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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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égard. Il s'appelait Ezekiel Bell. Il était défiguré - il avait perdu une oreille, il était complètement chauve et il avait un énorme goitre qui lui gonflait le cou - et par ironie on le surnommait le Beau Bell. Il leur expliqua qu'ils étaient au large du cap Henry, près de la ville de Hampton, en Virginie.
    Le lendemain, le navire resta à l'ancre. Mack se demandait avec exaspération ce qui prolongeait leur traversée. quelqu'un avait d˚ se rendre à terre pour chercher du ravitaillement, car cette nuit-là leur arrivèrent de la cambuse des relents succulents de viande fraîche qui rôtissait. C'était une torture pour les prisonniers et cela donna à Mack des crampes d'estomac.
    ´Mack, demanda Peg, qu'est-ce qu'il va se passer quand on arrivera en Virginie ?
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    - On nous vendra et il faudra travailler pour celi qui nous achètera, répondit-il.
    - Est-ce qu'on sera vendus ensemble ? ª
    Les chances étaient minces, il le savait, mais il n'e dit rien. ´ «a se pourrait, dit-il. Espérons que tout il pour le mieux. ª
    II y eut un silence pendant que Peg digérait cet! information. quand elle reprit la parole, elle avait u ton effrayé. ´qui va nous acheter?
    - Des fermiers, des planteurs, des maîtresses d maison... tous ceux qui ont besoin de travailleurs < qui ne veulent pas les payer cher.
    - quelqu'un pourrait nous vouloir tous les trois. qui voudrait d'un mineur et de deux voleuses
    Mack reprit : ´ Peut-être que nous pourrions êtr achetés par des gens qui vivent tout près les uns de autres.
    - quel travail est-ce qu'on fera ?
    - Tout ce qu'on nous dira, je suppose : travailler 1 terre, nettoyer, b
    ‚tir...
    - Nous serons comme des esclaves.
    - Mais seulement pour sept ans.
    - Sept ans, dit-elle, consternée. Je serai grande ce moment-là !
    - Et moi, j'aurai près de trente ansª, dit Mack. « lui semblait au bord de la vieillesse.
    Ést-ce qu'on nous battra ? ª
    Mack savait que la réponse était oui. Mais il menti ´Pas si nous travaillons dur et si nous savons nou taire.
    - qui empoche l'argent quand on nous achète ?
    - Sir George Jamisson. ª La fièvre l'avait fatigué c il ajouta d'un ton impatient: ´Je suis certain que t m'as déjà posé la moitié de ces fichues questions.
    Peg se détourna, vexée. Cora dit: ´Mack, elle es inquiète : c'est pour ça qu'elle n'arrête pas de deman der toujours la même chose. ª
    Moi aussi, songea Mack, accablé, je suis inquiet.
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    ´Je ne veux pas arriver en Virginie, dit-elle. Je veux que le voyage continue indéfiniment. ª
    Cora eut un rire amer. ´ «a te plaît, cette vie-là ? - C'est comme si j'avais une mère et un pèreª, dit
    Peg.
    Cora passa un bras autour des épaules de l'enfant et la serra contre elle.
    Ils levèrent l'ancre le lendemain matin : Mack sentit le navire rouler sous un fort vent favorable. Le soir, il apprit qu'ils étaient presque à
    l'embouchure du Rappahannock. Là-dessus, des vents contraires les contraignirent à rester à l'ancre encore deux jours avant de pouvoir remonter le fleuve.
    La fièvre de Mack était tombée et il était assez fort pour monter sur le pont à la faveur d'une des périodes d'exercices qu'on leur accordait de temps en temps. Le navire remontait le fleuve et il eut son premier aperçu de l'Amérique.
    Des bois épais et des champs cultivés bordaient les deux rives. «a et là, une jetée, un espace dégagé sur la berge et une pelouse qui montait jusqu'à
    une superbe maison. Aux abords des jetées, il apercevait parfois des grandes barriques qu'on utilisait pour le transport du tabac : il les avait vu décharger dans le port de Londres. La plupart des gens dans les champs étaient noirs, observa-t-il. Les chevaux et les chiens avaient le même air que partout ailleurs, mais les oiseaux qui venaient se percher sur le bastingage du navire étaient très différents. Il y avait une foule d'autres bateaux sur le fleuve : quelques navires de commerce comme le Rosebud et de nombreuses embarcations plus petites.
    Ce bref survol fut tout ce qu'il vit pendant les quatre jours suivants, mais il en garda l'image dans son esprit comme un souvenir précieux quand il était allongé dans la cale : le soleil, les gens se promenant à l'air libre, les bois, les pelouses et les maisons. L'envie qu'il éprouvait de débarquer du Rosebud
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    pour se promener en plein air était si lancinant qu'elle en était presque douloureuse.
    quand enfin ils jetèrent l'ancre, il apprit qu'il étaient à

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