Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
Vom Netzwerk:
inouïe. Profitant d’une réunion des chefs SA à Wiesseeoù Röhm séjourne, il ordonne, le 30 juin 1934, leur arrestation. La plupart sont abattus par les SS le jour même sur place ou à Munich – et Röhm est du nombre –, pendant qu’à Berlin Göring et Himmler dirigent la répression. Au total, on compte 150 à 200 exécutions.
    Pour faire bonne mesure, Hitler en profite pour frapper ou épouvanter tous les autres opposants : Schleicher, son adjoint Bredow, Gregor Strasser sont assassinés chez eux. L’opposition conservatrice est également touchée : le chef de l’Action catholique, Klausener, est abattu, ainsi que les deux plus proches collaborateurs de Papen, son secrétaire Bose et le journaliste Jung, rédacteur du discours de Marburg, pendant que Papen lui-même est gardé à vue dans sa maison.
    Ce massacre du 30 juin, baptisé « Nuit des longs couteaux » (en raison du titre d’une chanson des SA, Nous aiguiserons nos longs couteaux ), provoque dans toute l’Europe un sentiment d’horreur. Mais celui-ci n’est partagé ni par les conservateurs allemands ni par les dirigeants de l’armée. Ces derniers ne veulent retenir de l’événement que l’élimination de la SA, qui les satisfait et les soulage. Le 2 juillet, Hindenburg félicite Hitler et Göring de leur esprit de décision, et Blomberg, ministre de la Reichswehr, exprime son approbation dans un ordre du jour à l’armée.
    Le 1 er  août, veille de la mort de Hindenburg, le cabinet décide que les fonctions de président et de chancelier du Reich seront désormais confondues. Et Hitler devient chef des forces armées. Ce coup d’État « constitutionnel » est ratifié par les membres conservateurs du cabinet, par l’armée et par les électeurs dont 90 % votent « oui » au plébiscite du 19 août 1934 par lequel Hitler fait approuver sa dictature.
    En un an et demi, Hitler, qui pouvait encore passer, en janvier 1933, pour l’otage des conservateurs puisqu’ils ont permis son accession au pouvoir, a réussi à installer en Allemagne un régime absolu de dictature personnelle et un système totalitaire d’encadrement de la population d’une redoutable efficacité.
    Le processus d’établissement du régime nazi mérite d’être remarqué. Il s’appuie en permanence sur des bases légales (pouvoir constitutionnel, plébiscites, accord du président). Hitler ne perd jamais de vue la nécessité de se concilier les groupes dirigeants et les institutions établies, mais la violence est toujours présente dans son action, qu’il s’agisse de pression morale, de contrainte physique ou de mise en condition par la propagande. Enfin, l’expérience de la période janvier 1933-août 1934 montre que violence et subversion ne sont pas seulement, pour les nazis, des instruments de conquête du pouvoir mais des moyens permanents de gouvernement.
    À l’ombre sanglante de la « Nuit des longs couteaux » de cet été 1934, la dictature nazie règne en Allemagne, et l’Europe commence à apprendre à vivre sous la menace de ce régime de cauchemar qui s’est établi en son centre.

Les SA : ses hommes de main
    L’État SS ? C’est lui qui a retenu surtout l’attention des historiens de l’hitlérisme. Le corps des SS (Schutzstafel – Service de protection) n’a-t-il pas été depuis la prise de pouvoir de Hitler l’exécuteur fidèle des ordres du Führer ? C’est lui qui a reçu la direction de la police, la surveillance des camps de travail et d’extermination, qui a procédé pendant la guerre au génocide des populations conquises. Corps privilégié, il se distinguait par son recrutement dans les milieux de la bourgeoisie de culture et de fortune, voire même dans l’aristocratie, par les qualités physiques requises, par son costume noir et l’emblème de la tête de mort. Les SS signifiaient au sein du régime national-socialiste l’efficacité de la technocratie, par opposition aux SA, issues de couches sociales plus modestes et mal assurées économiquement, conservant du passé une vision nostalgique. D’ailleurs la société allemande vivait, à l’époque du nazisme, sur une cascade de mépris : l’adhérent au Parti méprisait l’Allemand moyen, le SA méprisait l’adhérent, le SS méprisait le SA.
    Et cependant c’étaient les SA qui avaient permis à Hitler de se hisser au pouvoir. Certes, les raisons de conflit entre eux et lui n’avaient pas manqué.Lorsqu’Hitler

Weitere Kostenlose Bücher