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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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s˚r.
    - Mais tu viens tout juste de te débarrasser de ton mari... Est-ce que ça n'est pas un peu tôt?ª
    Lizzie tressaillit. Dans ses moments de doute, elle-même sentait que c'était vrai, mais c'était agaçant d'entendre cette critique dans la bouche d'une enfant. ´ Voilà six mois que mon mari ne m'a pas touchée : combien de temps crois-tu que je devrais attendre?
    - Mack m'aime. ª
    Les choses se compliquaient. ´Je crois qu'il nous aime toutes les deux, dit Lizzie. Mais de façon différente. ª
    Peg secoua la tête. ÍI m'aime. Je le sais.
    - Il a été comme un père pour toi. Et, si tu veux bien, j'essaierai d'être comme une mère.
    - Non! dit Peg, furieuse. «a n'est pas comme ça que ça va se passer ! ª
    Lizzie ne savait trop quoi lui dire. En regardant devant elle, elle aperçut une rivière presque à sec, avec une petite construction en bois. De toute évidence il y avait un gué à cet endroit et le b‚timent était une taverne utilisée par les voyageurs. Mack était en train d'attacher son cheval à un arbre devant la petite maison.
    Elle arrêta le chariot. Un grand gaillard vêtu à la diable sortit: il portait une culotte de peau, pas de chemise et un tricorne défoncé.
    Ńous avons besoin d'acheter de l'avoine pour nos chevaux ª, dit Mack.
    L'homme répondit par une question. ´Vous n'avez 436
    pas envie de reposer un peu votre attelage et d'entrer prendre un verre ? ª
    Lizzie eut soudain l'impression qu'une chope de bière était la chose la plus désirable du monde. Elle avait apporté de l'argent de Mockjack Hall : pas beaucoup, mais assez pour les dépenses essentielles du voyage. ´Mais ouiª, fit-elle d'un ton décidé. Et elle sauta à bas du chariot.
    ´Je m'appelle Barney Tobold: on m'appelle Bazª, dit l'aubergiste. Il regarda Lizzie d'un air intrigué. Elle portait des vêtements d'homme, mais elle n'avait pas complété son déguisement et son visage était manifestement celui d'une femme. Il ne fit toutefois aucun commentaire et les précéda à
    l'intérieur.
    quand ses yeux se furent accoutumés à la pénombre, Lizzie constata que l'auberge se composait d'une salle au sol en terre battue avec deux bancs, un comptoir et quelques chopes en bois sur une étagère. Baz tendit la main vers un tonnelet de rhum, mais elle prévint son geste en disant: ´Pas de rhum... juste de la bière, je vous prie.
    - Je vais prendre du rhum, s'empressa de dire Peg.
    - Si c'est moi qui paie, pas question, rétorqua Lizzie. De la bière pour elle aussi, s'il vous plaît, Baz. ª
    II leur servit de la bière. Mack entra, sa carte à la main et dit : ´
    quelle rivière est-ce ?
    - On l'appelle South River.
    - Une fois qu'on a traversé, o˘ mène la route ?
    - ¿ une ville qui s'appelle Staunton, à environ huit lieues d'ici.
    Après ça, il n'y a pas grand-chose : quelques pistes, quelques postes frontières fortifiés, et puis les vraies montagnes que personne n'a jamais traversées. Au fait, o˘ allez-vous donc, vous autres?ª
    Comme Mack hésitait, Lizzie répondit: ´Je m'en vais rendre visite à un cousin.
    - ¿ Staunton ? ª
    La question déconcerta Lizzie. Éuh... pas loin.
    - Tiens donc ? Comment s'appelle-t-il ? ª
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    Elle dit le premier nom qui lui passa par la tête. Ángus... Angus James.ª
    Baz fronça les sourcils. Ć'est drôle. Je croyais que je connaissais tout le monde à Staunton, mais ce nom-là ne me dit rien. ª
    Lizzie improvisa. Íl se peut que sa ferme soit un peu éloignée du bourg...
    je n'y suis jamais allée. ª
    On entendit dehors des pas de chevaux. Lizzie songea à Jay. Aurait-il pu les rattraper si vite ? Ce bruit mit Mack mal à l'aise aussi et il dit : Śi nous voulons atteindre Staunton avant la tombée de la nuit...
    - Il ne faut pas nous attarderª, termina Lizzie. Elle vida sa chope.
    ´ Vous vous êtes à peine humecté le gosier, dit Baz. Buvez un autre coup.
    - Nonª, fit Lizzie d'un ton résolu. Elle prit son porte-monnaie. ´
    Laissez-moi vous payer. ª
    Deux hommes entrèrent, clignant des yeux dans la pénombre. Ils semblaient être des gens du pays : tous deux en culotte de peau, avec des bottes faites à la maison. Du coin de l'úil, Lizzie vit Peg sursauter, puis tourner le dos aux nouveaux venus, comme si elle ne voulait pas leur montrer son visage.
    L'un d'eux lança d'un ton jovial: Śalut, étrangers ! ª C'était un homme fort laid au nez cassé, avec un úil fermé. ´Je suis Chris Dobbs, qu'on appelle Dobbo l'åil mort. quelles

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