et d’ultimatums – de hauts responsables militaires allemands faisaient tapisserie pour souligner le sérieux de la situation, et l’entrevue fut aussitôt suivie de manœuvres militaires le long de la frontière autrichienne.
    Hitler ayant exigé notamment la nomination d’un de ses fidèles, Seyss-Inquart, à la tête des organes de sécurité autrichiens, Schuschnigg s’exécuta. Mais, craignant l’engrenage, il pensa trouver un cran d’arrêt en organisant par surprise un plébiscite sur l’indépendance de l’Autriche. Hitler ne lui laissa pas le temps de le battre avec ses propres armes et exigea sa démission, qui fut obtenue le 11 mars au soir. Le lendemain, il envoyait ses troupes en Autriche où elles furent accueillies joyeusement. Le 10 avril, consultés par plébiscite, Allemands et Autrichiens confondus approuvaient à 99 % des voix la réunion de leurs deux pays.
    En Tchécoslovaquie, ou plus exactement dans la région des Sudètes, Hitler disposait également de fidèles, groupés dans le parti nazi de Konrad Henlein. Encouragépar le succès de l’Anschluss, il leur donna pour instruction de durcir les demandes d’autonomie adressées à Prague. Parallèlement, il les soutenait publiquement, doublant ses paroles, une fois de plus, de manœuvres militaires voyantes. L’Angleterre, soucieuse de prévenir une agression allemande contre la Tchécoslovaquie qui pourrait jeter la France à la défense de son allié et l’entraînerait elle-même dans une guerre qui n’engageait pas ses intérêts vitaux, intervint alors pour arranger une cession à l’amiable de la région des Sudètes. Une solution qu’allait entériner, après les rebondissements que l’on connaît, et Mussolini aidant, la fameuse conférence de Munich.
    Hitler avait gagné son pari. À la fin d’une année de tensions extrêmes, il avait agrégé à l’Allemagne, sans tirer un coup de feu, l’Autriche, avec ses 7 millions d’habitants, et la région des Sudètes, peuplée de 2,8 millions d’Allemands et de 800 000 Tchèques. Il disposait à présent, pour le réarmement, d’un supplément notable, et à certains égards considérable, de main-d’œuvre qualifiée, de capacités productives, de réserves de matières premières, d’or et de devises. Enfin, il avait détruit le potentiel militaire de la Tchécoslovaquie, infligé un coup sévère à la crédibilité de l’alliance française, élargi la méfiance de Staline envers les deux puissances occidentales.
    Mais il n’était pas satisfait pour autant. Il avait voulu détruire la Tchécoslovaquie, et il devait se contenter de lui arracher une partie de son territoire. Il avait voulu imposer sa loi à un petit pays, et il lui avait fallu en passer par une conférence internationale où il n’avait d’autre choix que d’accepter que les nouvelles frontières de l’État tchécoslovaque soient garanties par lespuissances signataires de l’accord de Munich. Une promesse qu’il jeta à la poubelle quelques mois plus tard, en mars 1939, lorsqu’il dépeça, sans rencontrer la moindre opposition, ce qui restait de la Tchécoslovaquie, avant de lancer contre la Pologne, en septembre, l’opération qui allait déclencher la Seconde Guerre mondiale.
    Le culte de la force qui transparaît chez Hitler dans ses réactions à la conférence de Munich et, plus généralement, dans toute sa politique au cours de cette année 1938, se marquait plus nettement encore dans la brutalité croissante de son régime. En Autriche comme dans la région des Sudètes, la Gestapo se déchaîna, aussitôt l’annexion réalisée, contre

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