Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
prochain, dit-elle. Je veux que vous commenciez les travaux aujourd'hui. ª
    Pour une fois, il sembla pris au dépourvu. ´ Pourquoi? dit-il.
    - Les planteurs de tabac doivent défricher de nouvelles terres chaque hiver. C'est la seule façon de maintenir un rendement élevé. J'ai inspecté
    la propriété et Pond Copse me paraît l'endroit le plus prometteur. Le colonel Thumson est d'accord avec moi.
    - Bill Sowerby n'a jamais fait ça.
    - Bill Sowerby n'a jamais gagné d'argent.
    344
    - qu'est-ce que vous trouvez de mal aux anciens champs ?
    - La culture du tabac épuise le sol.
    - C'est vrai, fit-il. Mais nous mettons beaucoup d'engrais. ª
    Elle plissa le front. Thumson n'avait pas parlé d'engrais. ´Je ne sais pas... ª
    Son hésitation lui fut fatale. ÍI vaut mieux laisser ces affaires-là aux hommes, dit-il.
    - Laissez tomber les homélies, riposta-t-elle. Parlez-moi des engrais.
    - La nuit, nous enfermons le bétail dans les champs de tabac pour le fumier. «a rafraîchit la terre pour la saison suivante.
    - «a ne peut pas être aussi bon que de nouvelles terresª, déclara-t-elle.
    Mais elle n'en était pas s˚re.
    Ć'est tout pareil, insista-t-il. Mais si vous voulez changer, il faudra que vous en parliez à Mr. Jamisson. ª
    Elle était furieuse de voir Lennox l'emporter, même provisoirement, mais elle devrait bien attendre le retour de Jay. Agacée, elle dit: ´Vous pouvez aller maintenant. ª

    II eut un petit sourire triomphant et sortit sans ajouter un mot.
    Elle s'obligea à se reposer pour le restant de la journée. Mais, le lendemain matin, elle fit son habituelle tournée de la plantation.
    Dans les hangars, on commençait à décrocher les plants de tabac en train de sécher afin de pouvoir séparer les feuilles des tiges. quelques-uns des ouvriers coupaient du bois pour confectionner des barils. D'autres semaient le blé d'hiver dans le carré du Torrent. Lizzie aperçut Mack là-bas, qui travaillait auprès d'une jeune Noire. Ils traversaient le champ labouré en ligne droite, répartissant les grains qu'ils puisaient dans de gros paniers. Lennox suivait, poussant ceux qui travaillaient plus lentement d'un coup
    345
    de pied ou d'un coup de fouet. C'était un fouet court avec un manche solide et une mèche de deux ou trois pieds en bois souple. quand il remarqua que Lizzie l'observait, il se mit à l'utiliser plus fréquemment, comme pour la mettre au défi de l'en empêcher.
    Elle se détourna et repartit vers la maison. Mais elle n'était pas encore hors de portée de voix qu'elle entendit un cri et se retourna.
    L'ouvrière qui travaillait auprès de Mack s'était effondrée sur le sol.
    C'était Bess, une adolescente d'une quinzaine d'années, grande et maigre: la mère de Lizzie aurait dit qu'elle avait poussé trop vite.
    Lizzie se précipita vers la forme allongée, mais Mack était plus près. Il posa son panier et s'agenouilla auprès de Bess. Il lui palpa le front et les mains. ´Je crois qu'elle est juste évanouieª, annonça-t-il.
    Lennox s'approcha et décocha à la fille un coup de sa lourde botte dans les côtes.
    Sous le choc, son corps fut agité d'un soubresaut, mais elle n'ouvrit pas les yeux.
    Árrêtez, cria Lizzie. Ne lui donnez pas de coups de pied.
    - Paresseuse de garce noire, je vais lui donner une leçonª, dit Lennox. Il leva le bras qui tenait le fouet.
    Ńe la touchez pas ! ª dit Lizzie, furieuse.
    Il abattit le fouet sur le dos de la fille évanouie.
    Mack se releva d'un bond.
    Árrêtez ! ª cria Lizzie.
    Lennox leva de nouveau son fouet.
    Mack se planta entre Lennox et Bess.
    ´Votre maîtresse vous a dit d'arrêterª, dit Mack.
    Lennox reprit le manche bien en main et frappa Mack en plein visage.
    Mack trébucha et porta la main à sa joue. Une boursouflure violacée apparut aussitôt et un filet de sang vint couler entre ses lèvres.
    Lennox leva de nouveau le manche de son fouet, mais il n'eut pas l'occasion de l'abaisser.
    Ce fut à peine si Lizzie vit ce qui se passait tant ce 346
    fut rapide : en un instant Lennox était à terre, gémis sant, et c'était Mack qui tenait le fouet. Il le prit i deux mains, le brisa sur son genou, et le lança d'ur geste méprisant sur Lennox.
    Lizzie sentit une vague de triomphe. La brute étai domptée.

    Tout le monde resta planté là un long moment è regarder la scène.
    Puis Lizzie dit: ´Reprenez votre travail, tout k monde ! ª
    Les ouvriers tournèrent la tête et recommencèrenl à semer. Lennox se remit sur

Weitere Kostenlose Bücher