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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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allait répandre la nouvelle à propos de la récompense. Si les fugitifs parvenaient on ne sait comment à échapper à Jay, peut-être d'autres pourraient-ils les capturer.
    Jay retourna à Charlottesville, s'attendant à apprendre que Lizzie était passée par là et avait pris la direction du sud. Mais on n'avait pas revu le chariot. Jay en était réduit à supposer qu'ils avaient d'une façon ou d'une autre contourné Charlottesville et trouvé une autre route en direction de la piste Séminole. Pariant là-dessus, il avait entraîné son petit groupe sur la piste. La campagne était de plus en plus déserte : ils ne rencontrèrent personne qui se rappel‚t avoir vu un homme, une femme et une jeune fille sur la route.
    Il espérait bien pourtant obtenir des renseignements ici, au Bac de Lynch.
    Ils arrivèrent sur la rive et se mirent à crier au bord de l'eau. Une silhouette émergea d'un b‚timent. Une corde était tendue d'une rive à
    l'autre et le bac y était attaché d'une façon ingénieuse si bien que la force du courant faisait traverser la rivière à l'embarcation. quand elle arriva de leur côté, Jay et ses
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    compagnons firent monter leurs chevaux à bord. Le passeur régla ses cordages et le bac commença à traverser dans l'autre sens.
    L'homme avait les vêtements sombres et l'air grave d'un quaker. Jay le paya et commença à lui poser des questions. Ńous cherchons un groupe de trois personnes : une jeune femme, un …cossais environ du même ‚ge et une fillette de quatorze ans. Est-ce qu'ils sont passés par ici ? ª
    L'homme secoua la tête.
    Jay sentit son cúur se serrer. Il se demanda s'il ne faisait pas complètement fausse route. ´quelqu'un aurait-il pu passer par ici sans que vous le voyiez ? ª
    L'homme prit son temps pour répondre. Il finit par dire : ÍI faudrait que.ce soit un sacré bon nageur.
    - Supposez qu'ils aient traversé la rivière à un autre endroit ? ª
    Nouveau silence, puis il dit: Álors, ils ne sont pas passés par ici. ª
    Pinky ricana et Lennox le fit taire d'un regard mauvais.
    Jay inspecta la rivière et jura sous cape. Voilà six jours que personne n'avait vu Lizzie. On ne sait comment, elle avait réussi à lui échapper.
    Elle pouvait être n'importe o˘. Peut-être en Pennsylvanie. Peut-être avait-elle regagné l'Est et se trouvait-elle à bord d'un navire qui faisait route vers Londres. Il l'avait perdue. Elle s'était jouée de lui et l'avait privé
    de son héritage. Par Dieu, si jamais je la revois, je lui tirerai une balle dans la tête, se dit-il.
    ¿ vrai dire, il ne savait pas ce qu'il ferait s'il la rattrapait. La question ne cessait de le harceler tandis qu'il chevauchait par les pistes rocailleuses. Il savait qu'elle ne lui reviendrait pas de bon gré. Il devrait la ramener à la maison pieds et poings liés. Même après cela, peut-
    être ne lui céderait-elle pas : il serait sans doute obligé de la violer.
    Cette idée l'excitait étrangement. En chemin, il était troublé par des souvenirs lascifs : les caresses qu'ils échangeaient dans le gre-452
    nier de la maison vide de Chapel Street en cachette de leurs mères. Lizzie bondissant sur le lit, nue et effrontée. quand elle serait enceinte, comment l'obligerait-il à rester? Pourrait-il la tenir enfermée jusqu'à ce qu'elle accouche ? Tout serait tellement plus simple si elle mourait.
    C'était possible, après tout: elle et McAsh allaient s˚rement résister. Jay ne se sentait pas capable de 4uer sa femme de sang-froid. Mais il pouvait espérer qu'elle serait tuée dans la bataille. Alors, il pourrait épouser une robuste serveuse, la mettre enceinte et s'embarquer pour Londres afin de réclamer son héritage.
    Mais ce n'était là qu'un rêve. La réalité, c'était qu'il lui faudrait prendre une décision dès qu'il la rattraperait. Ou bien il la ramenait chez lui vivante, avec le risque qu'elle déjoue ses projets. Ou bien il fallait la tuer.
    Comment se débarrasserait-il d'elle? Il n'avait jamais tué personne. Même dans les moments o˘ il détestait le plus fort Lizzie, il ne pouvait imaginer de plonger une épée dans ce corps qu'il avait tenu dans ses bras.
    Un jour il avait braqué son fusil sur son frère et pressé la détente. S'il devait tuer Lizzie, le mieux serait peut-être de l'abattre de loin, comme un cerf. Mais même cela, il n'était pas s˚r d'en être capable.
    Le bac aborda sur l'autre rive. Le long de l'appon-tement se trouvait un solide b‚timent

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