Le pays de la liberté

de bois avec deux étages et un grenier. Plusieurs maisons bien construites s'alignaient sur la pente escarpée qui montait de la rivière. L'endroit avait l'air d'un petit bourg prospère. Comme ils débarquaient, le passeur lança: ÍI y a quelqu'un qui vous attend dans la taverne.
    - qui nous attend? fit Jay, stupéfait. Comment quelqu'un a-t-il su que nous venions ? ª
    Le passeur ne répondit qu'à la première question. Ún gaillard à l'air mauvais avec un úil fermé.
    - Dobbs ! Comment est-il arrivé ici avant nous ?
    - Et pourquoi ? ajouta Lennox.
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    - Demandez-le-luiª, dit le passeur.
    Cette nouvelle avait redonné courage à Jay et il avait h‚te de résoudre cette énigme. ´Vous autres, ordonna-t-il, occupez-vous des chevaux. Je vais aller voir Dobbs. ª
    La taverne, c'était le b‚timent de deux étages le long de l'appontement.
    Jay entra et aperçut Dobbs assis à une table en train de manger du rago˚t dans une écuelle.
    ´ Dobbs, que diable faites-vous ici ? ª
    Dobbs leva son úil valide et répondit, la bouche pleine : ´ Je viens réclamer la récompense, capitaine Jamisson.
    - qu'est-ce que vous racontez ?
    - Regardez donc par là. ª De la tête, il désigna le coin de la salle.
    Là, ligotée à une chaise, se trouvait Peg Knapp. Jay la dévisagea. «a, c'était un coup de chance! ´D'o˘ diable sort-elle?
    - Je l'ai trouvée sur la route, au sud de Staunton. ª Jay se rembrunit. ´
    Dans quelle direction allait-elle ?
    - Vers le nord, en direction de la ville. Moi, j'en sortais pour aller à
    Miller's Mill.
    - Je me demande comment elle est arrivée là-bas.
    - Je lui ai posé la question, mais elle ne veut rien dire.ª
    Jay regarda de nouveau la fillette et vit des meurtrissures sur son visage.
    Dobbs l'avait traitée sans douceur.
    ´Je vais vous dire ce que je pense, fit Dobbs. Ils sont venus presque jusqu'ici, mais ils n'ont pas traversé. Au lieu de ça, ils ont pris vers l'ouest. Ils ont d˚ abandonner leur chariot quelque part. Ils ont remonté à
    cheval la vallée de la rivière jusqu'à la route de Staunton.
    - Mais vous avez retrouvé Peg toute seule.
    - Oui.
    - Alors, vous l'avez embarquée.
    - «a n'a pas été si facile, protesta Dobbs. Elle filait comme le vent et, chaque fois que je l'empoignais.
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    elle me glissait entre les doigts. Mais j'étais à cheval et elle à pied : elle a fini par se fatiguer. ª
    Une femme quaker apparut et demanda à Jay s'il voulait manger quelque chose. Il la congédia d'un geste impatient: il avait trop h‚te de questionner Dobbs. ´Mais comment êtes-vous arrivé ici avant nous ? ª
    II eut un grand sourire. ´J'ai descendu la rivière sur un radeau.
    - Ils ont d˚ se quereller, fit Jay, tout excité. Cette petite garce meurtrière a laissé les autres et pris la direction du nord. Ils ont d˚
    prendre vers le sud. ª II plissa le front. Ó˘ pensent-ils aller ?
    - La route mène à Fort Chiswell. Après cela, il n'y a pas grand-chose en fait de terres cultivées. Plus au sud, il y a un endroit qui s'appelle Wolf Hills et, plus loin, on est en pays cherokee. Ils n'ont pas l'intention de devenir cherokees, alors à mon avis ils vont prendre vers l'ouest à
    Wolf Hills et se diriger vers les collines. Les chasseurs parlent d'un passage qu'on appelle le col de Cumberland qui mène de l'autre côté des montagnes, mais je ne suis jamais allé là-bas.
    - qu'y a-t-il sur l'autre versant ?
    - Un pays désert, à ce qu'on dit. Bon terrain pour la chasse. Une sorte de no man's land entre les Cherokees et les Sioux. On appelle ça la Grande Plaine.ª
    Jay comprenait maintenant. Lizzie comptait commencer une vie nouvelle sur une terre inconnue. Mais elle n'y parviendrait pas, songea-t-il avec excitation. Il allait l'attraper et la ramener: morte ou vive.
    ´La fillette ne vaut pas grand-chose toute seule, dit-il à Dobbs. Il faut que vous nous aidiez à attraper les deux autres si vous voulez vos cinquante livres.
    - Vous voulez que je sois votre guide ?
    - Oui.
    - Ils ont deux jours d'avance sur vous maintenant et, sans le chariot, ils peuvent voyager vite. «a va
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    vous prendre une semaine ou davantage pour les rattraper.
    - Si nous réussissons, vous avez la totalité des cinquante livres.
    - J'espère que nous pourrons rattraper le temps perdu avant qu'ils quittent la piste pour s'enfoncer dans le désert.
    - Amenª, dit Jay.
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    Huit jours après que Peg se fut enfuie, Mack et Liz-zie traversèrent une immense plaine plate pour