Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
serez bien avisée de rester autant que possible dans votre cabine pendant le voyage, Mrs. J. Les
    293
    marins ne sont pas des gens faciles et le temps risque de l'être encore moins. ª
    Lizzie se cabra. ´Je n'ai pas l'intention de passer les sept semaines à
    venir enfermée dans cette petite pièce, répliqua-t-elle. Montrez-nous le chemin, Mr. Bone.
    - ¿ vos ordres, Mrs. J. ª
    Ils sortirent de la cabine et traversèrent le pont jusqu'à une écoutille ouverte. Le second descendit une échelle avec une agilité de singe. Jay passa après lui et Lizzie suivit. Ils gagnèrent le pont intermédiaire. La lumière du jour filtrait par l'écoutille ouverte, quelque peu renforcée par une unique lanterne pendue à un crochet.
    Les chevaux favoris de Jay, les deux grisons et Blizzard, le cadeau d'anniversaire, étaient installés dans des stalles étroites. Chacun avait une ventrière passée sous le ventre, attachée à une poutre au plafond de façon qu'ils ne puissent pas tomber en cas de tempête. Il y avait du foin dans leur mangeoire et le sol des stalles était sablé. C'étaient des bêtes de prix, qu'il serait difficile de remplacer en Amérique. Les chevaux étaient nerveux et Jay les caressa un moment, en leur parlant d'une voix apaisante.
    Lizzie s'impatienta bientôt et se mit à déambuler sur le pont jusqu'à un endroit o˘ une lourde porte était ouverte. ´Je ne m'aventurerais pas par là, si j'étais vous, Mrs. J., dit Silas Bone. Vous risqueriez de voir des spectacles qui vous affligeraient. ª
    Sans se soucier de ses recommandations, elle continua son chemin.
    ´ Devant, c'est la cale des forçats, expliqua-t-il. «a n'est pas un endroit pour une dame. ª
    II avait prononcé les mots magiques qui renforçaient sa détermination. Elle se retourna et le regarda fixement. ´Mr. Bone, ce navire appartient à mon beau-père, et j'irai o˘ bon me semble. Est-ce clair?
    - ¿ vos ordres, Mrs. J.
    - Et vous pouvez m'appeler Mrs. Jamisson.
    294
    - A vos ordres, Mrs. Jamisson.ª Elle tenait à voir la cale des forçats parce que McAsh pouvait s'y trouver: c'était le premier navire de déportés à quitter Londres depuis son procès. Elle avança de deux pas, baissa la tête sous une poutre, poussa une porte et se trouva dans la cale principale.
    Il faisait chaud et elle sentit monter autour d'elle une oppressante puanteur d'humanité entassée. Elle scruta la pénombre. Tout d'abord, elle ne vit personne, même si elle entendait le murmure de nombreuses voix. Elle était dans un grand espace empli de ce qui ressemblait à des étagères de rangement pour des barils. quelque chose bougea sur le rayonnage auprès d'elle avec un bruit métallique comme une chaîne : elle sursauta. Elle constata alors à sa grande horreur que ce qui avait bougé était un pied humain pris dans un bracelet de fer. Ses yeux s'habituèrent à l'obscurité : elle distingua un couple allongé épaule contre épaule, puis un autre : et elle comprit qu'il y en avait des douzaines, entassés sur ces étagères comme des harengs à l'étal d'un poissonnier.
    Assurément, se dit-elle, ce n'était qu'un arrangement provisoire : on allait au moins leur donner des couchettes convenables pour le voyage. Puis elle comprit quelle idée stupide c'était là. O˘ pourraient se trouver ces couchettes? C'était ici la cale principale, occupant presque tout l'espace sous le pont. Il n'y avait aucun autre endroit o˘ pourraient aller ces malheureux. Ils allaient passer au moins sept semaines allongés là dans cette cale obscure et sans air.
    ´ Lizzie Jamisson ! ª fit une voix.
    Elle sursauta. Elle reconnut aussitôt l'accent écossais : c'était Mack.
    Elle s'attendait un peu à le voir ici mais elle n'avait pas envisagé que les conditions de transport seraient aussi abominables. Elle écarquilla les yeux dans le noir : ´ Mack... o˘ êtes-vous ?
    - Ici. ª
    Elle fit quelques pas le long de l'étroit passage entre les étagères. Un bras se tendit vers elle, d'un
    295
    gris fantomatique dans la pénombre. Elle pressa la main calleuse de Mack.
    Ć'est horrible, dit-elle. qu'est-ce que je peux faire ?
    - Rien, maintenantª, dit-il.
    Elle aperçut Cora allongée auprès de lui et la petite Peg, auprès d'elle.
    Du moins étaient-ils tous ensemble. quelque chose dans l'expression de Cora amena Liz-zie à l‚cher la main de Mack. ´Je peux essayer de m'assurer qu'on vous donnera assez à boire et à manger, dit-elle.
    - Ce serait bien aimable.

Weitere Kostenlose Bücher