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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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rire. ´ Fichtre non. La plupart se font prendre, mais la plupart sont stupides. C'est surtout comme ça qu'ils se font pincer.
    - Alors, si on n'est pas stupide... ? ª
    II haussa les épaules. ´ «a n'est pas facile. Dès que tu t'enfuis, le maître fait passer une annonce dans le journal, avec ton signalement et la description des vêtements que tu portais. ª
    Cela co˚tait si cher de s'habiller que les fuyards avaient du mal à se changer. ´ Mais on peut éviter de se montrer.
    - Il faut quand même manger. «a veut dire que tu dois trouver du travail, si tu restes dans les colonies. Et tout homme susceptible de t'employer a probablement lu dans le journal l'avis de recherche qui te concerne.
    - Ces planteurs ont vraiment tout prévu.
    - «a n'a rien d'étonnant. Toutes les plantations emploient des esclaves, des forçats et des serviteurs sous contrat. S'ils n'avaient pas un système pour rattraper les fugitifs, il y a belle lurette que les planteurs seraient morts de faim. ª
    Mack était songeur. ´ Mais tu disais : si on reste dans les colonies.
    qu'entends-tu par là?
    - ¿ l'ouest d'ici, il y a les montagnes. Et de l'autre 352
    côté des montagnes, le désert. Là-bas, pas de journaux, pas de plantations non plus. Pas de shérifs, pas de juges, pas de bourreaux.
    - C'est grand, ce territoire?
    - Je n'en sais rien. Certains disent qu'il s'étend sur des centaines de milles avant qu'on arrive à la mer, mais je n'ai jamais rencontré personne qui soit allé là-bas. ª
    Mack avait parlé du désert avec bien des gens, mais Pepper était le premier auquel il avait tendance à faire confiance. Les autres racontaient ce qui manifestement n'était que des récits fantaisistes et non pas des faits: Pepper, du moins, avouait qu'il ne savait pas tout. Comme toujours, Mack était passionné. ´Mais s˚rement un homme pourrait disparaître de l'autre côté des montagnes sans qu'on le retrouve jamais !
    - C'est vrai. Il pourrait aussi être scalpé par les Indiens et tué par les lions des montagnes. Ce qui est plus probable, c'est qu'il mourrait de faim.
    - Comment le sais-tu ?
    - J'ai rencontré des pionniers qui revenaient de là-bas. Ils s'échinent pendant quelques années, ils transforment quelques arpents de terre en un carré de boue inutile, et ensuite ils abandonnent.
    - Mais il y en a qui réussissent ?
    - La plupart, je suppose. Sinon il n'existerait pas un pays comme l'Amérique.
    - ¿ l'ouest d'ici, disais-tu, fit Mack d'un ton son-geur. ¿ quelle distance sont les montagnes ?
    - ¿ une centaine de milles, à ce qu'on dit.
    - Si près !
    - C'est plus loin que tu penses. ª
    Un des esclaves du colonel Thumson qui emmenait une charrette en ville les fit monter avec lui. Sur les routes de Virginie, esclaves et forçats s'entraidaient toujours.
    La ville était animée : dimanche, c'était le jour o˘
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    les ouvriers des plantations alentour venaient pour assister à la messe, s'enivrer -ou les deux. Certains des forçats méprisaient les esclaves, mais Mack estimait qu'il n'avait aucune raison de se sentir supérieur. Il s'était donc fait de nombreux amis et connaissances.
    Ils allèrent à la taverne de Whitey Jones. On l'appelait Whitey à cause de la couleur de sa peau, un mélange de noir et de blanc : et puis il vendait de l'alcool aux Noirs même si c'était interdit par la loi. Il s'exprimait tout aussi bien dans le petit nègre parlé par la majorité des esclaves que dans le dialecte vir-ginien de ceux qui étaient nés en Amérique. Son établissement était une salle au plafond bas qui sentait la fumée de bois, pleine de Noirs et de pauvres Blancs qui jouaient aux cartes et buvaient.
    Mack n'avait pas d'argent, mais Pepper Jones avait été payé par Lizzie et il offrit à Mack une pinte de bière.
    Mack but avec ravissement: ça lui arrivait rarement ces temps-ci. Pendant qu'ils étaient attablés, Pepper demanda: ´Dis donc, Whitey, es-tu jamais tombé sur quelqu'un qui ait traversé les montagnes ?
    - Je pense bien, fit Whitey. Il y avait un trappeur une fois ici, et il a dit qu'il n'avait jamais vu autant de gibier que par là-bas. ¿ ce qu'il paraît, ils sont toute une bande à franchir la montagne chaque année et à
    revenir chargés de fourrures.
    - Il t'a expliqué quelle route il prenait?
    - Il me semble qu'il a dit qu'il y avait une passe qu'on appelait le col de Cumberland.
    - Le col de Cumberland, répéta Mack.
    - Dis donc, Mack, reprit Whitey, est-ce que tu ne cherchais

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