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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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expansion territoriale en rejetant toute autre solution, que ce fût l’autarcie à l’intérieur des frontières existantes ou le renforcement du pays par une large participation au commerce international.
    « Il n’y a que la violence qui puisse apporter une solution au problème allemand, avait-il souligné, et la violence ne va pas sans risque. » L’expansion ne pouvait pas attendre indéfiniment, elle devait être réalisée au plus tard en 1943-1945, sauf à perdre la marge de supériorité que l’Allemagne était en train d’acquérir sur ses adversaires du fait de la précocité de son réarmement. Hitler envisageait cependant de passer à l’action dans un avenir plus rapproché, et il évoqua les deux hypothèses qui en donneraient la possibilité. La première était une crise intérieure en France qui entraverait sa capacité d’action à l’extérieur. La seconde, l’éclatement d’un conflit en Méditerranée entre la France et l’Italie, en raison de l’intervention de cette dernière dans la guerre civile espagnole. Dans les deux cas, la paralysie de l’armée française, que Hitler tenait à l’évidence pour le seul obstacle militaire à ses projets, devait être mise à profit pour s’emparer de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie.
    Cela ne pouvait pas aller sans risque, Hitler l’avait souligné, mais ce risque lui paraissait limité. Une opération contre les deux pays voisins, si elle était lancée par surprise et surtout si elle était menée rondement, ne devrait pas provoquer d’intervention armée de la part de la France, de l’URSS ou de la Pologne. La première, de surcroît, serait dissuadée de riposter par l’absence de soutien probable de la part de l’Angleterre. Hitler estimait, en effet, que « l’Angleterre, selon toute vraisemblance, et probablement aussi la France, ont déjà secrètement rayé de leurs livres la Tchécoslovaquie, et qu’elles se sont faites à l’idée que cette question serait réglée un jour ou l’autre par l’Allemagne ».
    Le procès-verbal de la réunion ne transmet que d’une manière succincte les réactions des autres participants. Les réticences de la majorité d’entre eux, Göring faisant exception, n’en ressortent pas moins nettement. La probabilité que se réalise sous peu l’un des scénarios évoqués par Hitler leur paraissait faible. Et surtout, ils s’effrayaient des risques qu’il était disposé à prendre, en premier lieu celui d’un conflit avec la France etl’Angleterre, alors que l’armée allemande était pauvrement équipée, faiblement encadrée, mal entraînée. La différence de démarche entre Hitler et ses conseillers était ici patente. Le Führer escomptait-il sérieusement un conflit proche entre la France et l’Italie ? En tout cas, il était convaincu que les Français et les Anglais ne lui feraient pas la guerre pour l’Autriche et la Tchécoslovaquie, et, fort de cette idée, qui devait se révéler juste, il était prêt à saisir la première occasion qui se présenterait. Mais avant cela, et c’est la conclusion qu’il n’a pu manquer de tirer de cette réunion, il lui fallait écarter les réticents, éliminer ces conservateurs qu’il traînait comme un boulet depuis les débuts de son régime.
    Hitler était arrivé à la chancellerie en 1933 à la tête d’un gouvernement de coalition où les nazis étaient en minorité face à des conservateurs bien décidés à les utiliser pour liquider la république de Weimar au profit d’un régime autoritaire traditionnel. Les choses se passèrent autrement grâce à l’habileté de Hitler et à la puissance de son mouvement, devenu la seule force politique du pays une fois les partis de gauche anéantis et après que les partis de droite s’étaient sabordés. Ce fut alors un jeu pour lui d’écarter du gouvernement les principaux chefs de file conservateurs, à commencer par von Papen et Hugenberg 33 .
    L’alliance avec les élites traditionnelles du pays n’en demeurait pas moins indispensable et, pendant les années suivantes, Hitler prit soin de les ménager, notamment en leur laissant une place importante au sein dugouvernement et de la haute administration. En 1934, lors de la sanglante Nuit des longs couteaux, il leur sacrifia Röhm et les dirigeants de la SA qui réclamaient d’avoir la haute main sur l’armée renaissante. Mais il leur adressa en même temps un signal sans équivoque en faisant assassiner,

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