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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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s'adressaient maintenant ailleurs. Même si la grève des dockers avait été brisée, personne à aucun prix ne voulait travailler pour Lennox. Il avait tenté de forcer une femme du nom de Dolly Macaroni à voler pour lui, mais elle l'avait dénoncé comme receleur et il avait bel et bien été reconnu coupable. Les Jamis-son étaient intervenus pour le sauver de la potence, mais ils n'avaient pas pu l'empêcher d'être déporté.
    Les portes de bois de la prison s'ouvrirent toutes grandes. Un peloton de huit gardes les attendait dehors pour les escorter. Un geôlier poussa brutalement le couple qui était en tête de la file et, lentement, les prisonniers avancèrent dans la rue o˘ régnait une grande animation.
    Ńous ne sommes pas loin de Fleet Street, dit Mack. Peut-être que Caspar est au courant.
    - qu'est-ce que ça change ? fit Cora.
    - Il peut acheter le capitaine du navire pour nous faire bénéficier d'un traitement de faveur. ª
    En questionnant prisonniers, gardes et visiteurs à Newgate, Mack avait appris certaines choses sur la traversée de l'Atlantique. Le seul fait indubitable qu'il avait découvert, c'était que le voyage faisait de nombreuses victimes. qu'il s'agisse d'esclaves, de forçats ou de serviteurs, les conditions de vie dans les cales étaient mortellement malsaines. Les armateurs n'avaient pour mobile que l'argent: ils entassaient dans leurs cales le plus de monde possible. Les capi-289
    taines étaient des mercenaires aussi : un prisonnier qui avait de quoi payer pouvait voyager en cabine.
    Le cortège des prisonniers traversant la ville enchaînés suscitait une certaine curiosité, parfois accompagnée d'insultes et de jet de légumes pourris. Mack demanda à une femme à l'air avenant de porter un message à
    Caspar Gordonson, mais elle refusa. Il essaya encore, à deux reprises : même résultat.
    Les fers ralentissaient leur marche et il leur fallut plus d'une heure pour se traîner jusqu'aux quais. Le fleuve grouillait de navires, de péniches, de bacs et de radeaux. C'était un tiède matin de printemps. Le soleil étincelait sur les eaux boueuses de la Tamise. Un canot les attendait pour les amener jusqu'à leur navire, ancré au milieu du fleuve. Mack en déchiffra le nom : le Rosebud.
    Ć'est un bateau Jamisson? demanda Cora. - Je crois qu'ils assurent presque tout le transport des forçats. ª
    En s'éloignant de la berge boueuse en canot, Mack se rendit compte qu'il quittait peut-être à jamais le sol britannique. Il éprouvait des sentiments mêlés: il avait peur bien s˚r mais il était également attiré par la perspective de découvrir un pays nouveau et une vie nouvelle.
    Le navire avait environ quarante pieds de long sur une quinzaine de large.
    Peg observa: Śeigneur, j'ai cambriolé des salons qui étaient plus grands que ça. ª Sur le pont, ils découvrirent un poulailler, une petite porcherie et une chèvre attachée à un m‚t. De l'autre côté du navire, on hissait d'un canot un magnifique cheval blanc. Un chat décharné montra ses crocs à Mack.
    Il eut une impression confuse de cordages enroulés, de voiles ferlées, d'une odeur de vernis et d'un balancement constant sous ses pieds. Puis on les poussa par un panneau d'écoutille vers une échelle.

    Il semblait y avoir trois ponts inférieurs. Sur le premier, quatre matelots prenaient leur repas de midi,
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    assis en tailleur sur le plancher, entourés de sacs et de coffres qui contenaient sans doute les provisions pour le voyage. Sur le troisième, tout en bas, au pied de l'échelle, deux hommes entassaient des barils, enfonçant entre eux des coins de bois pour les empêcher de bouger pendant la traversée. Au niveau du pont intermédiaire, qui était réservé aux forçats, un matelot tira brutalement Mack et Barney et les poussa par une porte.
    Il flottait là une odeur de goudron et de vinaigre. Mack inspecta les lieux dans la pénombre. Le plafond était à un pouce ou deux au-dessus de sa tête : un homme de haute taille serait obligé de se baisser. On y avait percé deux ouvertures grillagées qui laissaient passer un peu de lumière et d'air : non pas de l'extérieur mais du pont d'au-dessus, fermé, et qui lui-même était éclairé par des écoutilles ouvertes. Le long des deux flancs de la cale s'alignaient des étagères en bois de six pieds de large, l'une à la hauteur de la taille, l'autre à quelques pouces du plancher.
    Mack se rendit compte avec horreur que c'était là que les

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